26 août 2009

Semer l'espérance


http://www.elwatan.com/La-zaouia-alawiya-phare-d-un-Islam

C’est à l’occasion d’un symposium"Réveiller le rêveur" que nous avons présenté à Mostaganem en Algérie cet été, que j’ai découvert un monde inconnu et vécu une expérience profonde que j’ai envie de partager.

Semaine impressionnante de cette Tariqa (Confrérie) soufie originaire de Mostaganem et répandue dans le monde entier, qui a réuni 6500 personnes, dont 2500 étrangers de trente cinq pays, issus des cinq continents, et assurant une sécurité maximum dans un pays encore en proie à quelques attentats terroristes revendiqués par Al Quaida Algérie.

"LA ZAOUÏA ALWIYA, PHARE D'UN ISLAM MODERNISTE DANS L'AMBIANCE DE SON CENTENAIRE",

titre un professeur de l'Université d'Oran, Aabid Ahmed, Historien, qui introduit ainsi son article :
"Alors que la tendance lourde de la société algérienne est marquée par une islamisation qui n’a pas dépassé le stade des formes rituelles de la prière, du port du voile, de l’économie de bazar, dans cette ambiance stérile on ne peut qu’être surpris de voir une zaouiyya jaillir du lot pour nous réconforter par une lueur d’espoir."
La zaouïa alawiya de Mostaganem, en commémoration de son centenaire dans sa voie soufie, vient d’organiser un congrès international du 24 au 31 juillet 2009. Combien ma surprise fût grande en prenant connaissance de son programme ! Voilà une vision et une démarche qui s’inscrivent de plain-pied dans la modernité, qui se préoccupent de questions touchant notre présent et notre avenir."

L'auteur relève les thèmes abordés, la qualité des intervenants et le contenu des communications, son caractère international effectif par la présence d’intervenants des cinq continents. Placé sous le titre de « Semer l’espérance », chacun des sept jours était consacré à un de ces thèmes : la terre, l’éducation d’éveil, la communication et les médias, la mondialisation, la révélation, la spiritualité et le soufisme et l’avenir.

"La problématique posée par le congrès", poursuit le professeur, "était que, face aux défis majeurs qui interpellent l’humanité et aux urgences planétaires auxquelles celle-ci est confrontée face à la dégradation de la qualité de vie humaine, du désespoir que suscite un capitalisme destructeur et la faillite d’un positivisme qui ne répond pas aux attentes humaines, tant dans le monde occidental que dans celui dit sous-développé, la zaouïa Alawiya propose sa voie soufie comme alternative à ce désespoir, dans un monde où l’éthique et les valeurs humaines se sont annihilés dans un matérialisme sans bornes. Etant entendu qu’elle ne se présente pas comme la seule voie exclusive, mais contribue simultanément avec d’autres voies en action aujourd’hui dans le monde à agir pour le changer. Nourrie par la mémoire et l’histoire, la voie soufie apparaît comme la plus apte de notre patrimoine islamique à relever ce défi puisqu’elle puise ses fondements des valeurs spirituelles et universelles qui tendent à transcender l’être de son égo pour qu’il se dévoue au service de la paix et de la fraternité humaine."

Et sa conclusion recoupe tellement bien ma propre expérience et mon propre sentiment à l'issue de cette semaine, que je ne peux que lui laisser la parole :

La participation à ce congrès commémoratif a été pour moi une occasion de ressourcement, d’étonnement, de découverte et d’espoir. Enfin je me suis retrouvé dans ma « communauté, telle que je rêvais d’y vivre. Une communauté musulmane ouverte, tolérante, moderne. Attachée à son patrimoine culturel tout en s’investissant dans l’universel, la voie soufie en a été le vecteur. Une communauté où chacun est libre de porter le costume qu’il désire, sans voile ni hidjab. Au contraire, dans notre costume traditionnel, comme les françaises musulmanes paraissaient belles ! La foi est dans le cœur et non dans l’apparence. Qui a dit que nos jeunes algériens sont tous des violents, agressifs ? J’ai été agréablement frappé par l’éducation, la politesse et la disponibilité des jeunes mostaganémois et autres, élevés dans l’esprit de la zaouïa. Il ressort à l’évidence le caractère ouvert, moderniste et hautement intellectuel qui fait l’œuvre de la zaouïa. Dans l’ambiance dominante d’une islamisation stérile et rétrograde de la société algérienne inspirée de référents tout autant rétrogrades, cette œuvre constitue indéniablement une lueur d’espoir et d’espérance, de salut pour une Algérie encore menacée et pour tout être qui aspire à la paix, à l’amour et à la communion universelle. Cette évidence se voit affirmée par la qualité du niveau intellectuel des conférenciers au colloque, qu’ils soient Algériens ou étrangers, académiciens et hommes de terrain, adeptes pour la plupart de la voie soufie, qui œuvrent par leur intelligence à rénover l’Islam. Par le contenu des questions soulevées, on ne peut qu’être fier de cet effort qui tend à répondre aux attentes actuelles de l’humanité dans son ensemble, mais surtout à l’adresse des plus démunis, les victimes d’une mondialisation dévorante. Par son intelligence, son engagement positif et agissant, la communauté musulmane occidentale contribue effectivement à la rénovation de l’Islam et à la réhabilitation de son image. Il faut dire que le sort de l’Islam dépend aujourd’hui de l’apport de sa périphérie, spatialement parlant. Cette communauté elle-même victime du désespoir occidental, trouve refuge dans la doctrine la plus pure mais la plus orthodoxe de l’Islam, la voie soufie. Cet esprit d’humanisme et d’universalité a été le crédo de la zaouïa depuis sa fondation en 1909 avec cheikh Ahmed el-Alaoui (...).

En conclusion, je suis convaincu que les grains qui ont été semés dans cette voie d’espérance donneront demain des jardins merveilleusement fleuris."

(Aabid Ahmed, Journal El Watan, 13 août 2009)

Lire son article en entier



Vous trouverez d'autres échos, articles de presse, réflexions au sujet de cette rencontre sur le site de l'Arc en ciel.

25 août 2009

CITATIONS

Les quelques jours que je viens de passer en Algérie dans le cadre du centenaire de la confrérie soufie Alawiyya, où nous avons présenté l'atelier "Réveiller le Rêveur", m'ont donné l'occasion de glaner quelques phrases, lues ou entendues, qui résonnent en moi. Elles apportent des révisions mentales, une nouvelle façon de découvrir le monde musulman, et une dimension spirituelle riche et ouverte, quelle que soit la culture d'origine dans laquelle nous avons grandi, religieuse ou laïque. Je pense que chacun peut y trouver matière à agrandir son champ de conscience et enrichir sa vie intérieure.

1.

















Ibn Arabî est né en 1165, à Murcie, Al Andalus, Espagne musulmane, et décédé en 1240 à Damas, Syrie

2.
"Aujourd'hui, les musulmans donnent l'impression de conduire une voiture dont le rétroviseur est plus grand que le pare-prise."
Tareq Oubrou, Imam de Bordeaux

3.
"Le savant est en dessous de ce qu'il dit.
Le gnostique est au dessus de ce qu'il dit.
Dès lors, beaucoup de soufis ont choisi le silence."
Eric Geoffroy, à propos de la parole.

4.
"Gardez-vous de ne faire partie que de l'une de deux espèces d'homme, le rationaliste ou le croyant, soyez les deux."
Abd le-Kader (1808, Mascara, Algérie - 1883, Damas, Syrie)

Lire la suite sur le site de l'Arc en ciel

22 août 2009

Un symposium en Algérie

Nous sommes quatre personnes, Noëlle Poncelet, Nasséra Bousbaïne, Michel Simonis et Rony Mecattaf, à avoir présenté un symposium "Réveiller le rêveur" en Algérie, en cette fin du mois de juillet 2009.

C’était dans le cadre du Centenaire de la confrérie soufie Alawiyya, à Mostaganem, qui a réuni pendant une semaine 6500 personnes issues des cinq continents, à l’initiative du Cheikh Khaled Bentounès, considéré comme l’une des figures les plus éminentes du soufisme aujourd’hui.
Le symposium a été présenté sous forme d’un atelier de trois fois deux heures, sur trois jours.

Qu’est-ce qui peut bien rapprocher le symposium "Réveiller le rêveur" et une confrérie soufie musulmane ?

Pour répondre à cette question, je vous propose une longue citation du Cheikh Bentounès, inspirateur d’un Islam d’une grande ouverture, pacifique, moderne et ouvert sur le monde et les autres religions.

A l’occasion de cette rencontre d’une grande intensité et chaleureuse, malgré le nombre de participants, j’ai découvert et approfondi ma connaissance d’un Islam auquel nous sommes peu habitué en Occident, et qui mérite d’être mieux connu et mieux diffusé, afin de contrebalancer les tendances du monde musulman qui dominent pour le moment l’actualité.

L’extrait du Cheikh Bentounès que je vous propose est tiré de son livre "La fraternité en partage". "Avant tout héritier d’un mouvement spirituel dont les racines remontent à la grande mystique de l’Islam médiéval, il raconte dans ce livre, avec l’écrivain et spécialiste des religions Bruno Solt, la fabuleuse aventure humaine de ses pères. Cette passionnante saga familiale, bouleversée par les soubresauts de l’histoire algérienne, nous montre un Islam d’amour universel incarné concrètement dans la vie sociale et la modernité." (extraits de la 4e de couverture du livre, paru chez Albin Michel en 2009). Voir l’article "Un message contemporain".

La déclaration finale ("Recommandations") de la rencontre est empreinte d’une vision écologique autant que spirituelle et sociale, marquant bien les idées forces du Cheikh et de la Tariqa Alawiyya. Je vous invite à la parcourir.

Vous apprécierez la vision d’avenir et le souffle de vie dont elle est porteuse.

Enfin, deux extraits de presse paru cette semaine-là en Algérie donnent, l'un, une idée de l'atmosphère qui y régnait et l'autre, de l'ouverture environnementale de cette rencontre.

EXTRAITS DE PRESSE

Le congrès international de la Tariqa Alawiya insiste sur la diffusion de la culture de paix et de fraternité.

Les participants au congrès international du centenaire de la Tariqa Alawiya, organisé par l'université "Abdelhamid Ben Badis" de Mostaganem, ont insisté hier au terme de leurs travaux sur la nécessaire diffusion de la culture de paix et de fraternité.
 Dans leurs recommandations, les participants à ce congrès placé sous le slogan "Semer l'espérance" ayant notamment abordé la thématique de "la terre", ont souligné l'importance de la généralisation et du développement du boisement et appelé au lancement d'une campagne nationale de plantation d'arganiers, à la diffusion de la technique du jardin technologique moderne, à l'ouverture d'un programme d'enseignement dans les écoles sur le développement durable et la création d'un institut au niveau des universités pour le traitement des eaux et des déchets.
http://www.elmoudjahid.com/accueil/de-bouche-a-oreille/39926.html

D'autres échos sur le site de l'arc en ciel de Michel Simonis.


Un symposium en Algérie

Nous sommes quatre personnes, Noëlle Poncelet, Nasséra Bousbaïne, Michel Simonis et Rony Mecattaf, à avoir présenté un symposium "Réveiller le rêveur" en Algérie, en cette fin du mois de juillet 2009.

C’était dans le cadre du Centenaire de la confrérie soufie Alawiyya, à Mostaganem, qui a réuni pendant une semaine 6500 personnes issues des cinq continents, à l’initiative du Cheikh Khaled Bentounès, considéré comme l’une des figures les plus éminentes du soufisme aujourd’hui.
Le symposium a été présenté sous forme d’un atelier de trois fois deux heures, sur trois jours.

Qu’est-ce qui peut bien rapprocher le symposium "Réveiller le rêveur" et une confrérie soufie musulmane ?

Pour répondre à cette question, je vous propose une longue citation du Cheikh Bentounès, inspirateur d’un Islam d’une grande ouverture, pacifique, moderne et ouvert sur le monde et les autres religions.

A l’occasion de cette rencontre d’une grande intensité et chaleureuse, malgré le nombre de participants, j’ai découvert et approfondi ma connaissance d’un Islam auquel nous sommes peu habitué en Occident, et qui mérite d’être mieux connu et mieux diffusé, afin de contrebalancer les tendances du monde musulman qui dominent pour le moment l’actualité.

L’extrait du Cheikh Bentounès que je vous propose est tiré de son livre "La fraternité en partage". "Avant tout héritier d’un mouvement spirituel dont les racines remontent à la grande mystique de l’Islam médiéval, il raconte dans ce livre, avec l’écrivain et spécialiste des religions Bruno Solt, la fabuleuse aventure humaine de ses pères. Cette passionnante saga familiale, bouleversée par les soubresauts de l’histoire algérienne, nous montre un Islam d’amour universel incarné concrètement dans la vie sociale et la modernité." (extraits de la 4e de couverture du livre, paru chez Albin Michel en 2009). Voir l’article "Un message contemporain".

La déclaration finale ("Recommandations") de la rencontre est empreinte d’une vision écologique autant que spirituelle et sociale, marquant bien les idées forces du Cheikh et de la Tariqa Alawiyya. Je vous invite à la parcourir.

Vous apprécierez la vision d’avenir et le souffle de vie dont elle est porteuse.

Enfin, deux extraits de presse paru cette semaine-là en Algérie donnent, l'un, une idée de l'atmosphère qui y régnait et l'autre, de l'ouverture environnementale de cette rencontre.

EXTRAITS DE PRESSE

Le congrès international de la Tariqa Alawiya insiste sur la diffusion de la culture de paix et de fraternité.

Les participants au congrès international du centenaire de la Tariqa Alawiya, organisé par l'université "Abdelhamid Ben Badis" de Mostaganem, ont insisté hier au terme de leurs travaux sur la nécessaire diffusion de la culture de paix et de fraternité.
 Dans leurs recommandations, les participants à ce congrès placé sous le slogan "Semer l'espérance" ayant notamment abordé la thématique de "la terre", ont souligné l'importance de la généralisation et du développement du boisement et appelé au lancement d'une campagne nationale de plantation d'arganiers, à la diffusion de la technique du jardin technologique moderne, à l'ouverture d'un programme d'enseignement dans les écoles sur le développement durable et la création d'un institut au niveau des universités pour le traitement des eaux et des déchets.
http://www.elmoudjahid.com/accueil/de-bouche-a-oreille/39926.html

D'autres échos sur le site de l'arc en ciel de Michel Simonis.


20 août 2009

CITATIONS

Les quelques jours que je viens de passer en Algérie dans le cadre du centenaire de la confrérie soufie Alawiyya, où nous avons présenté l'atelier "Réveiller le Rêveur", m'ont donné l'occasion de glaner quelques phrases, lues ou entendues, qui résonnent en moi. Elles apportent des révisions mentales, une nouvelle façon de découvrir le monde musulman, et une dimension spirituelle riche et ouverte, quelle que soit la culture d'origine dans laquelle nous avons grandi, religieuse ou laïque. Je pense que chacun peut y trouver matière à agrandir son champ de conscience et enrichir sa vie intérieure.

Michel Simonis

Vous trouverez quelques citations et des articles sur le Blog de l'arc en Ciel

et des textes plus complets, ainsi qu'une revue de presse sur le site de l'Arc en Ciel

18 août 2009

Gestes citoyens

Nos écogestes ne sont pas à la hauteur des enjeux", dit Nicolas Hulot.
N’empêche, il est bon de commencer par là. Et puis de comprendre ce qui se passe et ce qu’on fait, et donner du sens. Tout en sachant que...
" ...il faut précipiter l’étape suivante. Ma conviction est que les crises écologique, alimentaire, énergétique et financière, qui se combinent pour former une crise systémique, ont une seule et même origine : une profonde crise culturelle. Le plus petit dénominateur commun de ces crises est notre incapacité chronique à nous fixer des limites, c’est-à-dire notre goût absolu pour la démesure. Les changements que nous faisons dans nos modes de vie ne sont pas à l’échelle des enjeux. Ce qui est en cause, c’est bel et bien notre système économique. Les recettes du passé ne fonctionnent plus. Pire, elles sont les poisons d’aujourd’hui."

Nicolas Hulot continue :
"Le temps des écogestes est révolu.
La crise écologique est là. On ne peut plus le nier. Ce qui est en cause, de façon positive et négative, ce sont nos modes de production et de consommation individuels. Nous assistons à une forme de déni, car l’évidence nous gêne : soit on subit les changements, parce que la nature ne nous demandera pas notre avis et parce qu’elle a déjà entamé une forme de "régulation" ; soit on décide de prendre la main et on anticipe les problèmes. Mais alors, nous devons changer radicalement. Cela ne compromettra ni le fonctionnement de notre monde ni notre bien-être. Mais nous devons agir dans un délai très court. Il faut faire sauter les verrous culturels du nationalisme, du positivisme et de la confiance absolue dans la science et les technologies.
Je cite souvent cette pensée d’Einstein :
« Notre époque se caractérise par la profusion des moyens et la confusion des intentions. » Nous ne manquons pas de moyens mais il nous faut préciser nos intentions, exercer notre choix."
(Extraits d'un interview de Nicolas Hulot pour Terra eco) http://www.planete-terra.fr/article1199.html

Certes, cette mise au point étant faite, il est bon de commencer par quelque chose. Voici donc

Des gestes citoyens

De quoi concevoir pour vous-même des pratiques de "citoyen du monde", qui vous font agir de façon compatible avec l’émergence sur la terre d’une présence humaine viable, épanouissante et équitable.