30 novembre 2010

Une vie plus simple, une société plus durable

Conférence donnée à Saint-Gérard le 26 avril 2010, par Patrick Viveret docteur en études politiques, philosophe, économiste, ancien conseiller à la Cour de Comptes à Paris, essayiste, conférencier…

1. Extraits (LIRE, ci-dessous, le début de la conférence)

2. Pour lire le texte complet de la conférence ou pour télécharger le document :
http://www.gben.be/ecrire/?exec=articles&id_article=170

3. Vidéos, par exemple :
         • Une conférence de 95 min."la sobriété heureuse".
         • Un entretien avec Patrick Viveret e Philippe Meirieu.
Et, tout simplement, VOIR sur ce blog.

Extrait ° 1 : INTRODUCTION
Une crise à plusieurs facettes
Je vais vous parler du rapport entre les enjeux de la simplicité et ceux d’une société plus durable.  Mais pour introduire cette part positive de mon propos, je crois important de montrer d'abord en quoi le modèle économique, social et même politique dominant, qui est celui de nos sociétés, est effectivement non durable, insoutenable comme on le dit souvent.

C’est important de bien voir les raisons de cette insoutenabilité, de les voir aussi bien dans les différentes facettes de la crise :
- la facette écologique, 
- la facette financière, 
- la facette sociale, 
- la facette politique aussi.
Si on dissocie ces différents aspects, on a ce à quoi on a assisté au cours de l’année 2009, c’est-à-dire une situation où on tronçonne les différents problèmes. Par exemple, comment répond-on à la crise financière ? Là, on est capable de trouver des milliards de dollars pour faire face à cette crise financière mais d’un autre côté, face aux problèmes sociaux, ou face aux problèmes écologiques, on continue à nous dire que les caisses sont vides.
Si on veut éviter cette situation, c’est important de bien comprendre ce qui fait le lien entre les différentes facettes de cette fameuse crise dans laquelle nous sommes entrés.
Mais la crise n’est elle-même, d’une certaine façon, que la loupe grossissante de mutations qui sont beaucoup plus profondes. Comme toujours, la partie grise, énorme, c’est la partie immergée donc invisible de l’iceberg.

Un élément clé : la démesure

Or l’un des éléments clés que l’on trouve aussi bien du côté du défi écologique, du côté social, du côté financier, que du côté politique, c’est la question de la démesure. La démesure, l’excès, ce que les grecs appelaient "lubris", c’est une vieille question dans l’histoire des sociétés.
1. La démesure, c’est ce qui crée, par exemple sur le plan écologique, un rapport complètement déséquilibré à la nature : là où la nature a pu mettre des dizaines, voire des centaines de millions d’années pour accumuler des ressources naturelles, en 4 ou 5 générations on est en train de les épuiser.
Le rapport qui se trouve derrière des enjeux tels le dérèglement climatique, ou les risques concernant la biodiversité sont fondamentalement liés à des logiques de démesure dans le rapport à la nature.  Au lieu d’habiter nos écosystèmes, nous sommes dans des rapports guerriers à la nature. Cette démesure est à la racine du défi écologique sous ses différentes formes.
2. Mais la démesure vous la trouvez aussi à l’échelle sociale mondiale : la fortune personnelle de 225 personnes (ce n’est pas beaucoup 225 personnes), est égale aux revenus cumulés de 2,5 milliards d’êtres humains. Vous voyez l’immensité de la disproportion et de la démesure.
3. La démesure on la trouve aussi à l’origine de la crise financière et de l’insoutenabilité financière du modèle dans lequel nous sommes depuis une trentaine d’années. Il y a un chiffre particulièrement éclairant qui la met en évidence.  c’est à un ancien responsable de la Banque Centrale de Belgique, BERNARD LIETAER, qu'on la doit. Il avait mis en évidence, avant la faillite de la banque Lehmann Brother, à l’automne 2008, que sur les 3200 milliards de $ qui s’échangeaient quotidiennement sur les marchés financiers, la part qui correspondait à des biens et des  services réels qui s’échangeaient, qui correspondaient donc à l’économie réelle, par  rapport à l’économie spéculative, c’était  moins de 3% des échanges, 2,7% exactement. Cela c’est aussi de la démesure.
Un système qui vit de la démesure est un système insoutenable et un jour ou l’autre ce système finit par s’effondrer.

4. C’est vrai sur le plan économique mais c’est vrai aussi sur le plan politique. Vous avez là un autre exemple de démesure, cette fois dans le rapport au pouvoir qui aboutit à un autre effondrement. Celui de l’Empire Soviétique il y a une vingtaine d’années.
A l’échelle de l’Histoire, on peut considérer  qu'il y a deux grands effondrements. D'une part, ce qu’on vit depuis trente ans, c'est une espèce de logique de dérégulation à outrance. On assiste à l’effondrement du modèle de ce qu’on pourrait appeler l’ultra capitalisme (qui n’a rien à voir avec une économie régulée).
Et d'autre part, l’effondrement du modèle ultra dirigiste qui était représenté par le système soviétique. Dans les deux cas vous avez de la démesure.
Dans un cas c’est de la démesure dans le rapport à la nature, à la richesse, dans l’autre cas c’est de la démesure dans le rapport au pouvoir.
Quand il y a démesure, à terme, on sait qu’un système va s’effondrer. On ne sait pas quand, on ne sait pas quelle est l’allumette va mettre le feu à la plaine, mais la plaine est sèche. On sait qu’un jour ou l’autre le système va s’effondrer.
Dans l’Histoire des civilisations vous avez toujours eu des phénomènes de même nature. Mais ce qui est intéressant c’est de voir que cette démesure est elle-même liée à des formes de mal-être, à des formes de mal de vivre, à des formes de maltraitance. C'est un point important. En effet, si nous voulons introduire la partie positive de l’art de vivre, des changements de mode de vie, de production, mais aussi de changement de relations, de changement de rapport à la richesse, au pouvoir, à la vie elle-même, à la nature, il faut bien comprendre en quoi le mal de vivre, le mal-être et la maltraitance sont elles-mêmes au cœur de la démesure.

La démesure au niveau planétaire

Pour le montrer, je partirai d’abord des chiffres des Nations-Unies. Dans le rapport mondial sur le développement humain, le programme des Nations-Unies pour le développement avait mis ces chiffres en évidence d’une façon particulièrement significative. Le rapport date de 1998 et les chiffres ont bien sûr bougé au cours de ces vingt dernières années, mais les proportions sont restées les mêmes.
Que disait ce rapport ? Une mise en évidence de ce que, d’un côté, il faudrait faire pour s’attaquer aux grands maux de l’humanité :
- le problème de la faim, 
- le problème de l’accès à l’eau potable, 
- le problème du logement,
- le problème des soins de base.
Donc ce qui fait qu’il y a des situations totalement inacceptables pour plusieurs milliards d’êtres humains. Et le programme des Nations-Unies est arrivé à la conclusion que ces problèmes étaient parfaitement solubles.
Qu’on pouvait nourrir, qu’on pouvait permettre l’accès à l’eau potable, qu’on pouvait assurer un logement décent et  qu’on pouvait soigner la plupart des grandes maladies mortelles avec un programme qui était relativement peu coûteux.
Les ressources existaient, les techniques existaient, la possibilité de groupes humains sur place capables de les appliquer existaient, et sur le plan strictement monétaire, ils avaient estimé, qu’il fallait, à l’époque, 40 milliards de $ supplémentaires par rapport aux 40 milliards qui existaient déjà sous la forme d’aide publique.
Avec ces 40 milliards supplémentaires, il était possible 
    d’éradiquer la faim, 
   de permettre l’accès à l’eau potable, 
  d’assurer des logements décents pour les 6 milliards d’êtres humains de l’époque.
Et comme évidemment, tout le monde s’écriait : "Vous ne vous rendez pas compte, 40 milliards où va-t-on les trouver ?", le rapport des Nations-Unies avait eu l’idée de mettre en évidence 3 grands budgets. C’était le budget des  dépenses annuelles de la publicité, dans le domaine de la drogue et des stupéfiants et dans le domaine de l’armement. Le résultat était extrêmement éloquent.
• Rien que pour la publicité on dépensait en 1998, 400 milliards de $ annuels, donc dix fois plus que les sommes que l’on recherchait et qu’on prétendait ne pas trouver pour la faim, l’eau potable, les soins de base et le logement.
Quelque soit l’admiration que l’on peut avoir pour la créativité des publicitaires et des communicants, il est difficile de faire croire que la publicité est un besoin vital qui prime sur celui de la faim ou de l’accès à l’eau potable, mais rien que la publicité c’était déjà 10 fois plus.
• L’économie de la drogue et des stupéfiants c’était aussi 10 fois plus : 400 milliards de $ en 1998, (et c'est un minimum, parce qu’on sait bien que la part souterraine de l’économie de la drogue est très importante).
• Enfin, du côté des budgets de défense et d’armement, les politiques guerrières au sens large du terme, là, on battait tous les records puisque c’était 20 fois plus. C’était 800 milliards de $ à l’époque.

Mal-être, maltraitance et mal de vivre.

Or quand vous regardez ce qui se passe dans ces trois budgets, mon hypothèse c’est que ce sont des dépenses liées à du mal-être, à de la maltraitance et au mal de vivre.
• Du côté de la drogue et de l’économie des stupéfiants c’est une évidence, on ne se drogue pas durablement et avec des drogues dures par curiosité intellectuelle. L'idée même de se droguer durablement avec des drogues dures, c’est quand on ne va pas bien que cela se passe ! L’économie mondiale de la drogue, par exemple, repose sur 5 millions de drogués lourds aux USA et de drogués durables. Ce sont de gens qui ne vont pas bien. L’économie de la drogue, c’est massivement une économie du mal-être du mal de vivre.
• L’économie de la guerre, c’est la même chose. Que fait-on avec ces 800 milliards de $ (qui entre-temps sont devenus aujourd'hui plutôt 1200 à 1300 milliards de $) ? Eh bien pour l’essentiel on gère des logiques de peur, de domination et de maltraitance. On sait bien, hélas, que les budgets militaires servent très peu là où ce serait nécessaire c’est-à-dire à assurer des formes effectives de protection. La plupart du temps, on est dans des logiques de course aux armements. Et ce qui motive une course aux armements, c’est la peur de l’agression de l’autre dont on se défend en se donnant la capacité de mener des guerres dites préventives, qui persuadent du coup les autres qu’ils ont aussi des raisons de s’inquiéter.
C’est comme ça que les courses aux armements se sont engendrées dans l’Histoire de l’humanité.
Donc on peut dire que le gros paquet de ces 800 milliards de $ de 1998, de ces 12 à 13 milliards actuels, c’est aussi des formes de maltraitance, des formes de domination, de peurs.
On est aussi dans une forme de mal de vivre.
• Prenons maintenant la publicité. Qu’est-ce qui se joue dans la publicité ? L’essentiel de la publicité n’est pas de l’information sur des produits nécessaires pour répondre à ses besoins vitaux. D'ailleurs, si c’était le cas, l’essentiel de la publicité serait destiné à vanter les mérites de choses essentielles, par exemple à donner de l’information sur les grandes campagnes sur l’eau, sur la lutte contre la faim, sur l’appui aux organisations humanitaires. Mais on sait bien que ce n’est pas du tout de cela qu’il s’agit. L’essentiel de la publicité, l’essentiel de ces 400 milliards de $, qui sont aujourd’hui plutôt 600 ou 650 milliards de $ de dépense annuelle, ce sont des financements qui tournent en rond dans des sociétés que l’on appelle des sociétés de consommation, qui sont de plus en plus des sociétés de "consolation", comme le signifiait le lapsus d'un intervenant dans un débat à Lille. Ce lapsus était tout à fait révélateur et pointait un élément fondamental des sociétés du stress, de la course, de la compétition, de la destruction écologique.
Nous avons une publicité qui va nous parler de quoi ? Qui va nous parler de beauté, qui va nous parler d’amour, qui va nous parler de bonheur, qui va nous parler de sérénité. Ce sont toujours des paysages magnifiques, des gens souriants et sereins, qui vous donnent envie d’accéder à leur propre joie de vivre c’est-à-dire que la publicité vous vend de la joie de vivre.

Donc, si l'on pense aux trois grandes aspirations d’un être humain :
- sa capacité d’harmonie avec la nature, la beauté,
- sa capacité d’harmonie avec ses semblables, l’amour, l’amitié, la paix ou
- sa capacité d’harmonie intérieure, la sérénité, l’authenticité, 
ces trois grandes promesses, nous sont proposées par la publicité. Mais elles le sont dans des conditions totalement perverses et mensongères et qui vont produire un double effet pervers.
D'une part, un effet pervers du côté du consommateur qui évidemment après un bref moment de satisfaction va retrouver le chemin de la frustration et de la déception. On lui promet du bonheur, de la beauté, de l’amour etc. mais dans ce qu'on  lui propose, le bonheur, la beauté et l’amour sont loin d’être au rendez-vous.
Mais comme le message est de dire : "Si vous n’êtes pas satisfait c’est que vous n’en n’avez pas pris assez", on est dans une logique du toujours plus, qui n’est rien d’autre qu’une logique de l’addiction. Il y a un rapport assez étroit avec ce qui se passe dans l’économie des stupéfiants, ça entraîne une boulimie de consommation qui elle-même va générer de nouvelles frustrations.

D'autre part, ce toujours plus à un pôle génère un toujours moins à un autre pôle. Quand vous prenez les problèmes vus du côté de la malnutrition, l’accès à l’eau potable, aux soins de base, etc. vous voyez bien le lien qu’il y a à l’échelle planétaire entre ce qu’on pourrait appeler les deux misères : la misère matérielle à un bout de la chaîne, qui est elle-même liée à la misère éthique, affective, spirituelle, (je prends le mot spirituel au sens laïque du terme, il y a des spiritualités athées ou agnostiques) à l’autre bout.

Quand un être humain, et c’est aussi vrai individuellement que collectivement, ne peut pas vivre pleinement sa qualité de conscience et sa vie de l’esprit, c’est une misère, c’est une souffrance.
Cette misère spirituelle, affective, à un pôle et cette misère matérielle à un autre pôle s’entretiennent, elles ont un rapport systémique. Et d’une certaine façon les chiffres des Nations-Unies que je vous commente à l’instant viennent apporter la démonstration à une phrase de Gandhi qui disait : "Il y a suffisamment de ressources sur cette planète pour répondre aux besoins de tous,. En revanche il n’y en a pas assez s’il s’agit de satisfaire l’avidité, la cupidité, le désir de possession de quelques-uns".

Désir et besoin

Pourquoi ce phénomène ? Là on touche à un enjeu à la fois d’ordre philosophique, et en même temps directement  d’ordre politique et social. C’est que derrière ce désir illimité, vous avez une question que tous les êtres humains rencontrent et qui est tout simplement notre rapport à la mort, question rarement évoquée et pourtant centrale.
Qu’est-ce qui caractérise l’humanité ?  C’est que nous sommes des animaux conscients, et conscients de notre propre finitude. Donc fondamentalement, ce qui nous spécifie dans l’univers, c’est ce couple formé par la conscience de la mort et la conscience de notre propre finitude.
Qu’est-ce qu’on fait quand on a conscience de la mort, même si cette conscience est souterraine et qu’on a mis des pelletées de terre dessus, parce qu’en nous se déclenche la lutte contre la mort ?

Qu’est-ce que la lutte contre la mort? 
Un autre nom du désir.
                                                                                                            
Le désir est limité dans son énergie, le besoin, lui, est autorégulé par la satisfaction.
J’ai faim. Après avoir mangé un plat délicieux, si on m'en propose d'autres, il y a un moment où je ne pourrai plus parce que les besoins sont autorégulés par la satisfaction.
Le désir, lui, qui est dans son rapport avec la mort, n’a pas de limites. Il a une énergie extraordinaire.
C’est avec le désir au sens propre comme au sens figuré que l’humanité est capable de déplacer des montagne.
Lorsque le désir est dans l’ordre de l’être, il n’y a pas de problème, vous pouvez avoir un désir illimité de beauté, de paix, de sérénité, non seulement ça vous fait du bien mais ça fera du bien aussi à autrui.
Mais si vous le transférez ce désir illimité dans l’ordre de l’avoir, alors là vous allez créer de la rareté artificielle parce que vous avez beau poursuivre votre désir à vous, vous serez toujours insatisfait et votre désir du toujours plus dans l’ordre de l’avoir va créer effectivement de la misère à l’autre bout de la chaîne.

La réalité du désir d'avoir en profondeur, c’est en fait le rapport à la mort. Et tant que l’on n’a pas fait face à cette situation, qu’on n’a pas découvert que la meilleure façon, face au rapport à la mort, c’est de vivre intensément sa propre vie, tant que l’on croit que c’est dans la course à l’avoir que l’on va y répondre, eh bien, on est  dans cette situation de double misère que j’évoquais à l’instant.

C’est vrai sur le plan individuel mais c’est vrai aussi sur le plan collectif, sur le plan de l’Histoire des sociétés. Quand on a rassemblé ces divers éléments, la question de la démesure, qui est à la fois dans le défi écologique, dans le défi social,  dans le défi de la crise financière ou dans le défi politique, la question du mal-être et du mal de vivre, c’est la démesure.

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CONTROVERSE CLIMATIQUE

Un climat (orchestré) de défiance

Fin octobre, La Libre Belgique a consacré quelques pages à cette CONTROVERSE CLIMATIQUE
d'où il ressort, et c'est là le plus intéressant, qu'elle est orchestrée volontairement tant par les Multinationales Européennes que les Nord-Américaines. L'échos très positif auprès des Républicains à pu jouer dans les dernières élections américaines. En France, une enquête récente montre que les personnes convaincues du réchauffement climatique est passé de 80 % l'an dernier à 62 % en ce moment. Merci Claude Allegre !


Plan :

1 - Les controverses climatiques sont au menu d’un colloque coorganisé par l’ULB.
Petite revue de la galaxie “sceptique”.
2 -  Edito : Et pourtant, elle chauffe.
3 -  Des sénateurs climato-sceptiques financés par des industriels. (AFP)
4 - En bref : Des entreprises européennes financent des sceptiques américains.
5 - LIRE AUSSI :
  • Les rouages de l’horlogerie climatique
  • Les points "chauds"


1 - Les controverses climatiques sont au menu d’un colloque coorganisé par l’ULB.
Petite revue de la galaxie “sceptique” :

Fin novembre 2009, à quelques encâblures du sommet de Copenhague, la nouvelle fait l’effet d’une bombe. La divulgation sur Internet d’une sélection de courriels piratés issus de la Climatic Research Unit de l’université d’East Anglia (Royaume-Uni) laisse en effet penser que ces scientifiques très impliqués dans la recherche sur le changement climatique auraient falsifié des données pour renforcer la thèse d’un réchauffement lié aux activités humaines. Le "Climategate" était né. Dans les faits, la plupart de ces e-mails (dont certains remontent à plus de 10 ans) font référence à des sujets difficilement compréhensibles pour les non-initiés. Qu’importe, l’exégèse de ces messages est livrée clef sur porte par les hackers, rapidement relayés par une série d’organisations climato-sceptiques et de nombreux médias. Leur contenu avait, il est vrai, de quoi interpeller : refus de communiquer des données à leurs détracteurs; obstruction à la prise en compte de certaines études dans le cadre des travaux du Giec... Quelques mois plus tard, la révélation de la présence d’erreurs dans le dernier rapport de cet organisme ne fera d’ailleurs qu’accroître ce climat de défiance.

1/ Un an après, que reste-t-il de ces accusations ? Rien ou presque. Les scientifiques incriminés ont été lavés des soupçons qui pesaient sur eux au terme de diverses enquêtes; le Giec est appelé à se réformer sans que la validité de son expertise soit fondamentalement remise en cause; les principales académies des sciences de la planète ont réitéré leur confiance dans les conclusions de ces experts. Est-ce à dire qu’il ne s’est rien passé ? Non, ces événements ont mis en évidence l’hostilité qui entoure ce dossier et la tentation dérangeante qui peut en découler de court-circuiter les principes fondamentaux du débat scientifique. Au passage, il convient de s’interroger sur la médiatisation de ces enjeux qui, balançant entre alarmisme et goût de la polémique, n’est pas pour rien dans la rupture de confiance entre une opinion publique déboussolée et ses élites scientifiques.

2/ La galaxie des sceptiques recouvre diverses motivations idéologiques, économiques, politiques ou personnelles. S’il n’en est plus guère aujourd’hui pour contester la réalité du réchauffement, ceux-ci mettent par contre en doute son caractère anthropogénique. A leurs yeux, les changements climatiques observés s’inscrivent dans le cadre d’un processus naturel et n’auraient rien d’exceptionnel. Cible de leurs critiques, le Giec se voit accusé d’être un organe plus politique que scientifique. Au passage, ils pourfendent le principe du consensus qui régit l’institution onusienne. L’argument climatique ne serait aujourd’hui qu’un habile sésame pour obtenir des crédits de recherche. Dans ce contexte, les thèses conspirationnistes sont à la mode et trouvent avec Internet une formidable caisse de résonance. Le Giec serait ainsi le bras armé d’un petit groupe de scientifiques qui trompent l’opinion publique pour mettre en place un gouvernement mondial ou, dans sa version la plus délirante publiée sur le site Web d’une organisation suprémaciste, le fruit d’un "complot juif". Autre exemple de ces dérives, la publication par le sénateur républicain James Inhofe, figure de proue du climato-scepticisme aux Etats-Unis, d’une liste de 17 climatologues américains (cités dans les e-mails piratés du CRU) qu’il suspecte d’être des criminels. Comme un parfum de chasse aux sorcières... Le ton souvent agressif que l’on retrouve sur les blogs et les forums accompagnant la publication d’articles sur le climat ou encore les messages de menaces reçus ces derniers mois par plusieurs scientifiques australiens et américains sont des symptômes supplémentaires d’une ambiance délétère. Une véritable guérilla qui a inspiré ce commentaire évocateur au magazine "Nature" : "Un combat de rue".

3/ Les racines.
La mouvance sceptique est particulièrement active aux Etats-Unis, où elle a développé une stratégie de communication très élaborée, observe l’historienne des sciences Naomi Oreskes (auteur du livre "Marchands de doute"). Objectif de la manœuvre : entretenir la confusion en exploitant les marges d’incertitude de la science climatique. Selon elle, les racines de ce mouvement remontent à la fin de la guerre froide. Après la chute du mur de Berlin, un groupe de scientifiques conservateurs issus du projet Manhattan et rassemblés autour de l’éminent physicien Frédéric Seitz voit dans la montée en puissance de l’écologie une nouvelle menace, à savoir un mouvement cryptocommuniste qui doit être combattu. En 2004, afin de voir si, comme l’affirment les sceptiques, le consensus sur le réchauffement n’était que de façade, cette chercheuse s’était livrée à un exercice instructif, passant en revue 928 articles traitant du changement climatique global publiés entre 1993 et 2003 dans des revues soumises au processus de révision par les pairs. Résultats des courses : aucune de ces études ne remettait formellement celui-ci en cause. Une foule de "think tanks" dévoués à la cause sceptique ont ainsi vu le jour outre-Atlantique. Parmi ceux-ci, on peut citer le George C. Marshall Institute, le Heartland Institute (qui soutient le Tea Party) ou encore le Science and Environmental Policy Project, autour desquels gravitent des scientifiques comme le physicien Richard Lindzen ou son collègue Fred Singer. Point commun de ces organisations dans lesquelles on voit souvent réapparaître les mêmes noms : elles défendent une idéologie ultralibérale, voire libertarienne, axée sur la primauté du libre marché et une opposition viscérale à une régulation des pouvoirs publics. Le climat n’est pas leur seul dada : les effets des pluies acides, la nature cancérigène de l’amiante ou du tabac figurent également parmi leurs sujets de contestation. Leur lien financier avec des producteurs d’énergie fossile est une autre caractéristique.
Entre 1998 et 2005, Exxon a ainsi déboursé 16 millions de dollars pour soutenir des organisations sceptiques et, comme l’a récemment révélé le "Times", continuerait à le faire.
Mise à jour en 2005, la campagne de désinformation (calquée sur celle élaborée en son temps par l’industrie du tabac) organisée par cette entreprise avec certaines complicités au sein de l’administration Bush est, à ce titre, édifiante. Dans les mois qui ont précédé le sommet de Copenhague, le financement du lobbying sur le climat par les entreprises américaines a d’ailleurs explosé, selon le Center for Public Integrity.
De tels "think tanks" sont également actifs en Europe. C’est par exemple le cas de la Global Warming Policy Foundation, qui compte notamment au sein de son conseil scientifique le Français Vincent Courtillot, proche de l’ancien ministre Claude Allègre. Ces deux géophysiciens ont entamé un bras de fer très médiatique avec la communauté des spécialistes hexagonaux du climat. Ces derniers leur reprochent tout à la fois leurs prises de position sur un sujet hors de leur champ d’expertise, des propos outranciers­ mettant en cause leur probité et, plus grave, de colporter des erreurs manifestes allant jusqu’à des graphiques bidouillés. Sous leur insistance, l’Académie des sciences a récemment organisé un débat sur la question climatique, dont les conclusions devraient être rendues publiques sous peu. Enfin, on pourrait encore citer le statisticien danois Bjorn Lomborg qui, après avoir longtemps proclamé que l’alarmisme climatique était exagéré, semble avoir viré sa cuti. Dans son dernier ouvrage, celui-ci reconnaît désormais l’importance du problème et la nécessité de développer des solutions pour y répondre.

Gilles Toussaint
Mis en ligne le 27/10/2010


2 -  Edito : Et pourtant, elle chauffe
                  (Gilles Toussaint - 27/10/2010)
               

De passionnels, les débats sur le changement climatique sont devenus passablement vénéneux au cours de ces derniers mois; la communauté des spécialistes du sujet subissant les assauts répétés de la galaxie des sceptiques autoproclamés. En soi, la remise en question d’une thèse dominante est une démarche saine. Le doute est par nature le moteur du processus scientifique. Mais n’en déplaise à leurs détracteurs, les "réchauffistes" - incarnés par le Giec - ne procèdent pas autrement. Ce dernier n’a d’ailleurs jamais affirmé que le débat était clos, mais simplement qu’en l’état actuel des connaissances, l’influence prépondérante des activités humaines sur le climat paraît de plus en plus difficilement contestable et qu’il convient de s’en préoccuper. Les sceptiques défendent d’autres thèses. Fort bien, mais force est de constater qu’ils n’ont pas su, jusqu’à présent, apporter une démonstration convaincante de leur point de vue dans l’arène scientifique. En endossant la posture de Galilée des temps modernes que l’on voudrait bâillonner et en agitant le chiffon rouge du "grand complot" pour rallier à leur cause des citoyens déboussolés, leur contestation prend une tournure nauséabonde.

Les conclusions du Giec sont dérangeantes en ce sens qu’elles questionnent en profondeur le fonctionnement de nos sociétés et qu’elles comportent une part d’incertitude. Misons donc sur la confiance. Confiance dans le fait que les politiques de lutte contre le réchauffement sont une opportunité de développement et de progrès partagés par tous, et non une quelconque régression.

Ce n’est pas la fin du monde.

3 -  Des sénateurs climato-sceptiques financés par des industriels (AFP)

La résolution, qui a échoué au Sénat, aurait privé l'administration américaine d'un outil important pour légiférer en la matière.

      Plusieurs grands noms de l'industrie européenne, dont les allemands Bayer et BASF, et français Lafarge et GDF-Suez, ont financé des sénateurs américains niant les dangers du réchauffement climatique, selon un rapport publié lundi par le Réseau Action Climat d'Europe (RAC).
Ce document, dont l'AFP a obtenu une copie, révèle que "les plus gros pollueurs européens", selon le RAC, ont versé plus de 306.000 dollars en 2010 à des sénateurs climato-sceptiques ou s'opposant à la loi sur le climat aux Etats-Unis.

Le rapport de ce réseau de 130 ONG engagées dans la lutte contre le changement climatique, est basé sur des chiffres publiés en octobre par la Commission fédérale électorale américaine à l'occasion des élections à mi-mandat du président Obama le 2 novembre. Ils détaillent les sommes reçues par chaque sénateur et le nom du donateur, conformément à la politique de transparence américaine sur le financement des élus."Un groupe des plus gros producteurs de dioxyde de carbone (CO2) en Europe finance les campagnes politiques de certains des plus fervents opposants à l'action contre le changement climatique au sein du Sénat", écrivent les auteurs du rapport tout en soulignant que "ces entreprises européennes font en même temps du lobbying contre des réductions drastiques de ces émissions (de gaz à effet de serre GES) en Europe avec l'argument qu'il ne faut rien faire avant toute action des Etats-Unis en la matière".
Selon le RAC, il s'agit de "sabotage à l'échelle mondiale parce que l'absence d'action aux Etats-Unis a été l'une des principales raisons de l'échec" du Sommet de Copenhague en décembre dernier.
Le rapport affirme que le cimentier français Lafarge, responsable de l'émission l'an dernier de 15 millions de tonnes d'équivalent CO2, a versé 34.500 dollars et GDF-Suez 21.000 dollars aux élus américains climato-sceptiques ou opposés à l'instauration d'un marché du carbone aux Etats-Unis.
Le plus généreux donateur du groupe, selon le rapport, a été le groupe pharmaceutique allemand Bayer avec 108.100 dollars suivi par BASF avec 61.500 dollars.

Le porte-parole de Bayer, Günter Forneck, interrogé lundi par l'AFP, a dit que le groupe "ne peut pas commenter" le montant ou la destination des fonds. "Ce ne sont pas des dons d'entreprise, ce n'est pas l'argent de l'entreprise, c'est un système établi aux Etats-Unis selon lequel l'entreprise collecte les dons des salariés qui veulent s'engager. Ce qu'ils en font c'est leur affaire... c'est la démocratie", a-t-il ajouté.

Parmi les autres entreprises citées dans le document on trouve le sidérurgiste Arcelor-Mittal (luxembourgo-indien), le pétrolier britannique BP, le chimiste belge Solvay et le groupe énergétique allemand EON.

Selon le RAC "ce double jeu (des industriels de l'UE) peut en partie s'expliquer par les profits extraordinaires que vont réaliser ces entreprises entre 2008 et 2012 compte tenu des objectifs de réduction actuels au niveau européen (-20% des émissions des GES d'ici 2020) et du laxisme du marché des émissions" de ces mêmes gaz.

L'ONG britannique Sandbag a notamment estimé ces gains à près de 18 milliards d'euros dont 330 millions d'euros pour Lafarge par exemple.Parmi les sénateurs financés, un nom revient souvent, celui de la sénatrice républicaine Lisa Murkowski, "cerveau de la résolution pour empêcher l'agence fédérale américaine de protection de l'environnement de réglementer les émissions de gaz à effet de serre".

Gilles Toussaint
Mis en ligne le 27/10/2010


4 - Brèves
Des entreprises européennes financent des sceptiques américains
 
Des entreprises européennes polluantes financent des sénateurs américains contestant le réchauffement climatique et s’opposant à des mesures pour le combattre, affirme l’ONG Climate Action Network (CAN) Europe dans un rapport publié lundi (25 octobre).
Selon ce rapport fondé sur l’analyse de données de la commission électorale fédérale américaine, ces entreprises ont ainsi tenté d’influencer la législation américaine sur le climat et l’énergie en finançant des candidats qui s’opposent à une politique américaine destinée à infléchir le réchauffement climatique. Et dans le même temps, celles-ci combattent des législations fortes sur le climat en Europe, arguant qu’il ne faut pas agir avant toute action des Etats-Unis en la matière.
Des gros émetteurs européens de gaz à effet de serre (Lafarge, GDF Suez, EON, BP, BASF, Bayer, Solvay et ArcelorMittal), dont certains sont installés en Belgique, auraient versé environ 172 000 € à des sénateurs. Ce montant équivaut à près de 80 % de l’argent que ces entreprises ont dépensé pour les élections sénatoriales en 2010.
Le plus généreux donateur est le groupe pharmaceutique allemand Bayer. Interrogé lundi par l’AFP, le porte-parole du groupe s’est refusé à commenter le montant ou la destination de ces fonds. "Ce ne sont pas des dons d’entreprise, ce n’est pas l’argent de l’entreprise, c’est un système établi aux Etats-Unis selon lequel l’entreprise collecte les dons des salariés qui veulent s’engager. Ce qu’ils en font c’est leur affaire C’est la démocratie", a-t-il ajouté. (Belga et AFP)

  5 - LIRE AUSSI :
  • Les rouages de l’horlogerie climatique
  • Les points "chauds"




Référence : Les dossiers "Notre Planète" de lalibre.be       


Alternative à la biopiraterie

PRÉSENTATION du "Collectif pour une alternative à la biopiraterie"
 
Le site des organisations regroupées pour lutter contre la biopiraterie :
http://www.biopiraterie.org/spip.php?article11

Faire respecter le droit des détenteurs des savoirs locaux
La biodiversité est un trésor de ressources inégalement réparties sur la planète. Dans les zones de grande diversité biologique, les peuples autochtones ont contribué à développer et à préserver les connaissances sur les ressources biologiques. Or ces ressources sont de plus en plus vitales au développement des industries des sciences du vivant sur les marchés de la cosmétique, de la pharmacie et de l'agroalimentaire.

Les règles qui encadrent l'exploitation de la biodiversité sont aujourd'hui encore peu définies, et certaines entreprises profitent de ce vide juridique pour s'approprier les connaissances des peuples autochtones sur la biodiversité à travers des brevets, ou droits de propriété intellectuelle.
Les droits de propriété intellectuelle permettent à des acteurs privés de contrôler et de verrouiller l'accès à une ressource naturelle, niant l'antériorité des usages et des savoirs traditionnels ; et de s'assurer la totalité des bénéfices financiers liés à la valorisation des ressources brevetées.
Face à cette injustice économique et morale, le Collectif Biopiraterie s’est créé afin de relayer le droit des peuples autochtones à préserver leurs ressources naturelles et valoriser leurs savoirs traditionnels. Il coordonne des actions juridiques et médiatiques pour s'opposer aux dépôts de brevets illégitimes sur la biodiversité.

Notre mission consiste à :

    •    travailler en accord avec les populations autochtones pour leur permettre d'exprimer leur position et de défendre leurs droits
    •    mettre en place des actions juridiques et médiatiques coordonnées afin de contrer les brevets illégitimes
    •    faire progresser la connaissance des enjeux entre les parties intéressées et sensibiliser le grand public
    •    
Ainsi, depuis sa création en Septembre 2008, le collectif a :
    ◦    soutenu et renforcé l'action de la commission de lutte contre la biopiraterie péruvienne jusqu'à l'abrogation d'un brevet sur le Sacha Inchi détenu par une entreprise française, reprenant très ouvertement des savoirs traditionnels ando-amazoniens reconnus
    ◦    soutenu et soutient encore le centre Africain pour la sauvegarde la biodiversité dans la contestation d'un brevet déposé sur le Pelargonium du Cap par une entreprise allemande, abrogé pour défaut d'inventivité flagrant par rapport aux connaissances traditionnelles des communautés de l'eastern cap
    ◦    mis en place les premières rencontres internationales contre la biopiraterie qui se sont tenues en Juin 2009 à l'assemblée nationale à Paris
    ◦    
Plus de détails sur ces points en allant voir sur le site la rubrique actualités.

La justice climatique...

...sera-t-elle la prochaine justice internationale ?

Table ronde
Le Champ des possibles (France Culture)
La justice climatique sera-t-elle la prochaine justice internationale ? Un film de 39 minutes suivi d'un débat (programmé le 12.11.2010 - 18:20).
Avec Jade Lindgaard, journaliste spécialisée dans le domaine de l'environnement et Bettina Laville, avocate.

VOIR LE FILM

En décembre de l’année dernière, au moment de la conférence de Copenhague, les Etats fédérés de Micronésie, menacés par la montée des eaux liée aux bouleversements climatiques, ont demandé à la République Tchèque un droit de regard sur le projet de modernisation et d’élargissement de la centrale au charbon de Prunerov, en Bohême du Nord, située à quelques 13 000 kms de chez eux.
Cette requête ne fonde pas un cadre juridique précis, mais ouvre néanmoins de singulières perspectives. Verra-t-on prochainement le dynamique président des Maldives, Mohammed Nasheed, intenter un procès à Barack Obama pour obtenir réparation des dégâts causés à son pays par le principal pollueur de la planète  ? Peut-on imaginer que les acteurs de la justice climatique ne soient pas seulement des ONG, des Etats ou des entreprises mais aussi des paysages, la planète ou la nature elle-même ? Et la forme de cette justice climatique devrait-elle alors être plutôt rétributive, c’est-à-dire fondée sur l’idée de réparation des torts causés, ou davantage distributive, c’est-à-dire centrée sur l’impératif d’égalisation maximale des ressources ?
Il n’est peut-être pas nécessaire d’en passer par un Nuremberg du climat pour faire progresser cette justice climatique, mais la dimension planétaire des questions environnementales réclame sans doute une redéfinition des modes d’action juridiques internationaux.
Alors que la conférence de Cancun sur le climat s’est ouverte fin novembre 2010, c’est donc des formes possibles d’une future justice climatique dont il a été question dans ce film et ce débat.


Avec Jade Lindgaard, journaliste spécialisée en environnement ;  Bettina Laville, avocate; et François Gémenne, chercheur à l'Iddri, spécialiste des questions de migrations et d'adaptation.

Invité(s) :
 Jade Lindgaard

Bettina Laville

François Gemenne

http://www.franceculture.com/emission-le-champ-des-possibles.html

Festival du cinéma d'ATTAC à Bruxelles

André Leclercq nous invite...

Bonjour à tou-te-s,

Du 26 novembre au 5 décembre, c'est le festival du cinéma d'ATTAC-Bruxelles, au Botanique, Rue Royale 236 à 1210 Bruxelles (métro Botanique, trams 92 et 94, bus 61, 65 et 66, gare du Nord à 10 min. à pied). Les places sont à des prix démocratiques (3 à 5 €, et même 1,25 € pour les « articles 60 »).

VOIR TOUT LE PROGRAMME

•Voici la sélection que j'ai faite (des invités sont prévus pour toutes les projections) :

Samedi 27/11 : Retour du Venezuela (présentation d'un voyage effectué en 2010) à 14h15 et L'Amérique latine à la conquête d'elle-même (le socialisme au 21ème siècle) à 20h.

Dimanche 28/11 : Proposition pour une télévision libre (débat avec Zin TV, Bernard Hennebert qui mène une action citoyenne concernant ce qui passe à la RTBF et Jean-Baptiste Godinat du mouvement des objecteurs de croissance – débat commun au film Fin de concession passant à 20h30) à 17h.

Lundi 29/11 : Lorsque le bateau de Léon M. descendit la Meuse pour la première fois (à propos des grèves de 1960 en Belgique qui concernèrent 1 million de travailleurs) à 19h.

Mercredi 1/12 : Agua Dulce (court documentaire argentin décrivant comment des petits producteurs agricoles installent des réseaux d'eau potable) à 18h45, et sur le même thème, un film qui dérange profondément les multinationales de l'eau à 20h30, Water makes money.

Jeudi 2/12 : Le soleil, nouveau pétrole de Cuba à 20h15.

Vendredi 3/12 : La terre parle arabe (sur la spoliation des terres palestiniennes, débat aussi autour de la politique européenne vis-à-vis d'Israël) à 19h et La stratégie du choc à propos du fondement des réformes économiques ultra-libérales conseillées par Miton Friedman à 20h15, débat avec des journalistes du Monde Diplomatique.

Samedi 4/12 : Empresa recuperada socialista « La Gaviota » (court documentaire sur le passage à l'autogestion des usines au Venezuela) à 14h15 et Cleveland contre Wall Street (la ville de Cleveland assigne en justice les banques responsables des saisies immobilières locales) à 20h.

Dimanche 5/12 : Notre chère constitution, le chemin vers une autre Bolivie (constitution qui accorde des droits inédits aux peuples autochtones) à 14h15 et les alternatives alimentaires avec Small is beautiful à 17h15 ... et Solutions locales pour un désordre global à 21h.

Pour plus d'informations : www.bxl.attac.be/cinema ou bxl1@attac.be ou 0494/80.88.54

01 novembre 2010

Colloque "Regard et coopération"

Changer mon regard,
c’est déjà changer le monde !

Invitation au colloque
Regards et Coopération
au développement
 8 et 9 décembre 2010

Le colloque se déroulera les 8 et 9 décembre 2010
dans le cadre de la semaine Harubuntu, laquelle verra la remise des prix aux lauréats Harubuntu.

Le colloque rassemblera environ 250 personnes au complexe Diamant à Bruxelles.

Objectif du colloque
Ce colloque proposera un cadre de réflexion, une démarche et des outils, très concrets, explorant les liens entre la coopération au développement, l’éveil des potentiels des individus et des collectivités, les comportements et la notion de regard. Notre objectif est d’enrichir la démarche de chacun par des  approches permettant d’exploiter au mieux son propre potentiel d’actions sur le terrain.

Voir le détail du programme :
Informations auprès du Service Europe/International - Tél. 081/240 636 -
international@uvcw.be

En savoir plus...
Voir l'article plus récent sur ce Blog.

Enfin, j'ai tout compris...

Si vous ne comprenez rien à la Belgique,vous n'êtes pas le seul, ou la seule. Vous allez tout comprendre en 5 minutes. Attention , ça va très vite et il faut s'accrocher pour lire les sous-titres en français...


Do you want to know more about Belgium? (subtitled NL/FR) from Jerome de Gerlache on Vimeo.

http://vimeo.com/15239617