22 décembre 2009

A Thousand Suns

Un incontournable... 28 minutes qui comptent.

19 décembre 2009

Des vidéos de Paul Hawken, Julia Butterfly, etc …


Le site GLOBALONENESS.ORG propose un choix très intéressant de films et de vidéos souvent demandées. Seulement en anglais, cependant. En attendant de bonnes âmes qui traduiraient et sous-titreraient ces séquences...

Pour un accès direct à ces vidéos :
- Paul Hawken
- Julia Butterfly-Hill
- Joanna Macy
- la page de tous les films proposés : http://www.globalonenessproject.org/library/films

Pour être tenu au courant : http://www.globalonenessproject.org/whats-new

03 décembre 2009

La vague pour le climat


Joignez-vous à nous et sauvez le climat

Venez gonfler les rangs de "La vague pour le climat" avec vos amis et votre famille.


Le samedi 5 décembre 2009 à 14h, place du Luxembourg, Bruxelles.
(Métro Trône / gare du Luxembourg)

Astuces :

* Rejoignez-nous en transports en commun, à vélo, à pied, en roller, en step...

* Billet Climat de la SNCB : 8,00 EUR aller-retour au départ de toute gare belge. Infos : www.sncb.be

COALITION CLIMAT
Voyez toutes les vidéos sur www.youtube.com/ClimateCoalitionBE

Cette année, la Coalition Climat se focalise sur le sommet de Copenhague qui se tiendra à partir du lundi 7 décembre 2009. La capitale danoise sera le centre des négociations pour décider de la suite du traité de Kyoto et de l’avenir de la planète. Joignez-vous à nous pour que les décideurs s’engagent à sauver le climat !

http://www.coalitionclimat.be/Action-du-5-decembre-2009

Dossier spécial Sommet de Copenhague

BON A SAVOIR...

Dossier spécial Sommet de Copenhague
Le lundi 7 décembre 2009, dans le journal de La Libre, à découvrir : un dossier spécial de 16 pages exceptionnelles sur le sommet de Copenhague qui traitera des sujets suivants :
- ligne du temps de la prise de conscience des défis climatiques,
- arithmétique carbonique,
- de Rio à Copenhague,
- le carbone fait son marché,
- CO2 : une bombe à fragmentation,
- l’appel de la forêt,
- les populations oubliées,
- aspects économiques...

02 décembre 2009

La vague pour le climat


VENEZ GONFLER LES RANGS DE "LA VAGUE POUR LE CLIMAT" AVEC VOS AMIS ET VOTRE FAMILLE.
Bruxelles, samedi 5 déc. 2009 à 14h, place du Luxembourg
mercredi 2 décembre 2009
Joignez-vous à nous et sauvez le climat

Le samedi 5 décembre 2009 à 14h, place du Luxembourg, Bruxelles. (Métro Trône / gare du Luxembourg)

Astuces :

* Rejoignez-nous en transports en commun, à vélo, à pied, en roller, en step...

* Billet Climat de la SNCB : 8,00 EUR aller-retour au départ de toute gare belge. Infos : www.sncb.be

Voyez toutes les vidéos sur www.youtube.com/ClimateCoalitionBE

Cette année, la Coalition Climat se focalise sur le sommet de Copenhague qui se tiendra à partir du lundi 7 décembre 2009. La capitale danoise sera le centre des négociations pour décider de la suite du traité de Kyoto et de l’avenir de la planète. Joignez-vous à nous pour que les décideurs s’engagent à sauver le climat !

Voir aussi

Le déroulement du 5 décembre

Quels enjeux pour 2009 ?


L’appel pour Copenhague et la pétition à signer

Voir en ligne : COALITION CLIMAT

La vague pour le climat : 5 décembre à Bruxelles

Joignez-vous à nous et sauvez le climat Le samedi 5 décembre 2009 à 14h, place du Luxembourg, Bruxelles. (Métro Trône / gare du Luxembourg)

Astuces :

* Rejoignez-nous en transports en commun, à vélo, à pied, en roller, en step...

* Billet Climat de la SNCB : 8,00 EUR aller-retour au départ de toute gare belge. Infos : www.sncb.be

Voir l’article

VOIR EN LIGNE :

22 novembre 2009

ALARME CLIMATIQUE

A Bruxelles, chaque lundi, , jusqu'à la conférence de Copenhague, le 7 décembre, cinq minutes pour sonner l'alarme :

De plus en plus de monde dans la rue. Voici quelques photos sur le site d'une école de Bruxelles : http://www.saint-boni.be/#/vie/2009-2010/galerie/2009-11-16.climat/

Si vous n'êtes pas loin, pourquoi ne pas y participer ?

A Bruxelles, place Blyckarert (Ixelles), à 13h.15 : une minute de silence, quatre minute d'alarme, pour nous réveiller, ainsi que les décideurs politiques... (tambour, trompettes, siflets, sonneries diverses, mirlitons...)

13 octobre 2009

Réveiller le rêveur, changer le rêve, participer au réenchantement du monde


A faire savoir...
Le prochain "symposium" est prévu à Namur, à la Maison de l'écologie, le dimanche 15 novembre 2009, de 9h. 30 à 18h.
En voici la nouvelle présentation et les renseignements pratiques. (Cliquez sur l'image pour l'agrandir)



11 octobre 2009

Un bonheur durable

Un interview du Professeur Eric Lambin. Convergences !

"La situation est grave mais pas désespérée, estime le Pr Eric Lambin. Le développement durable offre l'opportunité d'accroître notre bien-être."

Alors que l’actualité environnementale n’incite généralement guère à l’optimisme, voilà un ouvrage qui apporte une bouffée d’air frais. En publiant "Une écologie du bonheur", le professeur Eric Lambin (UCL) livre un plaidoyer solidement étayé et documenté en faveur d’une rapide transition vers un mode de développement plus durable.

• Pourquoi avoir choisi d'écrire ce livre ?

La transition vers un développement durable est passée par une 1ère phase, celle de la prise de conscience, qui était un peu teintée d’alarmisme pour faire comprendre l’urgence de la situation. On doit à présent passer à une seconde étape qui demande une approche très différente. Il faut susciter un engagement constructif, une sorte de motivation positive de la part des gens. Et je ne pense pas qu’une approche catastrophiste soit la plus productive de ce point de vue, mais qu’au contraire il est important de montrer la liaison entre le bien-être, le bonheur et la protection de la nature: "Je défends mon bonheur via une diminution de mon empreinte écologique". Ce n’est pas un optimisme béat qui se dit que les choses vont se résoudre par elles-mêmes. Derrière ces défis, il y a une opportunité de créer un modèle de développement post-matérialiste qui aura des effets considérables tant sur le bonheur individuel que sur l’environnement.

Selon vous, il est scientifiquement démontré que la nature est nécessaire au bonheur de l'homme ?

De nouvelles recherches en psychologie de l’environnement et en sociologie montrent en effet que le contact avec la nature est essentiel pour nous apporter une série de satisfactions émotionnelles et spirituelles, que cela contribue de manière fondamentale au bonheur psychique. Il y a aussi des données très surprenantes dans le domaine médical, qui montrent que le contact avec la nature est associé à des indicateurs de santé plus positifs.

Vous expliquez également que l'humanité a su réagir pour surmonter des problèmes semblables dans le passé...

Certes, jamais à l’échelle globale et à des rythmes de changement aussi rapides que ceux que l’on connaît aujourd’hui. Il ne s’agit pas d’en minimiser l’importance ni l’urgence. Mais à des échelles plus locales et de manière un peu plus lente, l’histoire montre que les sociétés humaines ont une grande capacité d’adaptation face à un défi pour peu que l’on ait perçu l’ampleur de celui-ci. Et que non seulement l’innovation technologique, mais aussi le changement des institutions au sens large - à savoir les règles de vie, de décision et de comportement - peuvent permettre de modifier la trajectoire.

Le climat, c'est la priorité n°1 ?

Il est très difficile de les classer parce qu’il y a des synergies très fortes entre les différents changements que nous connaissons. Il faut les comprendre comme étant une transformation du système terrestre plutôt que catégoriser les problèmes et les étudier séparément.

La crise environnementale se double d'une crise sociale dans la mesure où le bien-être des pays riches s'est fait au détriment de l'environnement des pays pauvres...

C’est l’aspect le plus pervers des changements environnementaux. C’est un mécanisme de plus qui amplifie les inégalités socioéconomiques à l’échelle mondiale entre pays industrialisés et pays pauvres. Ceux-ci subissent les conséquences les plus dommageables de ces changements et sont les moins capables d’y faire face alors qu’ils y ont le moins contribué. Les changements environnementaux, ce n’est donc pas que préserver la planète, c’est aussi une préoccupation sociale et morale très importante.

Quelles solutions préconisez-vous ?

Il y a trois grandes étapes à respecter dans l’ordre. La première, c’est la prise de conscience par tous les acteurs à tous les niveaux de la société des défis, des enjeux et des priorités. La deuxième, c’est de modifier les règles du jeu pour créer des incitants suffisants au changement. C’est montrer qu’une transition vers le développement durable repose vraiment sur une motivation anthropocentrique et même égocentrique à préserver son bien-être. La troisième consiste à se donner les moyens de la réussir dans un délai raisonnable. Il n’y a pas d’approche clef sur porte à appliquer partout. Chaque pays doit prendre en compte son potentiel et adopter les solutions qui lui conviennent le mieux.

Entretien Gilles Toussaint, La Libre Belgique, mis en ligne le 08/09/2009 :
http://www.lalibre.be/societe/sciences-sante/article/527259/un-bonheur-durable.html

24 septembre 2009

Une mobilisation exceptionnelle - voici la vidéo

L'ALARME CLIMATIQUE RETENTIT !

Le 21 septembre 2009, dans 135 pays du globe et plus de 2600 événements, nous nous sommes réunis pour réveiller les dirigeants du monde par une alarme assourdissante contre le changement climatique. L'étendue et la créativité de ces événements sont stupéfiantes et ont permis à notre message d'atteindre les dirigeants et les médias internationaux. Regardez quelques grands moments dans cette vidéo !
Cliquez ici pour voir la vidéo

Plus d'infos et d'autres échos sur le site d'Avaaz

23 septembre 2009

La simplicité volontaire






Les amis de la terre nous proposent de découvrir la "simplicité volontaire" lors d'une journée rencontre conviviale à l'espace Kegeljan, rue Henri Lecocq à Namur,
le dimanche 27 septembre de 10 à 18 heures
Ateliers, stands, conférences, garderie enfants, PAF libre
site web

22 septembre 2009

Premier Parc éolien sous pavillon citoyen

Des coopératives de citoyens investissent dans l'énergie éolienne. Une manière de s'approprier le vent et l'énergie qu'il procure. Etre à la fois producteur et consommateur d’énergie, c’est le pari lancé par le mouvement des "éoliennes citoyennes". Un mouvement qui entend permettre aux citoyens de réduire leur facture énergétique en devenant copropriétaire d’une éolienne dans leur région.

« Les communes et les citoyens doivent s’approprier les énergies renouvelables et les développer pour leur bien-être et leur bénéfice direct. » Bernard Delville, Palme Inter Environnement 2008 (10 minutes pour écouter un interview de Bernard Delville à la RTBF)

4 éoliennes de 2 MW dans l’entité d’Houyet 100% citoyennes. C’est une première. Pour couvrir un financement de plus de 14 millions d’euro, Vents d’Houyet, le développeur du projet, bien connu pour l’éolienne des enfants va céder ses droits de permis à un consortium comprenant la Commune et les coopératives citoyennes associées EMISSIONS ZERO (Wallonie) et ECOPOWER (Flandre).

La production annuelle attendue sera de minimum 16 millions de kWh et couvrira les besoins en électricité de plus de 4.000 ménages. La coopérative EMISSIONS ZERO lance dès à présent une souscription publique de 10.000 parts de 260 €. La coopération a obtenu son agrément en 2007. Télécharger les informations pour la souscription

ECOPOWER compte plus 20.000 coopérateurs, produit et distribue du courant vert sur toute la Flandre se qui ne tardera pas en Wallonie.

Un programme éolien ambitieux sur le territoire wallon nécessite la participation citoyenne et un partenariat public-privé : la position des coopératives est claire : un partage minimum de 1/3 commune 1/3 citoyens 1/3 privé. (voir sur le Blog émission-zéro) Le territoire et le gisement vent gratuit sont des biens intrinsèques de la collectivité : à elle d’en bénéficier en priorité.

Eoliennes citoyennes : investissons ensemble !

Tout le communiqué de presse

http://www.emissions-zero.com/2009/07/500-eoliennes-en-wallonie.html

Voir aussi le site VENTS D'HOUYET (et son éolienne des enfants) et ses animations scolaires (maternel, primaire, secondaire) sur l'énergie

Un dossier sur l'énergie éolienne

07 septembre 2009

Ampoules à économie d'énergie : ange ou démon ?

Face au réchauffement climatique et à l'augmentation des factures d'énergie, les consommateurs peuvent adopter des gestes d'économie pour limiter leur consommation d'électricité. Si les ampoules économiques peuvent constituer des alternatives intéressantes sont-elles toujours sans danger ?

Un dossier (31-08-2009) bien intéressant du CRIOC fait le point:

- Un choix écologique et économique avantageux.

- Des risques pour la santé ? Qu'en est-il réellement ?

- Conclusion :
Les ampoules à économie d'énergie permettent de faire de réelles économies d'énergie, ce qui se traduit pour les ménages, par des économies financières. Face aux défis climatiques, l'ampoule à économie d'énergie constitue un progrès permettant de réduire l'impact énergétique de l'éclairage. Toutefois étant donné les questions qui se posent en matière de sécurité, Il est donc important d'acheter et d'utiliser ses lampes de manière responsable. Il faut notamment vérifier lors des achats qu'il s'agit bien d'ampoule à double enveloppe et respecter les distances de sécurité (5-10 cm) lors de leur utilisation.
En ce qui concerne le bilan écologique, ces lampes contiennent du mercure et peuvent être recyclées jusqu'à 90% de leur poids. Il est donc important de ramener les ampoules qui ne fonctionnent plus aux parcs à conteneurs et autres points de collecte.

- Liens :
• L'ampoule économique : une solution saine ?
Evaluatie van het elektrisch en magnetisch veld van spaarlampen

CRIOC - Centre de recherche et d'information des organisations de consommateurs
Fondation d'utilité publique - Paepsem Business Park - Boulevard Paepsem 20 - 1070 Bruxelles
Tel. 02/547.06.11 - www.crioc.be - Email : info (at) crioc.be

La grippe a/H1-N1 : pour vous joindre à l'initiative citoyenne belge

Peut-être avez-vous appris par le journal télé de la RTBF1 du jeudi 3 sept, ou par les journaux qu'un groupe de personnes (initiative citoyenne) avait envoyé au 1er Ministre, à la Ministre de la Santé, à tous les parlementaires, une lettre (ci-jointe) comprenant 10 questions. Ceci dans le cadre de la vaccination, pandémie grippe AH1N1.
Une conférence de presse a eu lieu à ce sujet le jeudi 3 septembre à 11h.

Si vous le souhaitez, vous pouvez vous joindre à cette action.
Vous trouverez sur mon site de l'Arc en ciel, en annexe, la lettre comprenant les 10 questions, les annexes à cette lettre et la formule de signature.
Ce dernier formulaire est à renvoyer à l'adresse mail suivante : initiative.citoyenne@live.be

Vous aurez une idée des ces questions en allant voir sur cette page du site du Soir.

26 août 2009

Semer l'espérance


http://www.elwatan.com/La-zaouia-alawiya-phare-d-un-Islam

C’est à l’occasion d’un symposium"Réveiller le rêveur" que nous avons présenté à Mostaganem en Algérie cet été, que j’ai découvert un monde inconnu et vécu une expérience profonde que j’ai envie de partager.

Semaine impressionnante de cette Tariqa (Confrérie) soufie originaire de Mostaganem et répandue dans le monde entier, qui a réuni 6500 personnes, dont 2500 étrangers de trente cinq pays, issus des cinq continents, et assurant une sécurité maximum dans un pays encore en proie à quelques attentats terroristes revendiqués par Al Quaida Algérie.

"LA ZAOUÏA ALWIYA, PHARE D'UN ISLAM MODERNISTE DANS L'AMBIANCE DE SON CENTENAIRE",

titre un professeur de l'Université d'Oran, Aabid Ahmed, Historien, qui introduit ainsi son article :
"Alors que la tendance lourde de la société algérienne est marquée par une islamisation qui n’a pas dépassé le stade des formes rituelles de la prière, du port du voile, de l’économie de bazar, dans cette ambiance stérile on ne peut qu’être surpris de voir une zaouiyya jaillir du lot pour nous réconforter par une lueur d’espoir."
La zaouïa alawiya de Mostaganem, en commémoration de son centenaire dans sa voie soufie, vient d’organiser un congrès international du 24 au 31 juillet 2009. Combien ma surprise fût grande en prenant connaissance de son programme ! Voilà une vision et une démarche qui s’inscrivent de plain-pied dans la modernité, qui se préoccupent de questions touchant notre présent et notre avenir."

L'auteur relève les thèmes abordés, la qualité des intervenants et le contenu des communications, son caractère international effectif par la présence d’intervenants des cinq continents. Placé sous le titre de « Semer l’espérance », chacun des sept jours était consacré à un de ces thèmes : la terre, l’éducation d’éveil, la communication et les médias, la mondialisation, la révélation, la spiritualité et le soufisme et l’avenir.

"La problématique posée par le congrès", poursuit le professeur, "était que, face aux défis majeurs qui interpellent l’humanité et aux urgences planétaires auxquelles celle-ci est confrontée face à la dégradation de la qualité de vie humaine, du désespoir que suscite un capitalisme destructeur et la faillite d’un positivisme qui ne répond pas aux attentes humaines, tant dans le monde occidental que dans celui dit sous-développé, la zaouïa Alawiya propose sa voie soufie comme alternative à ce désespoir, dans un monde où l’éthique et les valeurs humaines se sont annihilés dans un matérialisme sans bornes. Etant entendu qu’elle ne se présente pas comme la seule voie exclusive, mais contribue simultanément avec d’autres voies en action aujourd’hui dans le monde à agir pour le changer. Nourrie par la mémoire et l’histoire, la voie soufie apparaît comme la plus apte de notre patrimoine islamique à relever ce défi puisqu’elle puise ses fondements des valeurs spirituelles et universelles qui tendent à transcender l’être de son égo pour qu’il se dévoue au service de la paix et de la fraternité humaine."

Et sa conclusion recoupe tellement bien ma propre expérience et mon propre sentiment à l'issue de cette semaine, que je ne peux que lui laisser la parole :

La participation à ce congrès commémoratif a été pour moi une occasion de ressourcement, d’étonnement, de découverte et d’espoir. Enfin je me suis retrouvé dans ma « communauté, telle que je rêvais d’y vivre. Une communauté musulmane ouverte, tolérante, moderne. Attachée à son patrimoine culturel tout en s’investissant dans l’universel, la voie soufie en a été le vecteur. Une communauté où chacun est libre de porter le costume qu’il désire, sans voile ni hidjab. Au contraire, dans notre costume traditionnel, comme les françaises musulmanes paraissaient belles ! La foi est dans le cœur et non dans l’apparence. Qui a dit que nos jeunes algériens sont tous des violents, agressifs ? J’ai été agréablement frappé par l’éducation, la politesse et la disponibilité des jeunes mostaganémois et autres, élevés dans l’esprit de la zaouïa. Il ressort à l’évidence le caractère ouvert, moderniste et hautement intellectuel qui fait l’œuvre de la zaouïa. Dans l’ambiance dominante d’une islamisation stérile et rétrograde de la société algérienne inspirée de référents tout autant rétrogrades, cette œuvre constitue indéniablement une lueur d’espoir et d’espérance, de salut pour une Algérie encore menacée et pour tout être qui aspire à la paix, à l’amour et à la communion universelle. Cette évidence se voit affirmée par la qualité du niveau intellectuel des conférenciers au colloque, qu’ils soient Algériens ou étrangers, académiciens et hommes de terrain, adeptes pour la plupart de la voie soufie, qui œuvrent par leur intelligence à rénover l’Islam. Par le contenu des questions soulevées, on ne peut qu’être fier de cet effort qui tend à répondre aux attentes actuelles de l’humanité dans son ensemble, mais surtout à l’adresse des plus démunis, les victimes d’une mondialisation dévorante. Par son intelligence, son engagement positif et agissant, la communauté musulmane occidentale contribue effectivement à la rénovation de l’Islam et à la réhabilitation de son image. Il faut dire que le sort de l’Islam dépend aujourd’hui de l’apport de sa périphérie, spatialement parlant. Cette communauté elle-même victime du désespoir occidental, trouve refuge dans la doctrine la plus pure mais la plus orthodoxe de l’Islam, la voie soufie. Cet esprit d’humanisme et d’universalité a été le crédo de la zaouïa depuis sa fondation en 1909 avec cheikh Ahmed el-Alaoui (...).

En conclusion, je suis convaincu que les grains qui ont été semés dans cette voie d’espérance donneront demain des jardins merveilleusement fleuris."

(Aabid Ahmed, Journal El Watan, 13 août 2009)

Lire son article en entier



Vous trouverez d'autres échos, articles de presse, réflexions au sujet de cette rencontre sur le site de l'Arc en ciel.

25 août 2009

CITATIONS

Les quelques jours que je viens de passer en Algérie dans le cadre du centenaire de la confrérie soufie Alawiyya, où nous avons présenté l'atelier "Réveiller le Rêveur", m'ont donné l'occasion de glaner quelques phrases, lues ou entendues, qui résonnent en moi. Elles apportent des révisions mentales, une nouvelle façon de découvrir le monde musulman, et une dimension spirituelle riche et ouverte, quelle que soit la culture d'origine dans laquelle nous avons grandi, religieuse ou laïque. Je pense que chacun peut y trouver matière à agrandir son champ de conscience et enrichir sa vie intérieure.

1.

















Ibn Arabî est né en 1165, à Murcie, Al Andalus, Espagne musulmane, et décédé en 1240 à Damas, Syrie

2.
"Aujourd'hui, les musulmans donnent l'impression de conduire une voiture dont le rétroviseur est plus grand que le pare-prise."
Tareq Oubrou, Imam de Bordeaux

3.
"Le savant est en dessous de ce qu'il dit.
Le gnostique est au dessus de ce qu'il dit.
Dès lors, beaucoup de soufis ont choisi le silence."
Eric Geoffroy, à propos de la parole.

4.
"Gardez-vous de ne faire partie que de l'une de deux espèces d'homme, le rationaliste ou le croyant, soyez les deux."
Abd le-Kader (1808, Mascara, Algérie - 1883, Damas, Syrie)

Lire la suite sur le site de l'Arc en ciel

22 août 2009

Un symposium en Algérie

Nous sommes quatre personnes, Noëlle Poncelet, Nasséra Bousbaïne, Michel Simonis et Rony Mecattaf, à avoir présenté un symposium "Réveiller le rêveur" en Algérie, en cette fin du mois de juillet 2009.

C’était dans le cadre du Centenaire de la confrérie soufie Alawiyya, à Mostaganem, qui a réuni pendant une semaine 6500 personnes issues des cinq continents, à l’initiative du Cheikh Khaled Bentounès, considéré comme l’une des figures les plus éminentes du soufisme aujourd’hui.
Le symposium a été présenté sous forme d’un atelier de trois fois deux heures, sur trois jours.

Qu’est-ce qui peut bien rapprocher le symposium "Réveiller le rêveur" et une confrérie soufie musulmane ?

Pour répondre à cette question, je vous propose une longue citation du Cheikh Bentounès, inspirateur d’un Islam d’une grande ouverture, pacifique, moderne et ouvert sur le monde et les autres religions.

A l’occasion de cette rencontre d’une grande intensité et chaleureuse, malgré le nombre de participants, j’ai découvert et approfondi ma connaissance d’un Islam auquel nous sommes peu habitué en Occident, et qui mérite d’être mieux connu et mieux diffusé, afin de contrebalancer les tendances du monde musulman qui dominent pour le moment l’actualité.

L’extrait du Cheikh Bentounès que je vous propose est tiré de son livre "La fraternité en partage". "Avant tout héritier d’un mouvement spirituel dont les racines remontent à la grande mystique de l’Islam médiéval, il raconte dans ce livre, avec l’écrivain et spécialiste des religions Bruno Solt, la fabuleuse aventure humaine de ses pères. Cette passionnante saga familiale, bouleversée par les soubresauts de l’histoire algérienne, nous montre un Islam d’amour universel incarné concrètement dans la vie sociale et la modernité." (extraits de la 4e de couverture du livre, paru chez Albin Michel en 2009). Voir l’article "Un message contemporain".

La déclaration finale ("Recommandations") de la rencontre est empreinte d’une vision écologique autant que spirituelle et sociale, marquant bien les idées forces du Cheikh et de la Tariqa Alawiyya. Je vous invite à la parcourir.

Vous apprécierez la vision d’avenir et le souffle de vie dont elle est porteuse.

Enfin, deux extraits de presse paru cette semaine-là en Algérie donnent, l'un, une idée de l'atmosphère qui y régnait et l'autre, de l'ouverture environnementale de cette rencontre.

EXTRAITS DE PRESSE

Le congrès international de la Tariqa Alawiya insiste sur la diffusion de la culture de paix et de fraternité.

Les participants au congrès international du centenaire de la Tariqa Alawiya, organisé par l'université "Abdelhamid Ben Badis" de Mostaganem, ont insisté hier au terme de leurs travaux sur la nécessaire diffusion de la culture de paix et de fraternité.
 Dans leurs recommandations, les participants à ce congrès placé sous le slogan "Semer l'espérance" ayant notamment abordé la thématique de "la terre", ont souligné l'importance de la généralisation et du développement du boisement et appelé au lancement d'une campagne nationale de plantation d'arganiers, à la diffusion de la technique du jardin technologique moderne, à l'ouverture d'un programme d'enseignement dans les écoles sur le développement durable et la création d'un institut au niveau des universités pour le traitement des eaux et des déchets.
http://www.elmoudjahid.com/accueil/de-bouche-a-oreille/39926.html

D'autres échos sur le site de l'arc en ciel de Michel Simonis.


Un symposium en Algérie

Nous sommes quatre personnes, Noëlle Poncelet, Nasséra Bousbaïne, Michel Simonis et Rony Mecattaf, à avoir présenté un symposium "Réveiller le rêveur" en Algérie, en cette fin du mois de juillet 2009.

C’était dans le cadre du Centenaire de la confrérie soufie Alawiyya, à Mostaganem, qui a réuni pendant une semaine 6500 personnes issues des cinq continents, à l’initiative du Cheikh Khaled Bentounès, considéré comme l’une des figures les plus éminentes du soufisme aujourd’hui.
Le symposium a été présenté sous forme d’un atelier de trois fois deux heures, sur trois jours.

Qu’est-ce qui peut bien rapprocher le symposium "Réveiller le rêveur" et une confrérie soufie musulmane ?

Pour répondre à cette question, je vous propose une longue citation du Cheikh Bentounès, inspirateur d’un Islam d’une grande ouverture, pacifique, moderne et ouvert sur le monde et les autres religions.

A l’occasion de cette rencontre d’une grande intensité et chaleureuse, malgré le nombre de participants, j’ai découvert et approfondi ma connaissance d’un Islam auquel nous sommes peu habitué en Occident, et qui mérite d’être mieux connu et mieux diffusé, afin de contrebalancer les tendances du monde musulman qui dominent pour le moment l’actualité.

L’extrait du Cheikh Bentounès que je vous propose est tiré de son livre "La fraternité en partage". "Avant tout héritier d’un mouvement spirituel dont les racines remontent à la grande mystique de l’Islam médiéval, il raconte dans ce livre, avec l’écrivain et spécialiste des religions Bruno Solt, la fabuleuse aventure humaine de ses pères. Cette passionnante saga familiale, bouleversée par les soubresauts de l’histoire algérienne, nous montre un Islam d’amour universel incarné concrètement dans la vie sociale et la modernité." (extraits de la 4e de couverture du livre, paru chez Albin Michel en 2009). Voir l’article "Un message contemporain".

La déclaration finale ("Recommandations") de la rencontre est empreinte d’une vision écologique autant que spirituelle et sociale, marquant bien les idées forces du Cheikh et de la Tariqa Alawiyya. Je vous invite à la parcourir.

Vous apprécierez la vision d’avenir et le souffle de vie dont elle est porteuse.

Enfin, deux extraits de presse paru cette semaine-là en Algérie donnent, l'un, une idée de l'atmosphère qui y régnait et l'autre, de l'ouverture environnementale de cette rencontre.

EXTRAITS DE PRESSE

Le congrès international de la Tariqa Alawiya insiste sur la diffusion de la culture de paix et de fraternité.

Les participants au congrès international du centenaire de la Tariqa Alawiya, organisé par l'université "Abdelhamid Ben Badis" de Mostaganem, ont insisté hier au terme de leurs travaux sur la nécessaire diffusion de la culture de paix et de fraternité.
 Dans leurs recommandations, les participants à ce congrès placé sous le slogan "Semer l'espérance" ayant notamment abordé la thématique de "la terre", ont souligné l'importance de la généralisation et du développement du boisement et appelé au lancement d'une campagne nationale de plantation d'arganiers, à la diffusion de la technique du jardin technologique moderne, à l'ouverture d'un programme d'enseignement dans les écoles sur le développement durable et la création d'un institut au niveau des universités pour le traitement des eaux et des déchets.
http://www.elmoudjahid.com/accueil/de-bouche-a-oreille/39926.html

D'autres échos sur le site de l'arc en ciel de Michel Simonis.


20 août 2009

CITATIONS

Les quelques jours que je viens de passer en Algérie dans le cadre du centenaire de la confrérie soufie Alawiyya, où nous avons présenté l'atelier "Réveiller le Rêveur", m'ont donné l'occasion de glaner quelques phrases, lues ou entendues, qui résonnent en moi. Elles apportent des révisions mentales, une nouvelle façon de découvrir le monde musulman, et une dimension spirituelle riche et ouverte, quelle que soit la culture d'origine dans laquelle nous avons grandi, religieuse ou laïque. Je pense que chacun peut y trouver matière à agrandir son champ de conscience et enrichir sa vie intérieure.

Michel Simonis

Vous trouverez quelques citations et des articles sur le Blog de l'arc en Ciel

et des textes plus complets, ainsi qu'une revue de presse sur le site de l'Arc en Ciel

18 août 2009

Gestes citoyens

Nos écogestes ne sont pas à la hauteur des enjeux", dit Nicolas Hulot.
N’empêche, il est bon de commencer par là. Et puis de comprendre ce qui se passe et ce qu’on fait, et donner du sens. Tout en sachant que...
" ...il faut précipiter l’étape suivante. Ma conviction est que les crises écologique, alimentaire, énergétique et financière, qui se combinent pour former une crise systémique, ont une seule et même origine : une profonde crise culturelle. Le plus petit dénominateur commun de ces crises est notre incapacité chronique à nous fixer des limites, c’est-à-dire notre goût absolu pour la démesure. Les changements que nous faisons dans nos modes de vie ne sont pas à l’échelle des enjeux. Ce qui est en cause, c’est bel et bien notre système économique. Les recettes du passé ne fonctionnent plus. Pire, elles sont les poisons d’aujourd’hui."

Nicolas Hulot continue :
"Le temps des écogestes est révolu.
La crise écologique est là. On ne peut plus le nier. Ce qui est en cause, de façon positive et négative, ce sont nos modes de production et de consommation individuels. Nous assistons à une forme de déni, car l’évidence nous gêne : soit on subit les changements, parce que la nature ne nous demandera pas notre avis et parce qu’elle a déjà entamé une forme de "régulation" ; soit on décide de prendre la main et on anticipe les problèmes. Mais alors, nous devons changer radicalement. Cela ne compromettra ni le fonctionnement de notre monde ni notre bien-être. Mais nous devons agir dans un délai très court. Il faut faire sauter les verrous culturels du nationalisme, du positivisme et de la confiance absolue dans la science et les technologies.
Je cite souvent cette pensée d’Einstein :
« Notre époque se caractérise par la profusion des moyens et la confusion des intentions. » Nous ne manquons pas de moyens mais il nous faut préciser nos intentions, exercer notre choix."
(Extraits d'un interview de Nicolas Hulot pour Terra eco) http://www.planete-terra.fr/article1199.html

Certes, cette mise au point étant faite, il est bon de commencer par quelque chose. Voici donc

Des gestes citoyens

De quoi concevoir pour vous-même des pratiques de "citoyen du monde", qui vous font agir de façon compatible avec l’émergence sur la terre d’une présence humaine viable, épanouissante et équitable.

08 juin 2009

Home

Près de 9 millions de personnes, estime-t-on, on regardé le film vendredi 5 juin sur France 2.
Dans le monde, le film a été diffusé dans 130 pays.

Voir des extraits d'un commentaire du journal "Le Monde" sur http://blogaec.blogspot.com/

06 juin 2009

"Home" : voyage militant dans les vestiges d'un éden à sauver




On estime que plus de 8 millions de personnes ont vu le film sur France 2.
Dans le monde, le film a été diffusé dans 181 pays. Par 81 télévisons.

Voici des extraits d'un commentaire du journal "Le Monde"

Yann Arthus-Bertrand remercie ceux qui l'ont aidé à tourner ses 500 heures de rushes, et dit son espoir que les spectateurs aillent voir la version salles de 2 heures (la version diffusée sur les télés et sur YouTube est de 1 h 30).

L'auteur de La Terre vue du ciel met son talent de photographe et de documentariste aérien au service d'une cause qui a déjà mobilisé Al Gore (Une vérité qui dérange), Leonardo DiCaprio (Un jour sur Terre), et que défendra aussi bientôt au cinéma Nicolas Hulot : la survie de la planète. Les images sont splendides, le commentaire pédagogique, la musique un rien grandiloquente. Home est un film militant qu'il n'est pas décent de juger selon des critères artistiques, à l'heure où l'on annonce, par exemple, 200 millions de réfugiés climatiques probables avant 2050.


Home débute par un cours sur l'histoire de la Terre, l'irruption de la vie d'un chaos de poussière, il y a quatre milliards d'années, la mise en place d'un équilibre subtil et fragile "qu'un rien peut rompre", où l'eau tient un rôle capital. Un sentiment de majesté, voire de sacré, surgit de ces canyons rouges du Colorado, de ce plan d'une foule de pélicans, d'une panthère qui chemine entre les herbes. Au fil de ces tableaux saisissants, le film poursuit son cours : naissance de l'agriculture, découverte des "poches de soleil" (le pétrole) et accélération subite des populations. Home entame alors l'inexorable et suicidaire description d'une course à la consommation, à la standardisation, au gaspillage, à l'épuisement progressif des réserves.

Yann Arthus-Bertrand montre, et sidère (ces 3 000 tours édifiées à Shanghaï en vingt ans, cette hallucinante édification de Dubaï, les golfs de Palm Springs). Il sonne l'alarme sans jamais asséner de plans cauchemardesques. Même lorsqu'il est brandi comme preuve à charge de l'asphyxie de la planète, lorsqu'il rappelle l'histoire des habitants de l'île de Pâques (une civilisation anéantie par épuisement aveugle de ses ressources), le visuel reste enchanteur, vestige d'un éden à sauver. Pas un plan d'horreur, de beautés saccagées. Les massifs de Madagascar dépouillés de leurs mousses, plaies sanglantes, restent beaux. La fonte des glaces provoquée par l'excès de carbone et le réchauffement climatique donne lieu à des photos captivantes.
Ce qu'il refuse de contempler (paysages souillés, pollutions, cadavres d'animaux), l'auteur l'assène en commentaire, sans ambiguïtés : la moitié des pauvres vit dans des pays riches en ressources, des espèces animales disparaissent, les réserves de pêche s'épuisent, Tokyo est menacée par la montée des eaux qui pourrait l'engloutir.
Yann Arthus-Bertrand croit au sursaut des hommes, à la victoire des solidarités contre les égoïsmes, à la conjugaison de ces trois valeurs que sont la mesure, l'intelligence et le partage. Il cite les exemples de mesures prises ici et là, et scande en refrain final : "Il est trop tard pour être pessimiste."

(Extraits d'un article du journal Le Monde)

http://www.lemonde.fr/cinema/article/2009/06/05/home-voyage-militant-dans-les-vestiges-d-un-eden-a-sauver_1202881_3476.html#ens_id=1201789

03 juin 2009

HOME, conférence de presse en mai 2009, à Paris



Voir (et enregistrer) le film sur YouTube le 5 juin (et voir d'autres extraits) : www.youtube.com/homeproject

Le site de HOME : www.home-2009.com

16 mai 2009

La biodiversité, c’est l’âme de l’Humanité

De nombreuses espèces enregistrent des déclins inquiétants. Pour l'écologue Robert Barbault, cette crise est à la fois écologique et morale.

La nouvelle Libre Belgique publie chaque jour une page consacrée aux questions écologiques. Ce "Dossier Planète" est accessible sur le site de La Libre : http://www.lalibre.be/dossier.phtml?id=10&folder_id=331

Le 11 mai, on pouvait y lire un entretien de Gilles Toussaint avec Robert Barbault, directeur du département Ecologie et Gestion de la Biodiversité du Muséum national d’Histoire naturelle français.
Vous trouverez cet entretien sur le Blog "Changer le rêve"
Voici quelques extraits qui me parlent particulièrement.

S’il n’y avait pas eu la vie sur terre, qui a abouti à la formation de calcaire, on n’aurait pas eu de pierres pour construire Notre-Dame de Paris.

• Êtes-vous favorable à l'idée de faire payer les services rendus par la nature ?

Cette notion de services écologiques - la purification de l’eau, la régulation du climat, les pollinisateurs - passe assez bien. On les associe à des chiffres de nature économique et tout d’un coup cela a l’air plus important. Mais je pense qu’il faut être très prudent car la cause fondamentale de la dégradation de la biodiversité, c’est le système économique dominant et le marché libre. Donc, se dire que pour faire prendre au sérieux ce problème et le résoudre, on va le quantifier économiquement, c’est finalement continuer de soumettre la nature à ce qui est à la cause de sa destruction.

La biodiversité représente le tissu vivant de la planète. (...) Si cela dure depuis quatre milliards d’années, c’est parce qu’il y a de la diversité. Ce tissu vivant a une ampleur planétaire, nous sommes concernés quand des espèces disparaissent, quand le tissu vivant se déchire, car c’est la qualité des milieux dans lesquels nous vivons qui se détériore.
En présentant les choses de cette manière, les gens réalisent que c’est important et qu’à la limite, la crise financière n’est qu’un épiphénomène de cette dégradation.

D’abord faire prendre conscience aux gens du fait que s’il y a un problème, c’est précisément parce que les hommes, en particulier les Occidentaux modernes, ont perdu de vue qu’ils dépendaient de la nature pour leur propre bien-être.

La fameuse phrase attribuée à Einstein à propos des abeilles, il faut la voir d’un point de vue symbolique. Cela veut dire que si l’espèce humaine est conne au point d’entraîner la disparition des pollinisateurs, elle finira effectivement par aller à sa perte. Non pas parce que les espèces disparaissent, mais parce qu’elle est profondément destructrice.

Derrière la crise actuelle de la biodiversité se joue la dimension humaine, humaniste de notre espèce. La question est de savoir si cette dimension va survivre à une destruction massive qui n’est pas seulement une destruction de la nature, mais qui est aussi une destruction sociale, économique et morale. La destruction des milieux tropicaux va de pair avec la destruction des conditions de vie des populations qui y vivent. Ce n’est pas les pauvres du Sud qui détruisent la biodiversité, c’est essentiellement le développement de nos sociétés occidentales qui entraînent la destruction des milieux par surexploitation et avidité.

Robert Barbault écrit beaucoup de livres et entre autres "Un éléphant dans un jeu de quilles- L’homme dans la biodiversité". Editions du Seuil.

Je vous signale aussi une intervention de Robert Barbault sur la biodiversité à écouter sur le site de la Bibliothèque Centre Pompidou.

La biodiversité, c’est l’âme de l’Humanité

De nombreuses espèces enregistrent des déclins inquiétants.
Pour l'écologue Robert BARBAULT, cette crise est à la fois écologique et morale.

Entretien Gilles Toussaint
Robert Barbault est directeur du département Ecologie et Gestion de la Biodiversité du Muséum national d’Histoire naturelle français.

• On parle beaucoup de la biodiversité en termes alarmants, mais cet enjeu semble encore mal perçu par l'opinion publique. Comment mieux faire passer ce message ?

On intéresse généralement le public à ce sujet à travers une approche emblématique comme la liste rouge des espèces menacées de l’Union internationale pour la Conservation de la nature, mais il ne mesure pas de quelle façon il est réellement concerné. Par rapport à la crise économique, il a l’impression que la nature c’est sympathique, mais que ce n’est pas aussi dramatique que le reste.
Pour ma part, je présente la biodiversité un peu différemment en commençant par dire qu’elle représente le tissu vivant de la planète et que le phénomène du vivant est caractérisé par la diversité qui est la raison de son succès. Si cela dure depuis quatre milliards d’années, c’est parce qu’il y a de la diversité. Ce tissu vivant a une ampleur planétaire, nous sommes concernés quand des espèces disparaissent, quand le tissu vivant se déchire, car c’est la qualité des milieux dans lesquels nous vivons qui se détériore.

En présentant les choses de cette manière, les gens réalisent que c’est important et qu’à la limite, la crise financière n’est qu’un épiphénomène de cette dégradation; du fait que l’on méconnaisse l’importance du fonctionnement des systèmes vivants pour les activités humaines, y compris les activités économiques passées ou présentes. S’il n’y avait pas eu la vie sur terre, qui a abouti à la formation de calcaire, on n’aurait pas eu de pierres pour construire Notre-Dame de Paris.

• Êtes-vous favorable à l'idée de faire payer les services rendus par la nature ?

Cette notion de services écologiques - la purification de l’eau, la régulation du climat, les pollinisateurs - passe assez bien. On les associe à des chiffres de nature économique et tout d’un coup cela a l’air plus important. Mais je pense qu’il faut être très prudent car la cause fondamentale de la dégradation de la biodiversité, c’est le système économique dominant et le marché libre. Donc, se dire que pour faire prendre au sérieux ce problème et le résoudre, on va le quantifier économiquement, c’est finalement continuer de soumettre la nature à ce qui est à la cause de sa destruction.
Bien sûr ce n’est pas inintéressant de disposer de tels chiffres, mais la valeur de la biodiversité, avec un grand V, reste la valeur de la vie. Il faut donc prendre certaines précautions et d’abord faire prendre conscience aux gens du fait que s’il y a un problème, c’est précisément parce que les hommes, en particulier les Occidentaux modernes, ont perdu de vue qu’ils dépendaient de la nature pour leur propre bien-être. En général, quand je demande aux gens s’ils ont besoin de compter les morts après une guerre pour savoir si la guerre c’est quelque chose de bien ou pas, ils répondent non.

• Une nouvelle révolution copernicienne pour resituer la place de l'homme dans la nature est-elle nécessaire ?

Exactement, il faut lui faire redécouvrir que ses racines se trouvent dans ce qu’il appelle la nature. Que les singes sont nos cousins et que ce n’est pas s’affaiblir et s’amenuiser de le reconnaître. Au contraire, c’est s’enraciner dans quelque chose de prodigieux qui est le vivant, la biodiversité, avec une expérience accumulée sur des millions d’années et des prodiges d’invention.

L'hypothèse d'une 6e extinction massive est de plus en plus souvent évoquée...

L’utilisation de l’expression "6e crise d’extinction" n’est pas du tout appréciée par les paléontologues et je les comprends. La comparaison n’est pas judicieuse parce que l’échelle de temps des extinctions passées s’est étalée sur des centaines de milliers voire des millions d’années. Or, aujourd’hui nous en sommes au mieux dans une échelle de la décennie ou du siècle. La deuxième différence, c’est que ces grandes extinctions étaient liées à des événements majeurs d’ordre géologique, climatique ou volcanique et éventuellement à la chute d’une météorite. La crise actuelle est due au dérèglement des sociétés et des activités humaines.
Aujourd’hui, on constate certes des disparitions d’espèces et des effondrements de populations. Mais, dans le monde marin qui a été fortement martyrisé, par exemple, on n’a pas recensé pour l’instant la disparition ni d’une espèce de baleine, ni de requin. De manière générale, les populations des grands prédateurs marins se sont néanmoins effondrées de plus de 95 %, voire 99 %.

L’obsession de l’extinction fait que l’on ne mesure pas que ce qui est grave, ce n’est pas seulement la disparition d’une espèce, c’est le fait que quand une espèce qui jouait un rôle important dans la dynamique des écosystèmes voit sa population réduite de manière drastique, cela déséquilibre radicalement le fonctionnement de ceux-ci. Il y a toute une série de phénomènes qui font leur apparition : les méduses se mettent à pulluler, etc. Et c’est seulement aujourd’hui que l’on commence à mesurer la catastrophe que représente l’effondrement des stocks de grands prédateurs marins.

Cela dit, on sait que l’on est dans une phase d’intensification des taux d’extinction et que l’on peut parler de crise d’extinction. Mais il ne sert à rien de dresser seulement des listes de comptage. Il faut plutôt attirer l’attention sur le fait que nous sommes une espèce supposée intelligente, capable de se préoccuper des générations futures et donc de corriger le cours des choses.

• A terme, l'espèce humaine pourrait-elle elle-même être menacée ?

Cela nous renvoie à la fameuse phrase attribuée à Einstein à propos des abeilles. Il faut la voir d’un point de vue symbolique. Cela veut dire que si l’espèce humaine est conne au point d’entraîner la disparition des pollinisateurs, elle finira effectivement par aller à sa perte. Non pas parce que les espèces disparaissent, mais parce qu’elle est profondément destructrice.
La crise d’extinction ne va pas entraîner directement la disparition de l’espèce humaine, qui est résistante. Derrière la crise actuelle de la biodiversité se joue la dimension humaine, humaniste de notre espèce. La question est de savoir si cette dimension va survivre à une destruction massive qui n’est pas seulement une destruction de la nature, mais qui est aussi une destruction sociale, économique et morale. La destruction des milieux tropicaux va de pair avec la destruction des conditions de vie des populations qui y vivent. Ce n’est pas les pauvres du Sud qui détruisent la biodiversité, c’est essentiellement le développement de nos sociétés occidentales qui entraînent la destruction des milieux par surexploitation et avidité. Pour moi, c’est là l’enjeu majeur. D’où le côté positif de cette crise si l’on sait s’en emparer de façon constructive. C’est un signal d’alarme qui nous rappeler que nous sommes Homo sapiens , censé être plus intelligent que les autres.

La Libre Belgique, Gilles Toussaint. Mis en ligne le 11/05/2009
http://www.snv.jussieu.fr/vie/dossiers/biodiversite/barbault/interview%20barbault.htm

A lire : "Un éléphant dans un jeu de quilles- L’homme dans la biodiversité" Par Robert Barbault. Editions du Seuil.

Voir aussi (et entendre) : http://archives-sonores.bpi.fr/index.php?urlaction=doc&id_doc=2954

14 mai 2009

Le nouveau rêve ?

Cela s'est passé gare d'Antwerpen (Anvers)


Un peu long à télécharger mais très émouvant à voir :

http://streaming.vtm.be/VTM/opzoeknaarmaria/Video/STUNT_MARIA_FINAL_EXPORT.wmv

Le "nouveau progamme" ou le "nouveau rêve" ?!

Ca s'est passé gare d'Anvers (Antwerpen)


Un peu long à télécharger mais très émouvant à voir :
http://streaming.vtm.be/VTM/opzoeknaarmaria/Video/STUNT_MARIA_FINAL_EXPORT.wmv
C'est le "nouveau progamme" ou le "nouveau rêve" !

11 mai 2009

BIENTOT LES MONNAIES LIBRES !

A suivre de près ! J’ai rencontré Jean-François Noubel chez Pierre Rabhi. J’ai déjà parlé de lui et de l’intelligence collective sur mon site de l’arc en ciel. Je pense que son travail et l’initiative concernant la monnaie est à suivre avec attention...


Comment l'économie mondiale est sur le point de se transformer.

Le système monétaire actuel est un Titanic. Piloté par quelques uns en haut d'une chaîne de pouvoir, loin du jeu démocratique, obscur, fondé sur des idéologies du passé, il démontre qu'une erreur de pilotage ici, une malveillance là, une négligence générale de l'équipage ont tôt fait de mener le navire à sa perte. Avec tous ses passagers à bord. Evidemment ceux qui sont en charge des commandes font tout pour l'empêcher de couler. On connaît la suite...

Notre système monétaire conventionnel ne durera plus très longtemps. L'argent basé sur la dette et l'intérêt est un système instable, condamné à disparaître du fait de son déséquilibre intrinsèque (par exemple le marché ne peut suivre le montant des intérêts à rembourser).
La monnaie est sur le point de suivre la même évolution que les médias ces dernières années. Centralisés, propriétaires, fondés sur le "un vers tous", les médias ont muté vers des modèles distribués, ouverts, libres, de pair à pair. Tout le monde peut aujourd'hui être un média.
De la même façon, des millions de monnaies libres vont bientôt circuler sur le Net et via nos téléphones portables. Elles ne seront pas contrôlées par les banques centrales ou les Etats. Elles seront émises par des millions de personnes et d'organisations. L'argent conventionnel fondé sur l'intérêt et la dette (85% à 98% de la monnaie en circulation aujourd'hui) sera voué à disparaître ou s'adapter. Tout le monde utilisera ces nouvelles monnaies libres, parce qu'elles sont gratuites, non-rares, faciles à faire circuler dans les réseaux publics, et simplement parce que tout le monde en a aujourd'hui besoin, les personnes comme les entreprises.
Jean-François Noubel, fondateur de TheTransitioner, donnera une conférence sur ce sujet plus que brûlant. L'objectif sera de partager, avec vous, en quoi cette évolution a déjà commencé. Nous explorerons des questions telles que:
• Pourquoi les futures organisations ne pourront plus réussir avec la monnaie conventionnelle ?
• En quoi ces nouveaux systèmes monétaires sont-ils une réponse innovante face aux challenges mondiaux actuels ?
• Comment nous préparer ? Quelles actions engager dès maintenant ?
• Comment les organisations d'aujourd'hui -- entreprises, banques, gouvernements -- peuvent-elles utiliser de nouveaux systèmes monétaires pour leur propre développement, pour leur efficacité et leur compétitivité ?
• Quelles sont les nouvelles opportunités et les nouveaux marchés ?
• Quelle est l'avancée des travaux de TheTransitioner ?

Cette conférence vous ouvrira les portes d'un espace plus vaste de la réalité d'aujourd'hui. Nous ne parlerons pas du paradigme présent. Avec des nombres, des faits, des détails, vous pourrez entrer dans la chair de cette nouvelle humanité, déjà vivante, en pleine créativité, mais encore invisible pour un regard conventionnel.

A propos de TheTransitioner.org
TheTransitioner.org est un organisme international, indépendant et à but non lucratif, de R&D en intelligence, conscience et sagesse collectives. Le fruit des recherches est directement offert au domaine public. TheTransitioner.org travaille sur de nouvelles technologies et méthodologies destinées à développer les nouvelles formes d'intelligence collective pour l'humanité et les organisations qu'elle crée. Le développement des monnaies libres gouvernées par la société civile est au cœur de ses engagements. TheTransitioner.org a également pour mission de former les personnes et organisations pionnières dans l'évolution du vivant social, au travers de séminaires, conférences, publications et événements médiatiques.


Contact relations presse, séminaires et conférences :
Tél. : +33 4 90 55 49 05
Email : association@thetransitioner.org

04 mai 2009

Un moment clé pour faire les bons choix

Une synthèse intéressante de la situation actuelle est faite par Peter Tom Jones, responsable de l'étude "Ecologie industrielle" à l'Université de Louvain (KUL) et promoteur d'une économie écologique en Flandre. Son interview paru dans Dimension 3, le journal de la Coopération belge vaut la peine d'être lu et même utilisé dans le symposium. Bonne lecture. Michel Simonis

La crise économique actuelle ne s’est pas invitée seule. Le Sud, dans le même temps, doit encore faire face à une crise alimentaire. Parallèlement, les combustibles fossiles s’épuisent peu à peu. Le changement climatique nécessite des mesures radicales, tandis que la consommation du Nord affecte les ressources de la terre. Tous ces problèmes sont liés indissociables. Un des courants de pensée qui place les solutions dans un contexte global est l’économie écologique. Nous avons eu un entretien avec l’un de ses apôtres, Peter Tom Jones.

Quelles sont les principales caractéristiques de l’économie écologique ?

L’économie écologique part de la réalité biophysique qui établit que la croissance a des limites réelles. L’écosystème de la terre est limité dans les matières premières qu’il peut fournir et dans la capacité d’absorption des déchets comme le CO 2. Une croissance économique mondiale de 5 % implique que l’économie internationale double en 16 ans, quadruple en 30 ans, etc. À long terme, cela ne peut jamais être durable sur le plan écologique. Par ailleurs, l’économie écologique recherche une répartition plus équitable de la marge écologique, ce qui est très important dans le cadre d’un accord climatique international futur, par exemple. Dans l’économie écologique, le marché n’arrive qu’en troisième position. On utilise le marché pour ce qu’il a de bon, mais cela ne va pas plus loin. C’est totalement différent de l’économie néoclassique actuelle, qui continue à chercher la prospérité uniquement dans les mécanismes du marché.

À quoi ressemble le monde idéal de l’économie écologique ?

À long terme, cela doit être un monde qui admet que la croissance a des limites biophysiques : cela s’appelle une économie en état de stabilité. Ceci doit aussi aller de pair avec une réforme du système financier. En effet, le système actuel avec des taux d’intérêt positifs débouche sur une économie qui a besoin d’une croissance minimale pour être stable. On trouve notamment de bonnes idées quant à un nouveau système financier dans le livre "Le futur de l’argent" de Bernard Lietaer. Il s’agit d’un débat indispensable, mais complexe. Toutefois, nous ne devons pas perdre de vue qu’il faut préparer d’urgence la transition à une économie pauvre en carbone. La crise financière actuelle, qui coïncide avec une crise du climat, de l’alimentation, de l’eau et de l’énergie, représente un moment charnière pour enfin faire les bons choix. Heureusement, le monde commence à en prendre conscience. L’idée d’un Green New Deal – un concept de la cellule de réflexion britannique New Economics Foundation – est maintenant propagée par Ban Ki-Moon et Al Gore.
Obama aussi l’a bien compris, ce qui donne un signal vraiment porteur d’espoir. Je considère qu’il s’agit d’un premier pas pragmatique vers l’économie écologique.

Comment envisagez-vous ce monde pauvre en carbone ?

Le logement, la mobilité, l’alimentation et les déplacements sont responsables d’environ 80 % de notre impact environnemental. En ce qui concerne le logement, nous devons mieux concevoir nos maisons en utilisant la technologie des maisons passives. Les bâtiments existants doivent être profondément adaptés aux meilleures techniques de rénovation à notre disposition. En ce qui concerne la mobilité, nous devons aller vers une électrification complète du parc automobile durant les 15 à 20 prochaines années.
D’ailleurs, l’utilisation de voitures électriques entre parfaitement dans le cadre du réseau intelligent (partiellement) décentralisé de l’avenir. Le système centralisé actuel est "stupide" et inefficace, notamment en raison des pertes importantes durant le transport sur le réseau. Et le stockage de l’électricité est très difficile, ce qui entraîne une mauvaise relation entre l’offre et la demande. Dans les réseaux intelligents décentralisés de l’avenir, les batteries des voitures électriques feront fonction de systèmes de stockage qui accumulent et libèrent l’électricité en fonction des besoins. Une autre piste intéressante en matière de mobilité est le développement d’un système flexible de voitures partagées. Évidemment, l’offre de transports en commun et d’infrastructures cyclistes doit être considérablement améliorée. Quant à l’alimentation, nous devons tendre vers une réduction de la consommation de viande et une alimentation plus saisonnière, biologique et locale. En termes de voyages, enfin, le défi consistera à voyager à nouveau plus lentement et moins loin.

Cela demande de sérieux efforts de la population…

C’est la raison pour laquelle il est tellement important d’insister sur le haut degré de qualité de vie des alternatives. Il ne s’agit pas d’utiliser de l’eau froide en hiver, ou de vivre dans une cabane munis de chaussettes en laine de chèvre... Avec la technologie des maisons passives, qui existe déjà, non seulement l’impact environnemental diminue d’environ 75 %, mais le confort de l’habitat connaît une grande amélioration. En ce qui concerne la mobilité, nous devons surtout nous concentrer sur la santé. Il y a un énorme problème de particules fines et d’embouteillages. Le Belge moyen - c’est encore pire en Flandre - perd 13,5 mois de sa vie en raison des particules fines. La mobilité écologique est plus sûre et plus saine. Pour l’alimentation, la santé est aussi un argument pertinent. De nombreux problèmes de santé actuels (maladies cardiovasculaires, obésité, diabète, cancer) sont liés à une consommation excessive de viande. De plus, l’alimentation locale et saisonnière est issue d’un nouveau type d’agriculture, avec un ensemble de tâches plus vaste, notamment le souci du paysage, la biodiversité, voire le stockage de carbone. Le secteur le plus complexe est celui des voyages. Pourtant, il est indispensable de remettre en question ce qui semble aller de soi : les vols intercontinentaux.

La transition vers une économie écologique présente des avantages dits complémentaires. Elle crée par exemple de nouveaux emplois ancrés localement, qui ne sont plus soumis aux distorsions du libre-échange international. La Confédération européenne des syndicats a calculé qu’une réduction des émissions de CO 2 de 40 % dans l’Union Européenne créerait 1,5 % d’emplois de plus qu’un scénario classique. Il faut des métiers de qualité pour des travaux intensifs comme la rénovation des bâtiments existants, l’énergie renouvelable et les nouveaux types de transports en commun. Un deuxième avantage majeur est l’autonomie énergétique. Nous sommes actuellement face à une situation insoutenable. Pour son énergie, la Belgique dépend presque totalement de l’étranger. Les combustibles fossiles (gaz naturel, pétrole) vont devenir plus chers, tandis que l’uranium nécessaire à l’énergie nucléaire provient de pays souvent instables politiquement. Un changement s’impose : une consommation rationnelle de l’énergie, une plus grande efficacité énergétique dans l’industrie, des bâtiments passifs - et ultérieurement actifs -, une utilisation bien plus fréquente des énergies renouvelables, etc. Enfin, les villes deviendront beaucoup plus vivables grâce à un aménagement vert, et avec une mobilité durable et des voitures électriques. A eux seuls, les avantages pour la santé pourront être plus intéressants que les coûts de la mise en oeuvre de ces politiques. En y associant les investissements dans l’emploi et l’autonomie énergétique, on obtient une situation triplement win-win.

Ce qui importera énormément dans tout ceci, c’est que, consciencieusement et loyalement, le gouvernement exerce une fonction d’exemple. Avec ses marchés publics, il possède 20 % du marché ! S’il fait des choix verts cohérents, il peut stimuler les secteurs verts et les faire croître suffisamment pour qu’ils puissent concurrencer les secteurs non verts, qui sont encore privilégiés de facto aujourd’hui, en raison de la non intériorisation des frais externes.

Le concept du cradle to cradle (littéralement "du berceau au berceau") établit que nous pouvons continuer à consommer si les produits sont biodégradables et/ou si les circuits sont fermés. Il n’est donc pas question de réduire la consommation ?

Le cradle to cradle fait partie de la solution, mais sans plus. Les concepteurs continuent à partir de la consommation illimitée. Cependant, une croissance infinie du PNB est incompatible à long terme avec les ressources limitées de la terre. Nous vivons déjà au dessus de ces ressources. Il n’existe aucune argumentation scientifique pour continuer à promouvoir une croissance illimitée. De plus, la croissance ne mène plus au bien-être. Plusieurs études de satisfaction ont montré que dans les pays occidentaux, les revenus supérieurs à partir d’un certain niveau sont totalement indépendants du niveau de bien-être. Il n’y a donc aucun lien direct entre le sentiment de bien-être et le revenu. Actuellement, si l’on souhaite créer un niveau de bien-être supérieur, il faut réparer les tissus sociaux, introduire la sécurité et la sûreté, améliorer la santé et réduire les inégalités internes. De même, il est faux de dire que la croissance du PNB est nécessaire par définition pour créer de l’emploi. À l’heure actuelle, il arrive aussi que la croissance du PNB détruise l’emploi, notamment à cause de l’automatisation. Il est bien plus efficace d’opter pour une économie écologique où l’on taxe moins le travail et plus l’impact environnemental et où l’on investit dans des secteurs de travail intensif. La croissance du PNB serait aussi nécessaire pour lutter contre la pauvreté du Sud ? Encore une fois, des chiffres empiriques prouvent le contraire. Une étude de la New Economics Foundation sur la période de 1990 à 2001 montre qu’il faut 166 dollars de croissance du PNB mondial pour dégager 1 dollar de lutte contre l’extrême pauvreté. Il s’agit d’un rendement de seulement 1 sur 166. Quelle doit alors être la croissance du PNB pour lutter sérieusement contre la pauvreté ? Il nous faut donc d’autres mécanismes directs.

Comment percevez-vous le fossé qui sépare le Nord et le Sud?

C’est précisément le débat sous-jacent à la conférence climatique cruciale de Copenhague, prévue en décembre 2009. Un accord équitable nécessite un transfert technologique et des transferts financiers du Nord vers le Sud. C’est tout ce qu’il y a de plus correct, étant donné la dette historique de carbone du Nord envers le Sud. En raison du principe du "pollueur payeur", le Nord doit fournir des fonds afin que le Sud puisse développer la capacité d’adaptation nécessaire pour lutter contre les conséquences du changement climatique. En outre, un transfert technologique est également nécessaire, même s’il va à l’encontre du système actuel en vigueur des droits de propriété intellectuelle. Il faut donc de l’argent pour payer les entreprises afin qu’elles transfèrent leurs technologies. Les pays en développement doivent pouvoir disposer immédiatement des meilleures technologies et des meilleurs systèmes : urbanisme vert, mobilité durable, systèmes électriques décentralisés, etc. Ce faisant, le Sud ne doit pas commettre les erreurs de l’Occident. L’aide au développement doit réduire le risque d’impact climatique. Nous ne pouvons donc pas investir dans des projets qui seront inutiles dans 10 ans en raison des changements climatiques, mais préparer les sociétés du Sud à ce changement. Il s’agit donc d’une part de réorienter les budgets de développement existants et, d’autre part, d’accorder de nouveaux budgets pour payer l’adaptation et les mesures technologiques. Cela permettra de développer des économies locales qui seront davantage basées sur des blocs commerciaux régionaux, et
qui dépendront moins de l’exportation à bas prix vers l’Occident.

On entend souvent dire : les pays en développement doivent surtout exporter pour pouvoir se développer. Est-ce un mythe ?

C’est un mythe s’il s’agit de produits sans grande plus-value comme les produits de base de la monoculture, l’exploitation forestière et les minéraux non traités. Ainsi, les pays en développement consomment leur propre capital naturel avec de graves conséquences écologiques sur place. Cela produit des revenus à court terme (à très bas prix d’ailleurs), mais ce capital naturel est perdu à long terme. Ce n’est pas comme ça que l’on développe la prospérité économique durable.

Une forme de dé-mondialisation (deglobalisation) économique est donc souhaitable. Cela implique que les économies du Sud réorientent leur croissance, axée sur l’exportation dans le cadre du marché international, vers la production de marchés locaux. La dé-mondialisation est un plaidoyer pragmatique pour une économie mixte, où l’initiative privée côtoiera davantage les entreprises publiques, les coopératives et d’autres formes d’économie sociale. Les régions ou communautés produiront elles-mêmes les marchandises dont elles ont besoin, surtout dans le cas des denrées alimentaires, si toutefois c’est possible à un coût peu élevé. Dans le cas contraire, l’importation aura sa place. L’économie mondiale doit se développer à plusieurs niveaux (local, national, continental, mondial) en évitant que des marchandises en vrac et des produits agricoles primaires soient envoyés partout dans le monde.

Toutefois, sur le plan politique, nous avons plus que jamais besoin de mécanismes supplémentaires et d’organisations onusiennes plus solides pour l’environnement, le climat et le développement, au lieu de donner les pleins pouvoirs à la Banque Mondiale, au Fond Monétaire International et à l’Organisation Mondiale du Commerce. D’ailleurs, ces institutions perdent déjà du pouvoir en raison des pays émergents tels que la Chine, l’Inde et le Brésil. La carte du pouvoir des pays du Sud se redessine peu à peu.

Chris Simoens

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DOSSIER
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27 mars 2009

Serge Devetter, producteur d'électricité verte sur le Hoyoux


Rencontre de printemps, comme annoncé sur mon site de l'Arc en ciel :
Serge Devetter

DEUX TURBINES CITOYENNES SUR LE HOYOUX
À l’initiative de la commune de Marchin, deux particuliers réhabilitent des sites de production hydroélectrique sur la rivière le Hoyoux. Un bel exemple de démarche citoyenne, alliant développement durable et préservation du patrimoine.

Serge est régisseur au centre Culturel de Huy, Xavier chimiste chez UCB. Rien dans leurs parcours ne les rapprocheraient s’ils ne connaissaient tous deux les bords de le Hoyoux et son histoire hydraulique. Cette rivière, la plus pentue du pays, a longtemps été exploitée pour sa force motrice, des traces d’activité remontant jusqu’au 16e siècle. Un patrimoine que la commune de Marchin entendait remettre au goût du jour. Après étude, la commune a ainsi identifié une dizaine de sites hydroélectriques potentiellement réaménageables dont elle a sensibilisé les propriétaires, au rang desquels Serge et les beaux-parents de Xavier.

Serge Devetter a acheté en 1980 une maison à Régissa (Marchin) au bord du Hoyoux.

Il caressait depuis longtemps l'idée d'utiliser d'une manière ou d'une autre l'énergie hydraulique que le Hoyoux mettait à sa disposition. Petit à petit, le projet a pris corps et il a finalement installé une turbine électrique qui est en service depuis le mois de novembre 2008.

À 58 ans, Serge Devetter se lance ainsi dans l’aventure hydroélectrique. Avec l’appui de la commune, il crée la sprl Wall d’Or et installe en 18 mois une turbine Kaplan de 75 kW sur sa chute d’eau de 4m. Elle produit depuis novembre ses premiers électrons et devrait fournir près de 350 MWh/an, soit l’équivalent de la consommation d’une centaine de ménages.

Toni Chiaradia, correspondant hutois pour la télé locale RTC-Liège, a suivi pas à pas ce projet enthousiasmant et il a filmé les étapes successives de sa mise en oeuvre. Ce reportage est parfois projeté en public, en présence de Serge Devetter, propriétaire de la turbine.

Voir ci-dessous quelques photos de ce reportage.

À quelques kilomètres de là, Xavier Ikonomakos s’est lui aussi lancé dans l’aventure. La chute jouxtant le terrain de ses beaux-parents étant plus faible (3,2 m), il a opté pour une Kaplan de 45 KW qui tourne depuis le mois de juin et devrait produire quelque 217 MWh/an.

Les deux projets (respectivement 285.000 EUR et 240.000 EUR) qui seront rentabilisés en 10 ans ont été financés par la Banque Triodos. À hauteur de 90% pour Serge et de 140.000 EUR complété par une avance en compte de 40.000 EUR pour Xavier. Voilà une belle coopération entre l’initiative publique et privée. Selon la commune, d’autres projets citoyens sur le Hoyoux devraient suivre, dont le plus avancé est le barrage de l’usine TDM d’Arcelor- Mittal où le financement devrait être assuré avec les salariés de l’usine.

Plus d'information sur les visites du site : www.simm48.be/CRH