06 juin 2009

"Home" : voyage militant dans les vestiges d'un éden à sauver




On estime que plus de 8 millions de personnes ont vu le film sur France 2.
Dans le monde, le film a été diffusé dans 181 pays. Par 81 télévisons.

Voici des extraits d'un commentaire du journal "Le Monde"

Yann Arthus-Bertrand remercie ceux qui l'ont aidé à tourner ses 500 heures de rushes, et dit son espoir que les spectateurs aillent voir la version salles de 2 heures (la version diffusée sur les télés et sur YouTube est de 1 h 30).

L'auteur de La Terre vue du ciel met son talent de photographe et de documentariste aérien au service d'une cause qui a déjà mobilisé Al Gore (Une vérité qui dérange), Leonardo DiCaprio (Un jour sur Terre), et que défendra aussi bientôt au cinéma Nicolas Hulot : la survie de la planète. Les images sont splendides, le commentaire pédagogique, la musique un rien grandiloquente. Home est un film militant qu'il n'est pas décent de juger selon des critères artistiques, à l'heure où l'on annonce, par exemple, 200 millions de réfugiés climatiques probables avant 2050.


Home débute par un cours sur l'histoire de la Terre, l'irruption de la vie d'un chaos de poussière, il y a quatre milliards d'années, la mise en place d'un équilibre subtil et fragile "qu'un rien peut rompre", où l'eau tient un rôle capital. Un sentiment de majesté, voire de sacré, surgit de ces canyons rouges du Colorado, de ce plan d'une foule de pélicans, d'une panthère qui chemine entre les herbes. Au fil de ces tableaux saisissants, le film poursuit son cours : naissance de l'agriculture, découverte des "poches de soleil" (le pétrole) et accélération subite des populations. Home entame alors l'inexorable et suicidaire description d'une course à la consommation, à la standardisation, au gaspillage, à l'épuisement progressif des réserves.

Yann Arthus-Bertrand montre, et sidère (ces 3 000 tours édifiées à Shanghaï en vingt ans, cette hallucinante édification de Dubaï, les golfs de Palm Springs). Il sonne l'alarme sans jamais asséner de plans cauchemardesques. Même lorsqu'il est brandi comme preuve à charge de l'asphyxie de la planète, lorsqu'il rappelle l'histoire des habitants de l'île de Pâques (une civilisation anéantie par épuisement aveugle de ses ressources), le visuel reste enchanteur, vestige d'un éden à sauver. Pas un plan d'horreur, de beautés saccagées. Les massifs de Madagascar dépouillés de leurs mousses, plaies sanglantes, restent beaux. La fonte des glaces provoquée par l'excès de carbone et le réchauffement climatique donne lieu à des photos captivantes.
Ce qu'il refuse de contempler (paysages souillés, pollutions, cadavres d'animaux), l'auteur l'assène en commentaire, sans ambiguïtés : la moitié des pauvres vit dans des pays riches en ressources, des espèces animales disparaissent, les réserves de pêche s'épuisent, Tokyo est menacée par la montée des eaux qui pourrait l'engloutir.
Yann Arthus-Bertrand croit au sursaut des hommes, à la victoire des solidarités contre les égoïsmes, à la conjugaison de ces trois valeurs que sont la mesure, l'intelligence et le partage. Il cite les exemples de mesures prises ici et là, et scande en refrain final : "Il est trop tard pour être pessimiste."

(Extraits d'un article du journal Le Monde)

http://www.lemonde.fr/cinema/article/2009/06/05/home-voyage-militant-dans-les-vestiges-d-un-eden-a-sauver_1202881_3476.html#ens_id=1201789

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