25 juillet 2016

L'ARBRE DE L'ENFANCE. Aux racines de l'être

Le film est une invitation à une autre présence à l’enfance.
L’arbre de l’enfance, aux racines de l’être, est la rencontre avec des jeunes de 10 à 25 ans autour de la question : qu’est-ce que grandir ? Comment la bienveillance ou la violence éducative construisent ce que sera l’adulte de demain ? Des adultes, parents, pédagogues, scientifiques posent leur regard sur ce qui se joue dans ce temps crucial de l’enfance.

L’ÉQUIPE DU FILM

Anne Barth est franco-québécoise et a réalisé et produit plusieurs films depuis 1992. Sa filmographie est disponible ici.
Anne détient une maitrise en psychologie ; elle est formatrice, animatrice et consultante depuis 40 ans. Elle a enseigné 30 ans à l’Université du Québec à Montréal. Son profil est disponible ici .
En septembre 2015, elle a associé aux tournages le réalisateur Nicolas Gayraud, à la caméra pour ce film et un complice précieux.
Laure Baudouin, accompagne fidèlement Anne depuis plusieurs années. Productrice exécutive durant les tournages et aussi parfois à la perche, Laure apporte une contribution considérable au graphisme et à la communication du film.

CE QU’EN DISENT…

Brigitte Oriol, Catherine Gueguen, Cyril Dion, Gaëlle Baldassari, Isabelle Peloux, Marc Vella, Nadia Slim, Nathanaël Coste, Olivier Maurel, Pierre Rabhi, Thomas d’Ansembourg

LE FINANCEMENT DU FILM

Entre 2010 et 2015, le film a été auto-financé par la réalisatrice.
En 2015, une campagne de levée de fonds a permis de financer la finalisation des tournages. Maintenant nous devons financer la post-production du film, sa distribution en festivals et en salles,  l’édition des DVD, etc.


12 juillet 2016

La réponse capitaliste au défi climatique : DANGERS ET ALTERNATIVES


PAR DANIEL TANURO,
MEMBRE DE CLIMAT ET JUSTICE SOCIALE


Extraits d'un article paru dans Esperluette, périodique du CIEP/MOC, n° 88 - avril, mai, juin  2016

On croit savoir, on a déjà tellment écrit sur le sujet. 
Pourtant, j'ai découvert une synthèse simple, accessible, permettant de mieux comprendre les enjeux profonds et de clairement se situer dans la réflexion et l'action. Je vous propose quelques extraits mais je vous invite à lire tout le texte, que j'ai mis en entier sur mon site. Il se trouve aussi dans mes "perles" : http://www.pearltrees.com/michelsim/societe-nouvelle-economie/id13086236/item180440519
MS

Pour lire l'article entier voir mon site www.larcenciel.be, le dossier Esperluette n° 88 en ligne ou lire le livre de Daniel DANURO.

 "Un capitalisme sans croissance est une contradiction dans les
termes" : cette citation de l'économiste J, Schumpeter éclaire les difficultés majeures éprouvées par le système pour relever les défis écologiques, En dernière instance, en effet, tous ces défis - biodiversité, climat, empoisonnement chimique, perturbation des cycles de l'eau, du phosphore et de l'azote, destruction de la couche d'ozone, épuisement des sols et des ressources halieutiques, etc. - s'aiguisent du fait de l'opposition croissante entre les limites de la planète et la tendance constante du capital à dépasser ces limites.

Cette tendance est inscrite dans la définition même du capital : un rapport social d'exploitation axé sur la production de valeur dans un contexte de concurrence entre propriétaires des moyens de production. (...)
Le pillage de la nature et l'exploitation de la force de travail progressent donc en parallèle comme deux conséquences jumelles de la course au profit.

Ce progrès destructif est réglé quasi automatiquement par les exigences du marché. Aucun mécanisme économique endogène ne peut l'empêcher de se poursuivre. Tout capitaliste qui tenterait de s'y opposer, serait condamné à la mort économique. En fait, la logique immanente du capital implique que la destruction continue tant qu'il y a des ressources à piller et de la force de travail à exploiter : ce sont les seules limites susceptibles de s'imposer d'eux-mêmes au système. Une inflexion ne peut venir que de décisions politiques et celles-ci, pour être efficaces, impliquent de contester les lois du développement capitaliste. Evidemment, de telles décisions se heurtent à la résistance des puissants milieux d'affaires puisque les mesures à prendre menacent leurs intérêts.

Dans le dossier climatique, la résistance a été - et est toujours d'une redoutable efficacité : les avertissements scientifiques remontent à plus de cinquante ans; la Convention Cadre des Nations Unies sur les Changements climatiques (CCNUCC) a été adoptée en 1992; cinq rapports du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC) n'ont fait que confirmer la menace avec une précision accrue... et rien, ou presque, n'a été entrepris.
(...)
Cependant, l'inquiétude face aux conséquences des changements climatiques gagne du terrain, y compris parmi certains serviteurs du système capitaliste. Des personnalités, comme l'ex·vice-président et homme d'affaires US Al Gore, l'ex-économiste en chef de la Banque Mondiale Nicholas Stern, ou l'actuel gouverneur de la Banque d'Angleterre Mark Carney, disent en substance: "lutter contre le changement climatique coûtera cher, oui; mais le réchauffement "anthropique" est une réalité et, si nous ne faisons rien, cela coutera beaucoup, beaucoup plus cher; à terme, cela peut même créer une situation ingérable, mettant en danger l'ordre capitaliste lui-même". Certains secteurs économiques, notamment les compagnies d'assurances, sont très sensibles à cette argumentation (1).

MALGRÉ DES ACCORDS INTERNATIONAUX, EN ROUTE POUR PLUS DE 2°C

Au cours des dernières années, le vent a tourné, les climato-négationnistes ont perdu du terrain et une majorité au sein de la classe dominante mondiale se rallie à AI Gore et Cie.

Cependant, en dépit de tout le battage médiatique, la partie active de l'accord conclu à la COP21 de Paris est constituée des plans climat des États (3), dont l'impact cumulé signifie un réchauffement de 2,7 à 3,7°C  - au moins. A côté de cela, l'accord inclut certes une promesse de ne pas dépasser 2°C, voire 1,5°. Mais celle-ci n'est assortie d'aucune mesure et la nécessité de sortir des combustibles fossiles n'est même pas évoquée. Ce n'est qu'une déclaration d'intentions pour donner à l'opinion publique l'impression que la situation est sous contrôle. Or, la situation n'est pas du tout sous contrôle. A très long terme, un réchauffement de 3°C signifie une hausse possible du niveau des océans de dix mètres. D'autres impacts plus immédiats sont déjà observés sur la production agricole, la biodiversité, la santé, etc. L'urgence est donc maximale. Il suffit de jeter un œil sur les estimations relatives au "budget carbone", à savoir la quantité de carbone qui peut encore être envoyée dans l'atmosphère au cours de ce siècle (...)
Ces simulations sont toutefois biaisées: elles incluent le recours massif à des technologies hypothétiques censées retirer du carbone de l'atmosphère (ce sont les TEN, "technologies à émissions négatives"). Si on ne tient pas compte de ces TEN, le budget carbone pour 2°C est épuisé depuis... 2010. En vérité, nous sommes déjà en route vers plus de 2°C.

Dans la logique du système, le recours aux TEN apparait comme le seul moyen de tenter de concilier la sacro-sainte croissance capitaliste (donc de limiter au maximum "Ia bulle de carbone") et la (très) relative stabilisation du climat de la Terre à un coût estimé comme acceptable pour le capitalisme. Mais c'est peu dire qu'il s'agit de moyens d'apprentis sorciers.

La plus mûre des TEN consiste à brûler massivement de la biomasse à la place des fossiles en captant le CO2, à la sortie des centrales électriques, pour l'enfouir dans des couches géologiques profondes. Les dangers écologiques et sociaux seraient redoutables: concurrence avec les cultures vivrières dans l'utilisation des sols, plantation de gigantesques monocultures industrielles d'arbres à croissance rapide, alignement des prix des produits agricoles sur ceux de l'énergie, expropriation de populations rurales et de peuples indigènes... Sans compter le risque que le CO2 enfoui ressorte des réservoirs à la faveur de tremblements de terre... que le stockage géologique pourrait d'ailleurs provoquer.

Inquiétante, cette réponse capitaliste au défi climatique ne tombe pas du ciel : elle a été élaborée conjointement par les représentants des multinationales et les décideurs politiques des principaux pays. Pour ce faire, lors de la COP20 à Lima, ceux-ci ont institué un "dialogue flexible de haut niveau" avec les grands groupes. L'astuce de la COP21 : "un accord sur 2° à l,5°C pour la galerie, un accord sur 2,7° à 3,7°C pour de vrai, et un accord implicite sur les TEN pour tenter de combler le fossé entre les deux" a été conçu dans le cadre discret de ce "dialogue". Hors de tout contrôle et débat démocratique. Les travailleurs, les paysans, les jeunes, les femmes, les peuples indigènes sont ainsi dépossédés. Le seul moyen pour eux d'avoir prise sur la politique climatique est de mettre du sable dans les engrenages capitalistes et de construire leurs alternatives, par la convergence des luttes écologiques et sociales. Car, en fait, ces deux luttes n'en font qu'une.

(1) La Lloyd's a commandité une étude sur les coûts assuranciels de l'ouragan Sandy qui a ravagé NewYork en 2012. Conclusion des experts : les 20 cm d'élévation du niveau des océans que le réchauffement a provoqués au XXe siècle expliquent 30% de la facture!


Pour en savoir plus:
Daniel Taouro. L'impossible capitalisme vert, Paris, La Découverte, 2010.

http://www.ciep.be/images/publications/esperluette/2016/Esper88.pdf