28 novembre 2017

Une image qui parle toute seule

J'ai repris une image publiée par le Centre Culturel Arabe en Pays de Liège à l'occasion d'une conférence de Hassan Al Balawi, Diplomate palestinien auprès de l'Union Européenne, la Belgique et le Luxembourg


09 novembre 2017

La culture sur butte Sandwich, à la portée de tous

"On vit une époque formidable !"

Robert Morez, avec Terre et Humanisme, présente la culture sur butte Sandwich.

Un de mes coup de coeur !





https://youtu.be/oHFF_D7MaP8

Visiter aussi la chaîne Terre et Humanisme sur Youtube :

25 juillet 2017

JEFTA : un accord à rééquilibrer


Une opinion d'Arnaud Zacharie (secrétaire général du Centre national de coopération au développement CNCD-11.11.11.) et Michel Cernak (chargé de recherche au CNCD-11.11.11.).

L’accord de libre-échange entre l’Union européenne et le Japon (Jefta) deviendrait l’accord de commerce et d’investissement le plus important à ce jour. Mais plusieurs points sensibles restent encore à négocier.

L’accord de libre-échange entre l’Union européenne et le Japon (Jefta), dont une première conclusion politique a été officialisée ce 6 juillet 2017, comporte des opportunités pour les secteurs d’exportation, en particulier pour les exportations européennes de produits agricoles et les exportations japonaises d’automobiles.

Toutefois, le Jefta représente une nouvelle version d’accord de nouvelle génération, sur le modèle du Ceta (Union européenne-Canada), dont le champ d’application dépasse les seules barrières tarifaires. Négocié dans le plus grand secret, il comporte un chapitre sur la clause d’arbitrage investisseur-Etat, dans une version plus favorable aux investisseurs étrangers que dans le Ceta, mais ne comporte pas de mécanisme de sanctions en cas de non-respect des normes sociales et environnementales. Il garantit donc les droits des firmes transnationales, mais ne garantit pas le respect des normes sociales et environnementales. C’est pourquoi plusieurs conditions doivent être remplies avant toute décision de signature du Jefta.

Le Jefta couvre un tiers de l’économie mondiale, ce qui en ferait le plus important accord de commerce et d’investissement à ce jour. L’annonce de ce 6 juillet ne concerne que la "conclusion politique" de la négociation, tandis que plusieurs points sensibles sont encore à négocier (notamment concernant la clause d’arbitrage et la protection du droit à la vie privée dans les échanges de données personnelles). La signature pourrait ne pas intervenir avant au moins un an. Etant donné qu’il comporte un chapitre sur la clause d’arbitrage, il requiert la ratification des Etats membres, tel que l’a stipulé en mai 2017 l’arrêt de la Cour européenne de Justice sur l’accord Union européenne-Singapour.

Plus problématique que le Ceta

Le Jefta comporte une clause d’arbitrage investisseur-Etat très avantageuse pour les firmes transnationales. Dans le cas du Ceta, la Commission européenne avait promu un mécanisme nommé "ICS" (Investment Court System) plutôt que le traditionnel "ISDS" (Investor-to-State Dispute Settlement), afin d’apporter certaines améliorations. Elle s’était par ailleurs engagée à promouvoir l’instauration d’une Cour multilatérale permanente sur l’investissement. Or le Japon a fait savoir qu’il ne voulait pas de l’ICS. Les négociations pourraient dès lors déboucher sur une clause d’arbitrage plus problématique que dans le Ceta. Quoi qu’il en soit, le Jefta permettrait aux firmes transnationales d’attaquer les Etats pour "expropriation indirecte" si elles estiment que leurs profits sont affectés par l’adoption de législations sociales, environnementales ou sanitaires.
Rappelons par ailleurs que dans les cas du Ceta et du TTIP, l’argument avancé pour intégrer une clause d’arbitrage était que le Canada et les Etats-Unis avaient déjà signé par le passé des accords bilatéraux avec des Etats membres de l’Union européenne comportant une clause ISDS - et qu’un mécanisme ICS aurait dès lors pour effet de remplacer l’ISDS par un dispositif amélioré. Or, dans le cas du Jefta, aucun accord bilatéral n’existe entre le Japon et un Etat membre de l’Union européenne.

Pas de normes sociales

A contrario, le Japon, tout comme l’Union européenne, le Canada et les Etats-Unis, dispose d’un système juridique parmi les plus performants au monde. Rien ne justifie dès lors l’existence d’une clause d’arbitrage permettant d’outrepasser les juridictions nationales en cas de différend. D’autant que la légalité de cette clause est sujette à caution et que la Cour européenne de Justice doit se prononcer à ce sujet sur base d’une question posée par la Belgique - tel que stipulé par l’accord intra-belge sur le Ceta.
En outre, le chapitre sur le développement durable du Jefta ne comporte pas de normes sociales et environnementales contraignantes, puisqu’aucun mécanisme de sanction n’est prévu au cas où ces normes ne seraient pas respectées. Il s’agit donc une nouvelle fois d’un accord déséquilibré : alors que les firmes transnationales disposent de droits contraignants grâce à la clause d’arbitrage, il n’en est rien pour les normes sociales et environnementales. La Commission européenne reste sourde aux demandes de la société civile.

Refus de la mondialisation débridée

Enfin, le Jefta procède, tout comme le Ceta, à la libéralisation des services via un système dit de "listes négatives", ce qui signifie que tous les services sont libéralisés, à la seule exception des secteurs explicitement cités en annexe du traité - contrairement aux "listes positives" de l’OMC qui ne libéralisent que les secteurs explicitement engagés. Les services d’intérêt général pourraient donc être menacés de libéralisation par le Jefta s’ils ne sont pas explicitement protégés.
C’est pourquoi plusieurs conditions doivent être remplies avant toute décision de signature du Jefta. En particulier, il est nécessaire de garantir une hiérarchie des normes donnant la primauté aux droits humains et aux normes sociales et environnementales sur les droits des investisseurs, via des dispositions en ce sens dans l’accord. Cela implique notamment de rendre contraignant le chapitre sur le développement durable par l’introduction d’un mécanisme de sanctions, de refuser l’intégration d’une clause d’arbitrage, d’adopter l’approche des listes positives pour la libéralisation des services et de garantir la protection des services publics d’intérêt général.

Faire des accords de commerce et d’investissement un levier au service des objectifs de développement durable des Nations unies, dont le suivi sera opéré à New York du 10 au 19 juillet, nécessite de refuser aussi bien le repli sur soi protectionniste que la mondialisation débridée, au profit d’échanges encadrés par des normes sociales et environnementales véritablement contraignantes. Il est regrettable que la Commission européenne s’obstine à ne pas le comprendre.

Contribution externe publiée dans La Libre le vendredi 14 juillet 2017 
Voir l'original : http://www.lalibre.be/debats/opinions/jefta-un-accord-a-reequilibrer-opinion-596791b7cd706e263ec9622e

22 juillet 2017

Les nouveaux OGM et la bio : enjeux paysans et citoyens

Les agriculteurs bio refusent tous les OGM, anciens comme nouveaux. Découvrez pourquoi ! 
Interview de Daniel Evain, maraîcher bio dans l'Essonne, secrétaire national OGM à la FNAB.



Pour mieux comprendre :
Qu'est-ce que la mutagenèse ?

Ces documents sont issu du site inf'OGM, veille citoyenne d'information sur les OGM et les semences.

14 juin 2017

Chaîne humaine contre le nucléaire : on était 50.000 !

• Voir les résultats : 
REACTION EN CHAINE à TIHANGE

• L'ANNONCE :
Le dimanche 25 juin 2017 de 14 à 15h, se formera la grande Chaîne humaine ! Elle s'étendra sur 90 km partant de Tihange pour arriver à Aix-la-Chapelle en passant par Liège et Maastricht. Le message porté par ses maillons sera celui de l'arrêt immédiat des centrales nucléaires épuisées Tihange 2 et Doel 3. Ce rassemblement se composera de personnes originaires de trois pays et de langues différentes qui protesteront main dans la main pour ce but commun. 

Avec cette Chaîne humaine regroupant un maximum de citoyens, il s’agira de donner ensemble un signal visible et fort de la menace qui pèse sur des millions de personnes en Europe. Il est plus que temps d’agir !
CHAQUE MÈTRE COMPTE ! – Nous avons besoin de TOI !
Ce n’est qu’ensemble que nous arriverons à faire de la Chaîne humaine une réalité.
Afin de remplir les 90km, les personnes seront réparties sur la chaîne en fonction de leur lieu de résidence ou de l’organisation avec laquelle ils s’inscrivent.

09 juin 2017

Une jeune fille de 90 ans


Coup de coeur pour une ressurgence de la vie en gériatrie.Retour ligne automatique
Comment la danse, comme le mandala, peut redonner vie à des personnes figées par l’une ou l’autre forme de démence. Miracle de la vie qui remonte à la surface dans des corps que l’esprit semble avoir bloqué.Retour ligne automatique
Valeria Bruni Tedeschi et Yann Coridian filment la résurgence des sentiments que produit chez des patients atteints de démence sénile la présence d’un chorégraphe.
C’était sur Arte le mercredi 7 juin à 20 h 55.Retour ligne automatique
Malheureusement, en Belgique, il nous est impossible de revoir le film.Retour ligne automatique
Voici ce qu’en dit LE MONDE du 07.06.2017

{{Comme le prince charmant, Thierry Thieû Niang arrive dans le château endormi pour le réveiller. Chorégraphe enclin à franchir les frontières (il a souvent travaillé au théâtre, entre autres avec Patrice Chéreau), il anime deux journées à Ivry-sur-Seine dans le service de gériatrie de l’hôpital Charles-Foix. Valeria Bruni Tedeschi et Yann Coridian, les réalisateurs, Hélène Louvart, l’opératrice, le filment dansant ­devant et surtout avec les patients, souvent atteints d’une forme ou une autre de démence.}}

S’il ne s’agissait que de cela – voir des corps affaissés sur des fauteuils roulants reprendre conscience d’eux-mêmes, des regards éteints se rallumer, entendre des paroles enfouies remonter à la surface –, ce film, qui a été présenté dans nombre de festivals, à commencer par celui de Locarno en 2016, aurait déjà trouvé sa raison d’être.

Pour une fois, le regard porté sur la démence sénile ne suit pas le mouvement descendant de la perte de la mémoire puis de la conscience, mais part en prospection à la recherche de pépites – souvenirs, expressions, gestes –, que la seule présence du chorégraphe sort de leur gangue : les larmes d’une vieille dame d’origine asiatique, que l’on aurait crue catatonique, les bonnes histoires d’une autre, qui préservera jusqu’à son dernier mot un accent parisien en voie de disparition… Tout ce que la routine de l’internement, de la vie hospitalière tend à masquer est évident, par la grâce de la musique et de la danse.

Et, en plus, il y a Blanche, la jeune fille du titre. Elle a 90 ans, elle est belle et triste. Elle tombe amoureuse de Thierry Thieû Niang, d’un coup, absolument. Ce qui se passe entre l’homme au corps presque parfait et la femme qui n’est plus maîtresse de ses mouvements va au-delà de l’incident amusant, de l’histoire que se raconteront les soignants pendant des semaines. L’attachement que forme Blanche est violent, douloureux, comme n’importe quelle histoire d’amour.

Le chorégraphe est bouleversé, mais aussi – et la caméra le saisit parfaitement – un peu accablé par cette responsabilité, qui s’abat sur lui à l’improviste. Pour lui, Blanche sort de sa torpeur, de sa résignation. Son esprit altéré par la maladie retrouve des éclairs de lucidité qui semblent la porter aux nues avant de l’abattre dans une tristesse sans fond. Ce qui a commencé comme une promenade au fond des bois de la fin de vie devient une tragédie amoureuse, un peu comme si le roi Lear s’invitait chez Roméo et Juliette.
http://www.lemonde.fr/televisions-radio/article/2017/06/07/tv-une-jeune-fille-de-90-ans-coup-de-foudre-en-geriatrie_5140147_1655027.html

Si vous avez vu ce documentaire très émouvant, vous serez peut-être intéressé à voir la vidéo où Valeria Bruni Tedeschi et Thierry Thieû Niang s'expliquent :



Et il y a aussi, sur Youtube, cet interview où Valeria Bruni Tedeschi explique avec délicatesse les implications morales et artistiques de ce documentaire :
https://youtu.be/5CKxpXY-fnQ