30 novembre 2010

Une vie plus simple, une société plus durable

Conférence donnée à Saint-Gérard le 26 avril 2010, par Patrick Viveret docteur en études politiques, philosophe, économiste, ancien conseiller à la Cour de Comptes à Paris, essayiste, conférencier…

1. Extraits (LIRE, ci-dessous, le début de la conférence)

2. Pour lire le texte complet de la conférence ou pour télécharger le document :
http://www.gben.be/ecrire/?exec=articles&id_article=170

3. Vidéos, par exemple :
         • Une conférence de 95 min."la sobriété heureuse".
         • Un entretien avec Patrick Viveret e Philippe Meirieu.
Et, tout simplement, VOIR sur ce blog.

Extrait ° 1 : INTRODUCTION
Une crise à plusieurs facettes
Je vais vous parler du rapport entre les enjeux de la simplicité et ceux d’une société plus durable.  Mais pour introduire cette part positive de mon propos, je crois important de montrer d'abord en quoi le modèle économique, social et même politique dominant, qui est celui de nos sociétés, est effectivement non durable, insoutenable comme on le dit souvent.

C’est important de bien voir les raisons de cette insoutenabilité, de les voir aussi bien dans les différentes facettes de la crise :
- la facette écologique, 
- la facette financière, 
- la facette sociale, 
- la facette politique aussi.
Si on dissocie ces différents aspects, on a ce à quoi on a assisté au cours de l’année 2009, c’est-à-dire une situation où on tronçonne les différents problèmes. Par exemple, comment répond-on à la crise financière ? Là, on est capable de trouver des milliards de dollars pour faire face à cette crise financière mais d’un autre côté, face aux problèmes sociaux, ou face aux problèmes écologiques, on continue à nous dire que les caisses sont vides.
Si on veut éviter cette situation, c’est important de bien comprendre ce qui fait le lien entre les différentes facettes de cette fameuse crise dans laquelle nous sommes entrés.
Mais la crise n’est elle-même, d’une certaine façon, que la loupe grossissante de mutations qui sont beaucoup plus profondes. Comme toujours, la partie grise, énorme, c’est la partie immergée donc invisible de l’iceberg.

Un élément clé : la démesure

Or l’un des éléments clés que l’on trouve aussi bien du côté du défi écologique, du côté social, du côté financier, que du côté politique, c’est la question de la démesure. La démesure, l’excès, ce que les grecs appelaient "lubris", c’est une vieille question dans l’histoire des sociétés.
1. La démesure, c’est ce qui crée, par exemple sur le plan écologique, un rapport complètement déséquilibré à la nature : là où la nature a pu mettre des dizaines, voire des centaines de millions d’années pour accumuler des ressources naturelles, en 4 ou 5 générations on est en train de les épuiser.
Le rapport qui se trouve derrière des enjeux tels le dérèglement climatique, ou les risques concernant la biodiversité sont fondamentalement liés à des logiques de démesure dans le rapport à la nature.  Au lieu d’habiter nos écosystèmes, nous sommes dans des rapports guerriers à la nature. Cette démesure est à la racine du défi écologique sous ses différentes formes.
2. Mais la démesure vous la trouvez aussi à l’échelle sociale mondiale : la fortune personnelle de 225 personnes (ce n’est pas beaucoup 225 personnes), est égale aux revenus cumulés de 2,5 milliards d’êtres humains. Vous voyez l’immensité de la disproportion et de la démesure.
3. La démesure on la trouve aussi à l’origine de la crise financière et de l’insoutenabilité financière du modèle dans lequel nous sommes depuis une trentaine d’années. Il y a un chiffre particulièrement éclairant qui la met en évidence.  c’est à un ancien responsable de la Banque Centrale de Belgique, BERNARD LIETAER, qu'on la doit. Il avait mis en évidence, avant la faillite de la banque Lehmann Brother, à l’automne 2008, que sur les 3200 milliards de $ qui s’échangeaient quotidiennement sur les marchés financiers, la part qui correspondait à des biens et des  services réels qui s’échangeaient, qui correspondaient donc à l’économie réelle, par  rapport à l’économie spéculative, c’était  moins de 3% des échanges, 2,7% exactement. Cela c’est aussi de la démesure.
Un système qui vit de la démesure est un système insoutenable et un jour ou l’autre ce système finit par s’effondrer.

4. C’est vrai sur le plan économique mais c’est vrai aussi sur le plan politique. Vous avez là un autre exemple de démesure, cette fois dans le rapport au pouvoir qui aboutit à un autre effondrement. Celui de l’Empire Soviétique il y a une vingtaine d’années.
A l’échelle de l’Histoire, on peut considérer  qu'il y a deux grands effondrements. D'une part, ce qu’on vit depuis trente ans, c'est une espèce de logique de dérégulation à outrance. On assiste à l’effondrement du modèle de ce qu’on pourrait appeler l’ultra capitalisme (qui n’a rien à voir avec une économie régulée).
Et d'autre part, l’effondrement du modèle ultra dirigiste qui était représenté par le système soviétique. Dans les deux cas vous avez de la démesure.
Dans un cas c’est de la démesure dans le rapport à la nature, à la richesse, dans l’autre cas c’est de la démesure dans le rapport au pouvoir.
Quand il y a démesure, à terme, on sait qu’un système va s’effondrer. On ne sait pas quand, on ne sait pas quelle est l’allumette va mettre le feu à la plaine, mais la plaine est sèche. On sait qu’un jour ou l’autre le système va s’effondrer.
Dans l’Histoire des civilisations vous avez toujours eu des phénomènes de même nature. Mais ce qui est intéressant c’est de voir que cette démesure est elle-même liée à des formes de mal-être, à des formes de mal de vivre, à des formes de maltraitance. C'est un point important. En effet, si nous voulons introduire la partie positive de l’art de vivre, des changements de mode de vie, de production, mais aussi de changement de relations, de changement de rapport à la richesse, au pouvoir, à la vie elle-même, à la nature, il faut bien comprendre en quoi le mal de vivre, le mal-être et la maltraitance sont elles-mêmes au cœur de la démesure.

La démesure au niveau planétaire

Pour le montrer, je partirai d’abord des chiffres des Nations-Unies. Dans le rapport mondial sur le développement humain, le programme des Nations-Unies pour le développement avait mis ces chiffres en évidence d’une façon particulièrement significative. Le rapport date de 1998 et les chiffres ont bien sûr bougé au cours de ces vingt dernières années, mais les proportions sont restées les mêmes.
Que disait ce rapport ? Une mise en évidence de ce que, d’un côté, il faudrait faire pour s’attaquer aux grands maux de l’humanité :
- le problème de la faim, 
- le problème de l’accès à l’eau potable, 
- le problème du logement,
- le problème des soins de base.
Donc ce qui fait qu’il y a des situations totalement inacceptables pour plusieurs milliards d’êtres humains. Et le programme des Nations-Unies est arrivé à la conclusion que ces problèmes étaient parfaitement solubles.
Qu’on pouvait nourrir, qu’on pouvait permettre l’accès à l’eau potable, qu’on pouvait assurer un logement décent et  qu’on pouvait soigner la plupart des grandes maladies mortelles avec un programme qui était relativement peu coûteux.
Les ressources existaient, les techniques existaient, la possibilité de groupes humains sur place capables de les appliquer existaient, et sur le plan strictement monétaire, ils avaient estimé, qu’il fallait, à l’époque, 40 milliards de $ supplémentaires par rapport aux 40 milliards qui existaient déjà sous la forme d’aide publique.
Avec ces 40 milliards supplémentaires, il était possible 
    d’éradiquer la faim, 
   de permettre l’accès à l’eau potable, 
  d’assurer des logements décents pour les 6 milliards d’êtres humains de l’époque.
Et comme évidemment, tout le monde s’écriait : "Vous ne vous rendez pas compte, 40 milliards où va-t-on les trouver ?", le rapport des Nations-Unies avait eu l’idée de mettre en évidence 3 grands budgets. C’était le budget des  dépenses annuelles de la publicité, dans le domaine de la drogue et des stupéfiants et dans le domaine de l’armement. Le résultat était extrêmement éloquent.
• Rien que pour la publicité on dépensait en 1998, 400 milliards de $ annuels, donc dix fois plus que les sommes que l’on recherchait et qu’on prétendait ne pas trouver pour la faim, l’eau potable, les soins de base et le logement.
Quelque soit l’admiration que l’on peut avoir pour la créativité des publicitaires et des communicants, il est difficile de faire croire que la publicité est un besoin vital qui prime sur celui de la faim ou de l’accès à l’eau potable, mais rien que la publicité c’était déjà 10 fois plus.
• L’économie de la drogue et des stupéfiants c’était aussi 10 fois plus : 400 milliards de $ en 1998, (et c'est un minimum, parce qu’on sait bien que la part souterraine de l’économie de la drogue est très importante).
• Enfin, du côté des budgets de défense et d’armement, les politiques guerrières au sens large du terme, là, on battait tous les records puisque c’était 20 fois plus. C’était 800 milliards de $ à l’époque.

Mal-être, maltraitance et mal de vivre.

Or quand vous regardez ce qui se passe dans ces trois budgets, mon hypothèse c’est que ce sont des dépenses liées à du mal-être, à de la maltraitance et au mal de vivre.
• Du côté de la drogue et de l’économie des stupéfiants c’est une évidence, on ne se drogue pas durablement et avec des drogues dures par curiosité intellectuelle. L'idée même de se droguer durablement avec des drogues dures, c’est quand on ne va pas bien que cela se passe ! L’économie mondiale de la drogue, par exemple, repose sur 5 millions de drogués lourds aux USA et de drogués durables. Ce sont de gens qui ne vont pas bien. L’économie de la drogue, c’est massivement une économie du mal-être du mal de vivre.
• L’économie de la guerre, c’est la même chose. Que fait-on avec ces 800 milliards de $ (qui entre-temps sont devenus aujourd'hui plutôt 1200 à 1300 milliards de $) ? Eh bien pour l’essentiel on gère des logiques de peur, de domination et de maltraitance. On sait bien, hélas, que les budgets militaires servent très peu là où ce serait nécessaire c’est-à-dire à assurer des formes effectives de protection. La plupart du temps, on est dans des logiques de course aux armements. Et ce qui motive une course aux armements, c’est la peur de l’agression de l’autre dont on se défend en se donnant la capacité de mener des guerres dites préventives, qui persuadent du coup les autres qu’ils ont aussi des raisons de s’inquiéter.
C’est comme ça que les courses aux armements se sont engendrées dans l’Histoire de l’humanité.
Donc on peut dire que le gros paquet de ces 800 milliards de $ de 1998, de ces 12 à 13 milliards actuels, c’est aussi des formes de maltraitance, des formes de domination, de peurs.
On est aussi dans une forme de mal de vivre.
• Prenons maintenant la publicité. Qu’est-ce qui se joue dans la publicité ? L’essentiel de la publicité n’est pas de l’information sur des produits nécessaires pour répondre à ses besoins vitaux. D'ailleurs, si c’était le cas, l’essentiel de la publicité serait destiné à vanter les mérites de choses essentielles, par exemple à donner de l’information sur les grandes campagnes sur l’eau, sur la lutte contre la faim, sur l’appui aux organisations humanitaires. Mais on sait bien que ce n’est pas du tout de cela qu’il s’agit. L’essentiel de la publicité, l’essentiel de ces 400 milliards de $, qui sont aujourd’hui plutôt 600 ou 650 milliards de $ de dépense annuelle, ce sont des financements qui tournent en rond dans des sociétés que l’on appelle des sociétés de consommation, qui sont de plus en plus des sociétés de "consolation", comme le signifiait le lapsus d'un intervenant dans un débat à Lille. Ce lapsus était tout à fait révélateur et pointait un élément fondamental des sociétés du stress, de la course, de la compétition, de la destruction écologique.
Nous avons une publicité qui va nous parler de quoi ? Qui va nous parler de beauté, qui va nous parler d’amour, qui va nous parler de bonheur, qui va nous parler de sérénité. Ce sont toujours des paysages magnifiques, des gens souriants et sereins, qui vous donnent envie d’accéder à leur propre joie de vivre c’est-à-dire que la publicité vous vend de la joie de vivre.

Donc, si l'on pense aux trois grandes aspirations d’un être humain :
- sa capacité d’harmonie avec la nature, la beauté,
- sa capacité d’harmonie avec ses semblables, l’amour, l’amitié, la paix ou
- sa capacité d’harmonie intérieure, la sérénité, l’authenticité, 
ces trois grandes promesses, nous sont proposées par la publicité. Mais elles le sont dans des conditions totalement perverses et mensongères et qui vont produire un double effet pervers.
D'une part, un effet pervers du côté du consommateur qui évidemment après un bref moment de satisfaction va retrouver le chemin de la frustration et de la déception. On lui promet du bonheur, de la beauté, de l’amour etc. mais dans ce qu'on  lui propose, le bonheur, la beauté et l’amour sont loin d’être au rendez-vous.
Mais comme le message est de dire : "Si vous n’êtes pas satisfait c’est que vous n’en n’avez pas pris assez", on est dans une logique du toujours plus, qui n’est rien d’autre qu’une logique de l’addiction. Il y a un rapport assez étroit avec ce qui se passe dans l’économie des stupéfiants, ça entraîne une boulimie de consommation qui elle-même va générer de nouvelles frustrations.

D'autre part, ce toujours plus à un pôle génère un toujours moins à un autre pôle. Quand vous prenez les problèmes vus du côté de la malnutrition, l’accès à l’eau potable, aux soins de base, etc. vous voyez bien le lien qu’il y a à l’échelle planétaire entre ce qu’on pourrait appeler les deux misères : la misère matérielle à un bout de la chaîne, qui est elle-même liée à la misère éthique, affective, spirituelle, (je prends le mot spirituel au sens laïque du terme, il y a des spiritualités athées ou agnostiques) à l’autre bout.

Quand un être humain, et c’est aussi vrai individuellement que collectivement, ne peut pas vivre pleinement sa qualité de conscience et sa vie de l’esprit, c’est une misère, c’est une souffrance.
Cette misère spirituelle, affective, à un pôle et cette misère matérielle à un autre pôle s’entretiennent, elles ont un rapport systémique. Et d’une certaine façon les chiffres des Nations-Unies que je vous commente à l’instant viennent apporter la démonstration à une phrase de Gandhi qui disait : "Il y a suffisamment de ressources sur cette planète pour répondre aux besoins de tous,. En revanche il n’y en a pas assez s’il s’agit de satisfaire l’avidité, la cupidité, le désir de possession de quelques-uns".

Désir et besoin

Pourquoi ce phénomène ? Là on touche à un enjeu à la fois d’ordre philosophique, et en même temps directement  d’ordre politique et social. C’est que derrière ce désir illimité, vous avez une question que tous les êtres humains rencontrent et qui est tout simplement notre rapport à la mort, question rarement évoquée et pourtant centrale.
Qu’est-ce qui caractérise l’humanité ?  C’est que nous sommes des animaux conscients, et conscients de notre propre finitude. Donc fondamentalement, ce qui nous spécifie dans l’univers, c’est ce couple formé par la conscience de la mort et la conscience de notre propre finitude.
Qu’est-ce qu’on fait quand on a conscience de la mort, même si cette conscience est souterraine et qu’on a mis des pelletées de terre dessus, parce qu’en nous se déclenche la lutte contre la mort ?

Qu’est-ce que la lutte contre la mort? 
Un autre nom du désir.
                                                                                                            
Le désir est limité dans son énergie, le besoin, lui, est autorégulé par la satisfaction.
J’ai faim. Après avoir mangé un plat délicieux, si on m'en propose d'autres, il y a un moment où je ne pourrai plus parce que les besoins sont autorégulés par la satisfaction.
Le désir, lui, qui est dans son rapport avec la mort, n’a pas de limites. Il a une énergie extraordinaire.
C’est avec le désir au sens propre comme au sens figuré que l’humanité est capable de déplacer des montagne.
Lorsque le désir est dans l’ordre de l’être, il n’y a pas de problème, vous pouvez avoir un désir illimité de beauté, de paix, de sérénité, non seulement ça vous fait du bien mais ça fera du bien aussi à autrui.
Mais si vous le transférez ce désir illimité dans l’ordre de l’avoir, alors là vous allez créer de la rareté artificielle parce que vous avez beau poursuivre votre désir à vous, vous serez toujours insatisfait et votre désir du toujours plus dans l’ordre de l’avoir va créer effectivement de la misère à l’autre bout de la chaîne.

La réalité du désir d'avoir en profondeur, c’est en fait le rapport à la mort. Et tant que l’on n’a pas fait face à cette situation, qu’on n’a pas découvert que la meilleure façon, face au rapport à la mort, c’est de vivre intensément sa propre vie, tant que l’on croit que c’est dans la course à l’avoir que l’on va y répondre, eh bien, on est  dans cette situation de double misère que j’évoquais à l’instant.

C’est vrai sur le plan individuel mais c’est vrai aussi sur le plan collectif, sur le plan de l’Histoire des sociétés. Quand on a rassemblé ces divers éléments, la question de la démesure, qui est à la fois dans le défi écologique, dans le défi social,  dans le défi de la crise financière ou dans le défi politique, la question du mal-être et du mal de vivre, c’est la démesure.

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CONTROVERSE CLIMATIQUE

Un climat (orchestré) de défiance

Fin octobre, La Libre Belgique a consacré quelques pages à cette CONTROVERSE CLIMATIQUE
d'où il ressort, et c'est là le plus intéressant, qu'elle est orchestrée volontairement tant par les Multinationales Européennes que les Nord-Américaines. L'échos très positif auprès des Républicains à pu jouer dans les dernières élections américaines. En France, une enquête récente montre que les personnes convaincues du réchauffement climatique est passé de 80 % l'an dernier à 62 % en ce moment. Merci Claude Allegre !


Plan :

1 - Les controverses climatiques sont au menu d’un colloque coorganisé par l’ULB.
Petite revue de la galaxie “sceptique”.
2 -  Edito : Et pourtant, elle chauffe.
3 -  Des sénateurs climato-sceptiques financés par des industriels. (AFP)
4 - En bref : Des entreprises européennes financent des sceptiques américains.
5 - LIRE AUSSI :
  • Les rouages de l’horlogerie climatique
  • Les points "chauds"


1 - Les controverses climatiques sont au menu d’un colloque coorganisé par l’ULB.
Petite revue de la galaxie “sceptique” :

Fin novembre 2009, à quelques encâblures du sommet de Copenhague, la nouvelle fait l’effet d’une bombe. La divulgation sur Internet d’une sélection de courriels piratés issus de la Climatic Research Unit de l’université d’East Anglia (Royaume-Uni) laisse en effet penser que ces scientifiques très impliqués dans la recherche sur le changement climatique auraient falsifié des données pour renforcer la thèse d’un réchauffement lié aux activités humaines. Le "Climategate" était né. Dans les faits, la plupart de ces e-mails (dont certains remontent à plus de 10 ans) font référence à des sujets difficilement compréhensibles pour les non-initiés. Qu’importe, l’exégèse de ces messages est livrée clef sur porte par les hackers, rapidement relayés par une série d’organisations climato-sceptiques et de nombreux médias. Leur contenu avait, il est vrai, de quoi interpeller : refus de communiquer des données à leurs détracteurs; obstruction à la prise en compte de certaines études dans le cadre des travaux du Giec... Quelques mois plus tard, la révélation de la présence d’erreurs dans le dernier rapport de cet organisme ne fera d’ailleurs qu’accroître ce climat de défiance.

1/ Un an après, que reste-t-il de ces accusations ? Rien ou presque. Les scientifiques incriminés ont été lavés des soupçons qui pesaient sur eux au terme de diverses enquêtes; le Giec est appelé à se réformer sans que la validité de son expertise soit fondamentalement remise en cause; les principales académies des sciences de la planète ont réitéré leur confiance dans les conclusions de ces experts. Est-ce à dire qu’il ne s’est rien passé ? Non, ces événements ont mis en évidence l’hostilité qui entoure ce dossier et la tentation dérangeante qui peut en découler de court-circuiter les principes fondamentaux du débat scientifique. Au passage, il convient de s’interroger sur la médiatisation de ces enjeux qui, balançant entre alarmisme et goût de la polémique, n’est pas pour rien dans la rupture de confiance entre une opinion publique déboussolée et ses élites scientifiques.

2/ La galaxie des sceptiques recouvre diverses motivations idéologiques, économiques, politiques ou personnelles. S’il n’en est plus guère aujourd’hui pour contester la réalité du réchauffement, ceux-ci mettent par contre en doute son caractère anthropogénique. A leurs yeux, les changements climatiques observés s’inscrivent dans le cadre d’un processus naturel et n’auraient rien d’exceptionnel. Cible de leurs critiques, le Giec se voit accusé d’être un organe plus politique que scientifique. Au passage, ils pourfendent le principe du consensus qui régit l’institution onusienne. L’argument climatique ne serait aujourd’hui qu’un habile sésame pour obtenir des crédits de recherche. Dans ce contexte, les thèses conspirationnistes sont à la mode et trouvent avec Internet une formidable caisse de résonance. Le Giec serait ainsi le bras armé d’un petit groupe de scientifiques qui trompent l’opinion publique pour mettre en place un gouvernement mondial ou, dans sa version la plus délirante publiée sur le site Web d’une organisation suprémaciste, le fruit d’un "complot juif". Autre exemple de ces dérives, la publication par le sénateur républicain James Inhofe, figure de proue du climato-scepticisme aux Etats-Unis, d’une liste de 17 climatologues américains (cités dans les e-mails piratés du CRU) qu’il suspecte d’être des criminels. Comme un parfum de chasse aux sorcières... Le ton souvent agressif que l’on retrouve sur les blogs et les forums accompagnant la publication d’articles sur le climat ou encore les messages de menaces reçus ces derniers mois par plusieurs scientifiques australiens et américains sont des symptômes supplémentaires d’une ambiance délétère. Une véritable guérilla qui a inspiré ce commentaire évocateur au magazine "Nature" : "Un combat de rue".

3/ Les racines.
La mouvance sceptique est particulièrement active aux Etats-Unis, où elle a développé une stratégie de communication très élaborée, observe l’historienne des sciences Naomi Oreskes (auteur du livre "Marchands de doute"). Objectif de la manœuvre : entretenir la confusion en exploitant les marges d’incertitude de la science climatique. Selon elle, les racines de ce mouvement remontent à la fin de la guerre froide. Après la chute du mur de Berlin, un groupe de scientifiques conservateurs issus du projet Manhattan et rassemblés autour de l’éminent physicien Frédéric Seitz voit dans la montée en puissance de l’écologie une nouvelle menace, à savoir un mouvement cryptocommuniste qui doit être combattu. En 2004, afin de voir si, comme l’affirment les sceptiques, le consensus sur le réchauffement n’était que de façade, cette chercheuse s’était livrée à un exercice instructif, passant en revue 928 articles traitant du changement climatique global publiés entre 1993 et 2003 dans des revues soumises au processus de révision par les pairs. Résultats des courses : aucune de ces études ne remettait formellement celui-ci en cause. Une foule de "think tanks" dévoués à la cause sceptique ont ainsi vu le jour outre-Atlantique. Parmi ceux-ci, on peut citer le George C. Marshall Institute, le Heartland Institute (qui soutient le Tea Party) ou encore le Science and Environmental Policy Project, autour desquels gravitent des scientifiques comme le physicien Richard Lindzen ou son collègue Fred Singer. Point commun de ces organisations dans lesquelles on voit souvent réapparaître les mêmes noms : elles défendent une idéologie ultralibérale, voire libertarienne, axée sur la primauté du libre marché et une opposition viscérale à une régulation des pouvoirs publics. Le climat n’est pas leur seul dada : les effets des pluies acides, la nature cancérigène de l’amiante ou du tabac figurent également parmi leurs sujets de contestation. Leur lien financier avec des producteurs d’énergie fossile est une autre caractéristique.
Entre 1998 et 2005, Exxon a ainsi déboursé 16 millions de dollars pour soutenir des organisations sceptiques et, comme l’a récemment révélé le "Times", continuerait à le faire.
Mise à jour en 2005, la campagne de désinformation (calquée sur celle élaborée en son temps par l’industrie du tabac) organisée par cette entreprise avec certaines complicités au sein de l’administration Bush est, à ce titre, édifiante. Dans les mois qui ont précédé le sommet de Copenhague, le financement du lobbying sur le climat par les entreprises américaines a d’ailleurs explosé, selon le Center for Public Integrity.
De tels "think tanks" sont également actifs en Europe. C’est par exemple le cas de la Global Warming Policy Foundation, qui compte notamment au sein de son conseil scientifique le Français Vincent Courtillot, proche de l’ancien ministre Claude Allègre. Ces deux géophysiciens ont entamé un bras de fer très médiatique avec la communauté des spécialistes hexagonaux du climat. Ces derniers leur reprochent tout à la fois leurs prises de position sur un sujet hors de leur champ d’expertise, des propos outranciers­ mettant en cause leur probité et, plus grave, de colporter des erreurs manifestes allant jusqu’à des graphiques bidouillés. Sous leur insistance, l’Académie des sciences a récemment organisé un débat sur la question climatique, dont les conclusions devraient être rendues publiques sous peu. Enfin, on pourrait encore citer le statisticien danois Bjorn Lomborg qui, après avoir longtemps proclamé que l’alarmisme climatique était exagéré, semble avoir viré sa cuti. Dans son dernier ouvrage, celui-ci reconnaît désormais l’importance du problème et la nécessité de développer des solutions pour y répondre.

Gilles Toussaint
Mis en ligne le 27/10/2010


2 -  Edito : Et pourtant, elle chauffe
                  (Gilles Toussaint - 27/10/2010)
               

De passionnels, les débats sur le changement climatique sont devenus passablement vénéneux au cours de ces derniers mois; la communauté des spécialistes du sujet subissant les assauts répétés de la galaxie des sceptiques autoproclamés. En soi, la remise en question d’une thèse dominante est une démarche saine. Le doute est par nature le moteur du processus scientifique. Mais n’en déplaise à leurs détracteurs, les "réchauffistes" - incarnés par le Giec - ne procèdent pas autrement. Ce dernier n’a d’ailleurs jamais affirmé que le débat était clos, mais simplement qu’en l’état actuel des connaissances, l’influence prépondérante des activités humaines sur le climat paraît de plus en plus difficilement contestable et qu’il convient de s’en préoccuper. Les sceptiques défendent d’autres thèses. Fort bien, mais force est de constater qu’ils n’ont pas su, jusqu’à présent, apporter une démonstration convaincante de leur point de vue dans l’arène scientifique. En endossant la posture de Galilée des temps modernes que l’on voudrait bâillonner et en agitant le chiffon rouge du "grand complot" pour rallier à leur cause des citoyens déboussolés, leur contestation prend une tournure nauséabonde.

Les conclusions du Giec sont dérangeantes en ce sens qu’elles questionnent en profondeur le fonctionnement de nos sociétés et qu’elles comportent une part d’incertitude. Misons donc sur la confiance. Confiance dans le fait que les politiques de lutte contre le réchauffement sont une opportunité de développement et de progrès partagés par tous, et non une quelconque régression.

Ce n’est pas la fin du monde.

3 -  Des sénateurs climato-sceptiques financés par des industriels (AFP)

La résolution, qui a échoué au Sénat, aurait privé l'administration américaine d'un outil important pour légiférer en la matière.

      Plusieurs grands noms de l'industrie européenne, dont les allemands Bayer et BASF, et français Lafarge et GDF-Suez, ont financé des sénateurs américains niant les dangers du réchauffement climatique, selon un rapport publié lundi par le Réseau Action Climat d'Europe (RAC).
Ce document, dont l'AFP a obtenu une copie, révèle que "les plus gros pollueurs européens", selon le RAC, ont versé plus de 306.000 dollars en 2010 à des sénateurs climato-sceptiques ou s'opposant à la loi sur le climat aux Etats-Unis.

Le rapport de ce réseau de 130 ONG engagées dans la lutte contre le changement climatique, est basé sur des chiffres publiés en octobre par la Commission fédérale électorale américaine à l'occasion des élections à mi-mandat du président Obama le 2 novembre. Ils détaillent les sommes reçues par chaque sénateur et le nom du donateur, conformément à la politique de transparence américaine sur le financement des élus."Un groupe des plus gros producteurs de dioxyde de carbone (CO2) en Europe finance les campagnes politiques de certains des plus fervents opposants à l'action contre le changement climatique au sein du Sénat", écrivent les auteurs du rapport tout en soulignant que "ces entreprises européennes font en même temps du lobbying contre des réductions drastiques de ces émissions (de gaz à effet de serre GES) en Europe avec l'argument qu'il ne faut rien faire avant toute action des Etats-Unis en la matière".
Selon le RAC, il s'agit de "sabotage à l'échelle mondiale parce que l'absence d'action aux Etats-Unis a été l'une des principales raisons de l'échec" du Sommet de Copenhague en décembre dernier.
Le rapport affirme que le cimentier français Lafarge, responsable de l'émission l'an dernier de 15 millions de tonnes d'équivalent CO2, a versé 34.500 dollars et GDF-Suez 21.000 dollars aux élus américains climato-sceptiques ou opposés à l'instauration d'un marché du carbone aux Etats-Unis.
Le plus généreux donateur du groupe, selon le rapport, a été le groupe pharmaceutique allemand Bayer avec 108.100 dollars suivi par BASF avec 61.500 dollars.

Le porte-parole de Bayer, Günter Forneck, interrogé lundi par l'AFP, a dit que le groupe "ne peut pas commenter" le montant ou la destination des fonds. "Ce ne sont pas des dons d'entreprise, ce n'est pas l'argent de l'entreprise, c'est un système établi aux Etats-Unis selon lequel l'entreprise collecte les dons des salariés qui veulent s'engager. Ce qu'ils en font c'est leur affaire... c'est la démocratie", a-t-il ajouté.

Parmi les autres entreprises citées dans le document on trouve le sidérurgiste Arcelor-Mittal (luxembourgo-indien), le pétrolier britannique BP, le chimiste belge Solvay et le groupe énergétique allemand EON.

Selon le RAC "ce double jeu (des industriels de l'UE) peut en partie s'expliquer par les profits extraordinaires que vont réaliser ces entreprises entre 2008 et 2012 compte tenu des objectifs de réduction actuels au niveau européen (-20% des émissions des GES d'ici 2020) et du laxisme du marché des émissions" de ces mêmes gaz.

L'ONG britannique Sandbag a notamment estimé ces gains à près de 18 milliards d'euros dont 330 millions d'euros pour Lafarge par exemple.Parmi les sénateurs financés, un nom revient souvent, celui de la sénatrice républicaine Lisa Murkowski, "cerveau de la résolution pour empêcher l'agence fédérale américaine de protection de l'environnement de réglementer les émissions de gaz à effet de serre".

Gilles Toussaint
Mis en ligne le 27/10/2010


4 - Brèves
Des entreprises européennes financent des sceptiques américains
 
Des entreprises européennes polluantes financent des sénateurs américains contestant le réchauffement climatique et s’opposant à des mesures pour le combattre, affirme l’ONG Climate Action Network (CAN) Europe dans un rapport publié lundi (25 octobre).
Selon ce rapport fondé sur l’analyse de données de la commission électorale fédérale américaine, ces entreprises ont ainsi tenté d’influencer la législation américaine sur le climat et l’énergie en finançant des candidats qui s’opposent à une politique américaine destinée à infléchir le réchauffement climatique. Et dans le même temps, celles-ci combattent des législations fortes sur le climat en Europe, arguant qu’il ne faut pas agir avant toute action des Etats-Unis en la matière.
Des gros émetteurs européens de gaz à effet de serre (Lafarge, GDF Suez, EON, BP, BASF, Bayer, Solvay et ArcelorMittal), dont certains sont installés en Belgique, auraient versé environ 172 000 € à des sénateurs. Ce montant équivaut à près de 80 % de l’argent que ces entreprises ont dépensé pour les élections sénatoriales en 2010.
Le plus généreux donateur est le groupe pharmaceutique allemand Bayer. Interrogé lundi par l’AFP, le porte-parole du groupe s’est refusé à commenter le montant ou la destination de ces fonds. "Ce ne sont pas des dons d’entreprise, ce n’est pas l’argent de l’entreprise, c’est un système établi aux Etats-Unis selon lequel l’entreprise collecte les dons des salariés qui veulent s’engager. Ce qu’ils en font c’est leur affaire C’est la démocratie", a-t-il ajouté. (Belga et AFP)

  5 - LIRE AUSSI :
  • Les rouages de l’horlogerie climatique
  • Les points "chauds"




Référence : Les dossiers "Notre Planète" de lalibre.be       


Alternative à la biopiraterie

PRÉSENTATION du "Collectif pour une alternative à la biopiraterie"
 
Le site des organisations regroupées pour lutter contre la biopiraterie :
http://www.biopiraterie.org/spip.php?article11

Faire respecter le droit des détenteurs des savoirs locaux
La biodiversité est un trésor de ressources inégalement réparties sur la planète. Dans les zones de grande diversité biologique, les peuples autochtones ont contribué à développer et à préserver les connaissances sur les ressources biologiques. Or ces ressources sont de plus en plus vitales au développement des industries des sciences du vivant sur les marchés de la cosmétique, de la pharmacie et de l'agroalimentaire.

Les règles qui encadrent l'exploitation de la biodiversité sont aujourd'hui encore peu définies, et certaines entreprises profitent de ce vide juridique pour s'approprier les connaissances des peuples autochtones sur la biodiversité à travers des brevets, ou droits de propriété intellectuelle.
Les droits de propriété intellectuelle permettent à des acteurs privés de contrôler et de verrouiller l'accès à une ressource naturelle, niant l'antériorité des usages et des savoirs traditionnels ; et de s'assurer la totalité des bénéfices financiers liés à la valorisation des ressources brevetées.
Face à cette injustice économique et morale, le Collectif Biopiraterie s’est créé afin de relayer le droit des peuples autochtones à préserver leurs ressources naturelles et valoriser leurs savoirs traditionnels. Il coordonne des actions juridiques et médiatiques pour s'opposer aux dépôts de brevets illégitimes sur la biodiversité.

Notre mission consiste à :

    •    travailler en accord avec les populations autochtones pour leur permettre d'exprimer leur position et de défendre leurs droits
    •    mettre en place des actions juridiques et médiatiques coordonnées afin de contrer les brevets illégitimes
    •    faire progresser la connaissance des enjeux entre les parties intéressées et sensibiliser le grand public
    •    
Ainsi, depuis sa création en Septembre 2008, le collectif a :
    ◦    soutenu et renforcé l'action de la commission de lutte contre la biopiraterie péruvienne jusqu'à l'abrogation d'un brevet sur le Sacha Inchi détenu par une entreprise française, reprenant très ouvertement des savoirs traditionnels ando-amazoniens reconnus
    ◦    soutenu et soutient encore le centre Africain pour la sauvegarde la biodiversité dans la contestation d'un brevet déposé sur le Pelargonium du Cap par une entreprise allemande, abrogé pour défaut d'inventivité flagrant par rapport aux connaissances traditionnelles des communautés de l'eastern cap
    ◦    mis en place les premières rencontres internationales contre la biopiraterie qui se sont tenues en Juin 2009 à l'assemblée nationale à Paris
    ◦    
Plus de détails sur ces points en allant voir sur le site la rubrique actualités.

La justice climatique...

...sera-t-elle la prochaine justice internationale ?

Table ronde
Le Champ des possibles (France Culture)
La justice climatique sera-t-elle la prochaine justice internationale ? Un film de 39 minutes suivi d'un débat (programmé le 12.11.2010 - 18:20).
Avec Jade Lindgaard, journaliste spécialisée dans le domaine de l'environnement et Bettina Laville, avocate.

VOIR LE FILM

En décembre de l’année dernière, au moment de la conférence de Copenhague, les Etats fédérés de Micronésie, menacés par la montée des eaux liée aux bouleversements climatiques, ont demandé à la République Tchèque un droit de regard sur le projet de modernisation et d’élargissement de la centrale au charbon de Prunerov, en Bohême du Nord, située à quelques 13 000 kms de chez eux.
Cette requête ne fonde pas un cadre juridique précis, mais ouvre néanmoins de singulières perspectives. Verra-t-on prochainement le dynamique président des Maldives, Mohammed Nasheed, intenter un procès à Barack Obama pour obtenir réparation des dégâts causés à son pays par le principal pollueur de la planète  ? Peut-on imaginer que les acteurs de la justice climatique ne soient pas seulement des ONG, des Etats ou des entreprises mais aussi des paysages, la planète ou la nature elle-même ? Et la forme de cette justice climatique devrait-elle alors être plutôt rétributive, c’est-à-dire fondée sur l’idée de réparation des torts causés, ou davantage distributive, c’est-à-dire centrée sur l’impératif d’égalisation maximale des ressources ?
Il n’est peut-être pas nécessaire d’en passer par un Nuremberg du climat pour faire progresser cette justice climatique, mais la dimension planétaire des questions environnementales réclame sans doute une redéfinition des modes d’action juridiques internationaux.
Alors que la conférence de Cancun sur le climat s’est ouverte fin novembre 2010, c’est donc des formes possibles d’une future justice climatique dont il a été question dans ce film et ce débat.


Avec Jade Lindgaard, journaliste spécialisée en environnement ;  Bettina Laville, avocate; et François Gémenne, chercheur à l'Iddri, spécialiste des questions de migrations et d'adaptation.

Invité(s) :
 Jade Lindgaard

Bettina Laville

François Gemenne

http://www.franceculture.com/emission-le-champ-des-possibles.html

Festival du cinéma d'ATTAC à Bruxelles

André Leclercq nous invite...

Bonjour à tou-te-s,

Du 26 novembre au 5 décembre, c'est le festival du cinéma d'ATTAC-Bruxelles, au Botanique, Rue Royale 236 à 1210 Bruxelles (métro Botanique, trams 92 et 94, bus 61, 65 et 66, gare du Nord à 10 min. à pied). Les places sont à des prix démocratiques (3 à 5 €, et même 1,25 € pour les « articles 60 »).

VOIR TOUT LE PROGRAMME

•Voici la sélection que j'ai faite (des invités sont prévus pour toutes les projections) :

Samedi 27/11 : Retour du Venezuela (présentation d'un voyage effectué en 2010) à 14h15 et L'Amérique latine à la conquête d'elle-même (le socialisme au 21ème siècle) à 20h.

Dimanche 28/11 : Proposition pour une télévision libre (débat avec Zin TV, Bernard Hennebert qui mène une action citoyenne concernant ce qui passe à la RTBF et Jean-Baptiste Godinat du mouvement des objecteurs de croissance – débat commun au film Fin de concession passant à 20h30) à 17h.

Lundi 29/11 : Lorsque le bateau de Léon M. descendit la Meuse pour la première fois (à propos des grèves de 1960 en Belgique qui concernèrent 1 million de travailleurs) à 19h.

Mercredi 1/12 : Agua Dulce (court documentaire argentin décrivant comment des petits producteurs agricoles installent des réseaux d'eau potable) à 18h45, et sur le même thème, un film qui dérange profondément les multinationales de l'eau à 20h30, Water makes money.

Jeudi 2/12 : Le soleil, nouveau pétrole de Cuba à 20h15.

Vendredi 3/12 : La terre parle arabe (sur la spoliation des terres palestiniennes, débat aussi autour de la politique européenne vis-à-vis d'Israël) à 19h et La stratégie du choc à propos du fondement des réformes économiques ultra-libérales conseillées par Miton Friedman à 20h15, débat avec des journalistes du Monde Diplomatique.

Samedi 4/12 : Empresa recuperada socialista « La Gaviota » (court documentaire sur le passage à l'autogestion des usines au Venezuela) à 14h15 et Cleveland contre Wall Street (la ville de Cleveland assigne en justice les banques responsables des saisies immobilières locales) à 20h.

Dimanche 5/12 : Notre chère constitution, le chemin vers une autre Bolivie (constitution qui accorde des droits inédits aux peuples autochtones) à 14h15 et les alternatives alimentaires avec Small is beautiful à 17h15 ... et Solutions locales pour un désordre global à 21h.

Pour plus d'informations : www.bxl.attac.be/cinema ou bxl1@attac.be ou 0494/80.88.54

01 novembre 2010

Colloque "Regard et coopération"

Changer mon regard,
c’est déjà changer le monde !

Invitation au colloque
Regards et Coopération
au développement
 8 et 9 décembre 2010

Le colloque se déroulera les 8 et 9 décembre 2010
dans le cadre de la semaine Harubuntu, laquelle verra la remise des prix aux lauréats Harubuntu.

Le colloque rassemblera environ 250 personnes au complexe Diamant à Bruxelles.

Objectif du colloque
Ce colloque proposera un cadre de réflexion, une démarche et des outils, très concrets, explorant les liens entre la coopération au développement, l’éveil des potentiels des individus et des collectivités, les comportements et la notion de regard. Notre objectif est d’enrichir la démarche de chacun par des  approches permettant d’exploiter au mieux son propre potentiel d’actions sur le terrain.

Voir le détail du programme :
Informations auprès du Service Europe/International - Tél. 081/240 636 -
international@uvcw.be

En savoir plus...
Voir l'article plus récent sur ce Blog.

Enfin, j'ai tout compris...

Si vous ne comprenez rien à la Belgique,vous n'êtes pas le seul, ou la seule. Vous allez tout comprendre en 5 minutes. Attention , ça va très vite et il faut s'accrocher pour lire les sous-titres en français...


Do you want to know more about Belgium? (subtitled NL/FR) from Jerome de Gerlache on Vimeo.

http://vimeo.com/15239617

09 août 2010

La croissance en question

La croissance... ou la décroissance...

Il y a une quarantaine d'année, je donnais un cours à l'ISCO, Institut Supérieur de Culture Ouvrière, lieu de formation créé par le MOC, le Mouvement ouvrier chrétien. Serge Creutz, de formation scientifique, était le brillant directeur de l'Institut. Je me souviens qu'un jour je l'avais choqué en parlant de "croissance zéro", un concept qu'il ne pouvait accepter, au regard de l'évolution naturelle des choses. Aujourd'hui, il n'est même plus temps de parler de croissance zéro.

Coup sur coup, dans La Libre, paraissent deux articles au sujet de la décroissance, l'un de Christophe Arnsperger, maître de recherches au FRS-FNRS et professeur à l’Université catholique de Louvain, l'autre de Jean Christophe Godinot, porte parole du Mouvement politique des Objecteurs de croissance (www.objecteurdecroissance.be).

Il a été énoncés tellement de slogans à l'emporte pièce au sujet du réchauffement climatique, qu'un certain nombre de personnes ont été dégoûtées de ce débat, des solutions proposées, jugées irréalistes et nuisibles à l'économie, à l'industrie, à l'agriculture, et surtout à l'emploi. On a taxé les avertissements d'inutilement alarmistes. Il est vrai qu'alarmer les gens est sans doute inefficace. En effet, s'il y a du déni, ou du repli sur ce qu'on a, ce n'est pas seulement par peur de perdre les situations acquises, c'est souvent aussi parce qu'on ignore ce vers quoi on va, ce qu'on aura... Les plus virulents argumentent, rationalisent ou invectivent (comme de taxer les positions de Christian Arnsperger "d'un mélange de communisme, d'anarchie écolo-libertaire et de catholicisme austère"... Ce qui, soit dit en passant, a le mérite de bien préciser où se trouvent les "résistants", d'où ils parlent* et de mieux rencontrer leurs objections).

Je laisse de côté le débat entre Christophe Arnsperger et Jean Christophe Godinot au sujet du terme même de "décroissance", pour mettre plutôt en relief ce qui me parait essentiel aujourd'hui.

"Comment fait-on pour passer de la société actuelle à une société prospère et sans croissance ? Comment passer d’un système croissantiste au bord de l’effondrement à une civilisation équilibrée ?". "Un changement de direction, de paradigme, est nécessaire" écrit Jean Christophe Godinot.

Une fois le public conscient de cette nécessité de changer (le "pourquoi changer"), il reste deux questions.
1.  "Comment changer ? Nos habitudes de vie, de gestion de nos achats et de nos déchets... C'est, en bref, notre façon de voir, notre image du monde qui doit être réaménagée ?" Et bien entendu, personne n'acceptera d'y être obligé. Le vrai changement est basé sur une envie de changer...
2. Il reste en discussion ce vers quoi il est utile, nécessaire, ou urgent d'aller, quelle vision de l'avenir chacun a-t-il et va-t-il partager avec ses enfants ?

Avant de développer ces questions que je me propose d'approfondir bientôt, je vous invite à prendre connaissance de l'introduction aux deux articles évoqués plus haut : "La décroissance en question" sur le blog "Changer le rêve".

http://changer-le-reve.blogspot.com

* On pourrait aussi se demander de quoi ils le méfient ou de quoi ils ont peur : du communisme,  de l'écologie, d'une morale religieuse archaïque ?

08 août 2010

La décroissance en débat

Coup sur coup, dans La Libre, paraissent deux articles au sujet de la décroissance, l'un de Christophe Arnsperger, maître de recherches au FRS-FNRS et professeur à l’Université catholique de Louvain, l'autre de Jean Christophe Godinot, porte parole du Mouvement politique des Objecteurs de croissance (www.objecteurdecroissance.be).

Michel  Simonis

Introduction : débat et convergence

Je laisse de côté le débat entre eux au sujet du terme même de "décroissance", pour mettre plutôt en relief ce qui me parait essentiel pour approfondir la démarche "Réveiller le Rêveur" et l'adapter aux avancées très rapide des idées dans une bonne partie de la population en Europe (encore que, à lire les réactions des forums respectifs, on pourrait en douter, tellement certaines sont tranchées, voire agressives).

L'idée de base qui m'oriente dans ce qui suit est que le moment n'est plus tant de conscientiser le public à la nécessité de changer, mais de développer des outils aidant les groupes, les associations, les familles et les personnes individuellement à savoir comment changer et vers quoi.

C'est pour éviter les réactions de rejet que je me rallie plutôt à la recherche d'une expression alternative à "décroissance" dont Jean Christophe Godinot dit d'ailleurs "Le terme "décroissance" a été présenté par nombre de ses utilisateurs, en France notamment, comme un mot-obus destiné à pulvériser les certitudes qui forment le dogme de "la croissance", celui de la croissance économique mesurée par le PIB et fantasmée comme pouvant être infinie."

Tout en justifiant "qu'un changement de direction, de paradigme, est nécessaire" et que "pour choisir un nouveau chemin, il faut pouvoir l’identifier, ce qui demande que nous soyons en mesure de le nommer", il ajoute "Plutôt que banni, le terme "la décroissance" doit donc être précisé: il s’agit ici de décroissance de la production et de la consommation lorsqu’elles dépassent les seuils de soutenabilité."

Au delà du débat, je préfère souligner les convergences.

Je reprends dans cette introduction deux passages de Jean Christophe Godinot sur lesquels il me paraît essentiel de se pencher, des questions dont les réponses concrètes sont encore à développer :

- "Comment fait-on pour passer de la société actuelle à une société prospère et sans croissance ? Comment passer d’un système croissantiste au bord de l’effondrement à une civilisation équilibrée ?"

- "Un changement de direction, de paradigme, est nécessaire. Pour choisir un nouveau chemin, il faut pouvoir l’identifier, ce qui demande que nous soyons en mesure de le nommer. A-t-on jamais vu quelqu’un choisir quelque chose dont il ne connaît pas l’existence ?"

Voici donc quelques extraits de ces deux articles, que je vous recommande d'aller lire dans leur entièreté.
M. S.

Christian Arnsperger

• Le problème n’est pas "la" croissance en elle-même, mais le type de croissance que nous impose la logique du système actuel. Chercher à découpler bien-être et croissance, prospérité et croissance, cela n’a rien à voir avec le fait qu’un pays soit émergent ou déjà riche. Il faut une certaine croissance du PIB (Produit intérieur brut) par habitant dans les pays les plus pauvres, mais dans nos contrées trop riches, il faut, avant tout, une croissance de la richesse relationnelle et humaine. La sobriété, c’est aussi de la croissance - mais pas dans les mêmes domaines que ceux que nous investissons depuis trois siècles ! On a besoin d’innovation et d’efficacité - mais pas pour gaver davantage les consommateurs et saturer davantage l’atmosphère.

• Des gens qui ont pignon sur rue, comme Bruno Colmant ou Etienne de Callataÿ, croient dur comme fer que les banques et la Bourse sont là pour donner des capitaux à des entreprises pour qu’elles créent des emplois et de la richesse. Evidemment, c’est faux : si richesse il y a, elle s’enfuit en majorité vers des acteurs (notamment les actionnaires) qui raisonnent à hypercourt terme. C’est sûr que, dans une économie sobre, les rendements boursiers seront moindres parce que l’impératif de croissance ne sera plus au centre. La logique classique des bulles spéculatives et du "toujours plus" n’aura plus de place. Il ne faut pas pour autant imaginer que les marchés de capitaux seraient rayés de la carte. Si on parvient à créer un secteur financier alternatif (comme celui que promeuvent, par exemple, le Réseau de financement alternatif ou le Crédal), on pourra avoir des acteurs financiers qui soient vraiment en phase avec les impératifs d’une prospérité sans croissance : des innovations qui économisent des ressources, des investissements immobiliers qui permettent de développer des écoquartiers et des écovillages, des financements pour des activités économiques qui respectent de nouveaux critères, etc.

• Le mot décroissance est un non-sens. Ce qui compte, ce sont les valeurs sociales et morales qui se trouvent en dessous, et que le mot saisit assez mal. Une société de "plénitude" ou de "sobriété heureuse" verra son stock de capital social croître de façon exponentielle - et elle ne sera une société vraiment heureuse que si personne n’est exclu des réseaux de solidarité. Ce qui compte, avant tout, c’est l’accès pour tout le monde à une vraie convivialité qui permette de se décentrer des préoccupations d’accumulation et de consommation.

• Il faut donc une action publique résolument favorable à la convivialité, et donc en rupture avec le consumérisme et le productivisme : plus de liens, moins de biens - plus de tiens, moins de miens. Et donc, il faut changer fondamentalement les règles du jeu, partager le temps de travail au fur et à mesure que les innovations se développent, remplacer les incitants à la consommation et à la dépense par des incitants au ralentissement et à la sobriété. Il faut donc aussi des citoyens moins angoissés, moins obsédés par eux-mêmes et plus désireux de beauté simple, plus ouverts à l’abondance naturelle (mais sobre) qui, dans une société plus juste, plus lente et plus égalitaire, se trouvera juste sous leurs yeux.

• Il faut ancrer à nouveau nos vies dans le local : nourriture, transports "doux", mais aussi métiers situés à proximité et monnaies locales. Des économistes comme Bernard Lietaer sont, dans ce domaine, de véritables visionnaires. Du coup, un autre concept économique central est celui de transition économique : il est urgent de soutenir les communautés et les territoires qui vont dans le sens de la relocalisation.

Lire le texte complet
sur La Libre : "Et si on cassait la logique du "toujours plus", Interview d'Ariane van Caloen, LLB, Mis en ligne le 26/07/2010 :
http://www.lalibre.be/economie/actualite/article/598373/et-si-on-cassait-la-logique-du-toujours-plus.html


Jean Christophe Godinot

• Partage des richesses, sobriété heureuse, ralentissement, relocalisation de l’économie entre autres idées qui renvoient à des préoccupations plus que jamais modernes comme la modération, le bon usage et le goût des limites. Les tenants de l’écologie politique, que nous considérons être une écologie résolument antiproductiviste, solidaire et joyeuse, auront pourtant sans doute été étonnés de lire que selon l’économiste, "ce concept [la décroissance] devrait à présent être banni des débats publics", estimant qu’ "il a servi pendant un certain temps comme expression choc et comme slogan, mais maintenant, il dessert la cause".
Le terme "décroissance" a été présenté par nombre de ses utilisateurs, en France notamment, comme un mot-obus destiné à pulvériser les certitudes qui forment le dogme de "la croissance", celui de la croissance économique mesurée par le PIB et fantasmée comme pouvant être infinie. C’est autour de ce mot qu’un courant de pensées et d’actions s’est identifié et a commencé à poser les bases conceptuelles de son émergence comme force sociale et politique nouvelle. C’est d’ailleurs à partir de ce mot que La Libre s’est visiblement tournée vers M. Arnsperger pour aborder ses travaux.

• La prospérité sans croissance reflète de manière heureuse la possibilité d’une autre façon de vivre ensemble sans que l’opulence matérielle soit nécessaire. Fort bien, mais comment fait-on pour passer de la société actuelle à une société prospère et sans croissance ? Comment passer d’un système croissantiste au bord de l’effondrement à une civilisation équilibrée ?

• Il va de soi qu’une phase de transition est nécessaire, car le changement ne s’opérera pas tout seul ni d’un coup de baguette magique. Si nous nous montrons incapables de choisir un chemin acceptable, que pour notre part nous souhaitons démocratique et solidaire, le risque est immense que nous nous engagions à nouveau et malgré nous dans les voies les plus sombres telles qu’en sont noircies les pages des livres d’histoire.
Ainsi les premiers effets de la crise de l’économie de croissance mondialisée, davantage visibles depuis l’écroulement financier de 2008, indiquent sans conteste que poursuivre dans l’ornière actuelle nous rapproche rapidement de tensions, conflits d’accès aux ressources, pénuries et inégalités explosives. La transition doit en outre être radicale puisqu’il s’agit par exemple de décarbonner complètement l’économie avant 2050, et de permettre à bientôt neuf milliards d’êtres humains de vivre dignement. Deux défis gigantesques, dont la croissance économique ne cesse de nous éloigner.
Un changement de direction, de paradigme, est nécessaire. Pour choisir un nouveau chemin, il faut pouvoir l’identifier, ce qui demande que nous soyons en mesure de le nommer. A-t-on jamais vu quelqu’un choisir quelque chose dont il ne connaît pas l’existence ? Une voie existe pour sortir de l’ornière : comme Tim Jackson lui-même le souligne sans en tirer l’ensemble des conséquences politiques pour des raisons qui sont sans doute liées au caractère très officiel de son rapport, ce chemin qui peut permettre de passer d’une société insoutenable à une société soutenable passe nécessairement par la décroissance de la production et de la consommation. Cela est physiquement inévitable. C’est là le cœur de l’enseignement de la bioéconomie et des formulations de Georgescu-Roegen qui est considéré comme l’un des "pères" de l’objection de croissance.
Notre mode de développement économique repose sur un recours croissant aux ressources naturelles minérales et fossiles. Or la planète contient un stock de ressources minérales limitées, que la puissance machinique de l’Homme consume pour alimenter la croissance à un rythme bien supérieur à leur renouvellement, générant du même coup une surpollution ingérable dont les gaz à effet de serre sont l’un des exemples les plus graves.

• Le passage de la société du gaspillage à la société soutenable n’est pas possible sans une phase de réduction drastique des gaspillages.

• La croissance économique infinie ne peut pas être verte, pas plus que le développement industriel ne peut être durable.
L’urgence est de mettre hors-jeu le dogme de la croissance, ce à quoi aident des mots qui ne se laissent pas facilement récupérer.  Le chemin esquissé par cette nécessité présente l’intérêt majeur d’être radicalement opposé au productivisme et à sa version capitaliste actuelle qui affichent de plus en plus clairement leur échec criant.

"Tout doit être repensé" lançait au printemps le philosophe Edgar Morin. Le chemin une fois nommé, reste à rendre visible, attrayante et praticable une façon de vivre ensemble qui soit soutenable, juste et préférable à notre mode d’organisation actuel.

Pour lire le texte complet de LLB :  "Les arbres ne croissent pas jusqu'au ciel", mis en ligne le 07/08/2010 :
http://www.lalibre.be/debats/opinions/article/601029/les-arbres-ne-croissent-pas-jusqu-au-ciel.html

25 juillet 2010

Un menu pour cet été 2010

Bonjour à tou-te-s,

Cet été est assez prolifiques en rencontres et activités de tout ordre mais ayant en commun le souci de la planète. Et cette semaine, outre le fait que ma disponibilité s'est nettement accrue après un mois et demi particulièrement chargé, un événement vraiment très proche de la "culture alliance Pachamama" m'incite à vous communiquer le « programme » que j'ai pu me faire : il s'agit d'un débat avec comme intervenant principal Jose Gualinga, un des représentant de la communauté Sarayaku, qui a initié le projet Frontière de Vie, consistant en la délimitation d'un territoire protégé au moyen d'arbres à fleurs (cf. www.frontieredevie.org).
Cette activité est organisée dans le cadre des Rencontres Ecologiques d'Eté, l'université d'été d'Ecolo, qui se déroule à Borzée, à quelques kilomètres de La-Roche-en-Ardenne, le samedi 28 août dans l'après-midi.

Vous pouvez, avoir plus d'informations sur les prix, les repas (menus végétariens possibles) et le logement sur http://www.etopia.be/spip.php?rubrique382 (avec une brochure téléchargeable) ou en téléphonant au 081/24.23.02 en semaine entre 14 et 17 h.

Note. Vous avoir plus d'informations sur le programme (monnaies complémentaires,  microfinance, prospérité sans croissance, créer un mouvement d'école du développement durable, communication non-violente et gestion du temps, agroécologie...), sur http://www.etopia.be/spip.php?rubrique382.

Voici un panorama d'autres activités intéressantes en Belgique francophone :
·         La marche de l'après-croissance, qui a déjà commencé et se poursuit jusqu'à la fin du mois : www.demarche.org
·         Le camp action climat qui suit (du 29 juillet au 4 août à Liège) : www.campactionclimat.be
·         Les journées de la permaculture que nous a déjà annoncé Aline, du 20 au 22 août (http://permaculture.be). A noter que la formation sur le "design permaculture", du 9 au 16 qui les précède, affiche complet.
·         En septembre, organisés par les Amis de la Terre Belgique, un week-end de formation sur les villes en transition (du 17 au 19 – le 19 est par ailleurs la "journée sans voitures"), et une visite de Totnes, ville pilote en la matière (du 25 septembre au 2 octobre) (www.amisdelaterre.be)
·         Le 25 octobre aussi, la journée des créatifs culturels, voir message qui suit
·         Et aussi, le salon Valériane organisé par Nature et Progrès, les 4 et 5 septembre à Namur au Palais des Expositions (www.natpro.be), dont les thèmes abordés vont bien au-delà de l'agrobiologie.
Une introduction au programme "Réveiller le Rêveur" y sera présenté le samedi 4 septembre.

Excellentes vacances donc à tou-te-s!
André

PS : Pour retrouver celles et ceux qui regardent dans la même direction que vous...

Nous avons été près de 500 à joyeusement nous rencontrer à Louvain-la-Neuve en août 2009 lors du Forum Belge des Créatifs Culturels. Nous serons probablement plus nombreux encore le samedi 25 septembre pour la Grande Rencontre 2010 à laquelle nous vous convions ainsi que les autres CC que vous connaissez.

Les rencontres CC ont comme objectif de favoriser le contact entre des créateurs de culture, de manière à leur donner le sentiment de faire partie "d'une même famille", la possibilité de faire l'expérience de la nouvelle société que nous souhaitons, et de participer à l'émergence concrète d'une nouvelle culture.

Vous verrez que, cette année, nous allons investir le lieu très majestueux de l'Abbaye de Floreffe. Ce site est un des rares à allier la convivialité des espaces avec la capacité à nous accueillir en grand nombre. Covoiturage organisé !

Pour toute info, allez sur notre site www.creatifsculturels.be où vous avez un lien vers la Rencontre 2010.
Vous trouverez  le folder d'annonce de la rencontre sur la page www.creatifsculturels.be/FolderCC2010.pdf
Ces folders sont également à disposition, en format papier, dans de très nombreux magasins bio.

Vous pouvez d'ores et déjà :
    - informer vos amis/amies
    - vous inscrire via le site
    - offrir ou demander un covoiturage.

Dans l'intermède, les groupes thématiques CC continuent. Pour en faire partie, allez voir leurs pages sur www.creatifsculturels.be/groupes

A bientôt donc... Que vos vacances soient belles et ensoleillées

09 mai 2010

Des éoliennes citoyennes

Ce dimanche 9 mai après-midi se tenait à Houyet la première Assemblée Générale de la coopérative locale, éthique et solidaire "EMISSION ZÉRO".
Beaucoup de monde, et déjà un beau petit nombre de coopérateurs, pour une initiative récente qui suscite beaucoup d'intérêt en Wallonie. (Le nombre de coopérateurs a triplé entre le 31/12/2008 et le 31/12/2009). Les projets sont passionnants. Des projets où les communes et les citoyens sont ensemble majoritaires.
Après Houyet - où tourne notamment "l'éolienne des enfants" dont je vous ai parlé déjà par ailleurs -, des investissements sont en cours à Dour-Quiévrain, Tournai et Houyet (Mesnil).
Des projets de centrales hydrauliques et biomasses sont à l'étude, à l'instar de ce que fait déjà Ecopower en Flandre, une coopérative citoyenne comme EMISSION ZÉRO, et qui a 10 ans d'avance et une fameuse expérience à partager avec la jeune coopérative wallonne.

Ecopower occupe aujourd'hui 30 personnes, rassemble 24.000 coopérateurs, fournit en éléctricité 21.000 ménages (il y en a eu 7.500 nouveaux depuis le premier janvier 2010), le prix de l'électricité fournie est le plus social de Flandre.
En fournissant 64 millions de Kw en 2009, la coopérative Ecopower touche 0,8 % des ménages flamands. Le plan vise 10% en 2023 en Flandre !
Un des projets en cours est l'équipement de capteurs solaires sur les toits de 66 écoles publiques , ce qui permettra à celles-ci d'avoir leur électricité encore moins chère.

Voilà pour le grand frère, associé financièrement à Emission Zéro.

Pour nous, citoyens de Wallonie, l'enjeu est important et urgent : le potentiel éolien en Wallonie attire les gourmandises des grosses sociétés privées comme Electrabel (Suez) et risque bien d'échapper aux Communes wallonnes et aux habitants, aux citoyens que nous sommes. Il est donc urgent que le secteur associatif ait les moyens de se positionner comme partenaire aux côtés des multinationales de l'électricité, pour que les avantages (les revenus de l'éolien et les certificats verts) ne disparaissent pas dans les poches des financiers (ceux dont le seul but est le profit) qui font la loi du marché et fixent les prix (on sait la faiblesse récurrente des pouvoirs publics face aux pressions du privé), mais puissent bien profiter aux gens, en leur assurant un accès à l'électricité à prix raisonnable.

Il y a urgence.

Que faire ?
Concrètement, dans l'immédiat, devenir coopérateur. Une part = 260 €, ce qui me semble à la portée de beaucoup de ménages de Wallonie et de Bruxelles.
Ultérieurement, cela permettra de profiter de l'offre de fourniture quand Emission zéro sera reconnu comme fournisseur d'électricité, comme l'est déjà "Energie 2030", dont je vous ai déjà parlé aussi (1).

Mais il y a bien sûr aussi toutes les actions qu'il est possible de mener à l'échelle de sa commune.
N'oublions pas que les élections communales sont pour dans deux ans.

Et puis, n'est-il pas vrai, on va tous aussi voter bientôt... Il y a des questions à poser, des promesses à passer au crible, des engagements à surveiller...



(Vous pouvez cliquer sur l'image pour la rendre plus lisible)

(1) Les différentes coopératives ne sont pas en compétition, mais coopèrent, et notamment dans la création d'une nouvelle ASBL : ENERCOOP, fédération de coopératives belges, avec le projet de créer bientôt une coupole ENERCOOP EUROPE, puisqu'Enercoop existe déjà en France, en Espagne et en Italie. A suivre...

DÉCOUVREZ LE NOUVEAU FILM DE JEAN-PAUL JAUD

Après "Nos enfants nous accuseront", voici
"SEVERN, LA VOIX DE NOS ENFANTS"
Un film documentaire de Jean-Paul Jaud


«… Je suis ici pour parler au nom des générations futures… »
Ce que vous faites me fait pleurer la nuit…
… S’il vous plaît, faites en sorte que vos actes reflètent vos paroles…

1992 : Sommet de la Terre à Rio de Janeiro : pour la première fois dans l’histoire de l’humanité, une enfant interpelle les responsables de la planète.

18 ans plus tard, nos actes ne reflètent pas les discours. La Terre est encore dans le même état et Severn attend aujourd’hui son premier enfant. Elle reprend la parole en démontrant que malgré l’urgence, il est encore possible de changer les choses.

Dans ce film documentaire plein d’espoir et d’émotion, Severn apparaît comme une référence pour ceux qui, du Canada au Japon en passant par la France, mettent en place des actions concrètes et positives pour respecter la biodiversité…

Qui répondra à l’appel de Severn ?

Severn
Severn Cullis-Suzuki, canadienne, militante écologiste, conférencière et animatrice de télévision. En 1992, âgée de 12 ans, elle assiste avec des camarades de classe au Sommet de la Terre à Rio de Janeiro. Elle prononce à la tribune d’une session plénière un discours ovationné par l’assistance qui malheureusement résonne aujourd’hui plus fort que jamais. Severn oeuvre aujourd’hui pour la protection de l’environnement de notre planète et la santé de nos enfants.

http://www.severn-lefilm.com/severn-film-bande-annonce.html

http://www.severn-lefilm.com/severn-film-synopsis.html

05 mai 2010

"Réfugiée" à Bethléem, par Myriam Tonus, chroniqueuse

Parce qu’un volcan a “fait un pet”, l’Occident découvre sa vulnérabilité et son manque d’humilité.

Aujourd’hui, à Bethléem, il y a heureusement de la place à l’hôtellerie pour les voyageurs qui, comme moi, se trouvent dans l’impossibilité de regagner leur pays. Etre assignée à résidence dans la bourgade qui vit naître Jésus n’est pas le pire des sorts, au regard de l’étau qui - cela crève davantage les yeux à chaque visite - se referme sur la Cisjordanie.

Le check-point d’accès à Bethléem s’appelle désormais "terminal": tout un symbole! Des kilomètres de mur au tracé erratique cisaillent le paysage et les colonies métastasent à grande vitesse ce qui reste des territoires palestiniens. Les identités potentiellement meurtrières - juive, musulmane, chrétienne, même - ont des poussées de fièvre, se toisent et s’excluent. Les nœuds, ici, sont devenus tellement inextricables qu’on en viendrait à désespérer du genre humain, s’il n’y avait ces quelques hommes, quelques femmes de bonne volonté qui choisissent de se parler, de se rencontrer, d’œuvrer ensemble pour semer, en ce pays qui ressemble à un champ de mines, des graines d’espérance et de paix.

A l’hôtel où nous nous éternisons, scotchés aux nouvelles de l’espace aérien, les serveurs sourient: "Vous n’êtes pas habitués à l’insécurité, n’est-ce pas?" Ils sont, eux, tellement habitués aux restrictions de circulation, aux attentes interminables, aux décisions arbitraires que leur colère et leur désespoir ne trouvent même plus d’issue. Que pourrions-nous leur répondre, nous qui possédons le sésame des sésames: un passeport européen Encore quelques jours et nous aurons sans doute quitté Bethléem et ses habitants pour regagner ce qui leur apparaît peut-être bien comme un éden.

Un éden, vraiment?

Lire la suite sur le site de La Libre Belgique

Le peuple Kichwa de Sarayaku est en danger

Merci de prendre connaissance du texte de la pétition que vous pouvez signer en ligne en cliquant sur le lien ci-dessous.

Signer la pétition adressée au Président Correa

http://www.lapetition.be/en-ligne/le-peuple-kichwa-de-sarayaku-est-en-danger-7111.html

Le peuple Kichwa de Sarayaku est en danger

Vous pouvez aussi prendre connaissance des deux documents annexes que se trouvent sur le site de l'arc en ciel : http://www.larcenciel.be/spip.php?breve59, "Le peuple Kichwa de Sarayaku en danger" et un "Historique de la lutte pacifique de Sarayaku".

22 avril 2010

Solutions locales pour un désordre global

 Le dernier film de Coline Serreau

Dépassant la simple dénonciation d’un système agricole perverti par une volonté de croissance irraisonnée, Coline Serreau nous invite dans « Solutions locales pour un désordre global » à découvrir de nouveaux systèmes de production agricole, des pratiques qui fonctionnent, réparent les dégâts et proposent une vie et une santé améliorées en garantissant une sécurité alimentaire pérenne.

La bande annonce du film :
http://www.solutionslocales-lefilm.com/
http://www.youtube.com/watch?v=F7xG3QgJXx4

Entretien avec Coline Serreau (4 min. 30) : http://www.youtube.com/watch?v=Etp2_-eqVKU&feature=related

Solutions locales pour un désordre global

 Le dernier film de Coline Serreau

Dépassant la simple dénonciation d’un système agricole perverti par une volonté de croissance irraisonnée, Coline Serreau nous invite dans « Solutions locales pour un désordre global » à découvrir de nouveaux systèmes de production agricole, des pratiques qui fonctionnent, réparent les dégâts et proposent une vie et une santé améliorées en garantissant une sécurité alimentaire pérenne.

La bande annonce du film :
http://www.solutionslocales-lefilm.com/
http://www.youtube.com/watch?v=F7xG3QgJXx4

Entretien avec Coline Serreau (4 min. 30) : http://www.youtube.com/watch?v=Etp2_-eqVKU&feature=related

19 avril 2010

QUELLE CROISSANCE ?

Vivre dans un monde où la croissance n’est plus essentielle

http://www.larcenciel.be/ecrire/?exec=articles&id_article=235

Un article de Michel Simonis :

A propos d’un article de Jean Hermesse (1)

A première vue, l’article de Jean Hermesse, paru dans le bulletin du Moc-Liège, n’avait attiré ni mon attention ni mon intérêt. P
Je ne trouvais pas la présentation très stimulante, ni le titre très porteur : "Décroissance. Arrêter la croissance et choisir le développement humain". Et puis, une phrase mise en exergue dans l’article attire mon attention. Elle se termine par ces quelques mots : "...surtout dans un modèle où la croissance n’est plus essentielle."

Et là, tout à coup, m’apparaît une nouvelle porte d’entrée dans le symposium, pour donner envie d’aller voir plus loin, et plus explicite que "changer le rêve" : "Se préparer à vivre dans un monde où la croissance n’est plus essentielle".
Voilà un projet de longue haleine, un sujet d’atelier qui approfondit la question du "et maintenant quoi faire ?"

Postulons que ceux qui sont prêt à consacrer une journée ou quelques heures pour vivre un symposium savent maintenant que notre modèle de développement dont la croissance est le moteur principal "va dans le mur" et entraîne un collier de dégâts collatéraux et de catastrophes sociales.
Postulons que c’est devenu une évidence pour de plus en plus de monde que nous sommes face à une crise à la fois financière, économique, écologique, alimentaire, énergétique…
Dès lors, on se doute bien que la recette présentée pour en "sortir", simple et classique : "relancer la croissance en soutenant le crédit, la consommation et les grands investissements" est un leurre. (...)

Le "symposium" de la Pachamama Alliance" est un outil à notre disposition pour rencontrer ce malaise diffus mais perceptible. Encore faut-il pouvoir le présenter au plus grand nombre, le rendre adéquat au moment présent, adaptable aux mouvements accélérés des remises en question qui se succèdent et prospectif. Non seulement qui s’adapte aux changements, mais qui les précède.

Lire la suite...

(1) Jean Hermesse est Secrétaire Général de l’Alliance Nationale des Mutualités Chrétiennes et Vice-Président du Mouvement Ouvrier Chrétien.

Son article paru dans le numéro 95 (mars-avril 2010) du périodique mensuel de la Fédération MOC de Liège-Huy-Waremme ("Regard(s)") a suscité ma réflexion, en rapport avec le "symposium" de la Pachamama Alliance.

Je vous la partage.
Michel Simonis
18 avril 2010

28 janvier 2010

MANDALA


Le dernier stage Mandala - en mars dernier - présenté ci-dessous, était complet.
Le prochain aura lieu en automne. Pour être sûr d'y participer, il est bon de le faire savoir dès maintenant à Michel Simonis, par courriel ou par téléphone. Dès qu'elles seront connues, les dates vous seront communiquées personnellement.


Le stage s’adresse à toute personne qui veut se recentrer, s’apaiser ou retrouver le plaisir de créer, être en harmonie avec elle-même, se donner du temps pour soi-même...
La formation se déroule à partir de la pratique : mise en couleurs, construction et création de mandalas. Différentes manières d’aborder ce travail graphique seront présentées, avec un matériel varié permettant à chacun - sans pré-requis nécessaire - d’accéder à la création.

Échanges entre les participants, et apports théoriques de base (originalité du mandala comme OUTIL DE CROISSANCE, mise en parallèle avec d’autres approches, les lois essentielles d’une pratique éducative réussie, le travail en harmonie des deux hémisphères cérébraux…) L’essentiel du temps est réservé à l’expérience pratique.

Lieu : au CAF à Tihange (Huy, Belgique) (+32 85 27 13 60)

Horaire : de 9h.30 à 17h.30. (le dimanche, fin prévue à 17h.).

Prix : 100 € matériel inclus (85 € par personne si vous réservez avec un(e) ami(e) ou une autre personne de votre famille - 80 € pour les moins de 26 ans et demandeurs d'emploi) - 110 € pour les réservations après le 15 février.

Inscriptions par téléphone (répondeur) ou fax au +32 85 21 67 06 ou par e-mail (michel.simonis@teledisnet.be) et en versant un acompte de 40 € au compte Triodos 523-0454725-64 de M. SIMONIS - L’ARC EN CIEL, 4500 HUY (acompte non remboursable sauf cas de force majeure).

Informations : www.larcenciel.be


23 janvier 2010

Descente policière à Terre du Ciel

Changer le rêve, ce n'est pas si facile !

Terre du Ciel mis en arrêt de travail par l’État français.
Sans jugement.

Terre du Ciel a organisé plusieurs symposium et programme des formations de "facilitateurs".
La perquisition policière qui vient d'avoir lieu oblige à se poser de sérieuses questions sur l'Etat de droit en France.

Lire le communiqué de presse de Terre du Ciel (19 janvier 2010)

En Belgique, nous pouvons réagir en envoyant une lettre à l'ambassade de France (Modèle suggéré : voir sur le site de l'arc en ciel). Dans cet article du site de l'arc en ciel, vous trouverez quelques précisions sur ce qu'est Terre du Ciel, et sur les formations que cette association organise, notamment la prochaine formation de facilitateur du symposium "Réveiller le rêveur".