02 mai 2020

Trois Extraits d’Imagine - Demain le monde en attendant le prochain numéro


Voici quelques extraits en attendant le futur numéro qui ne sortira qu’en juin, covid oblige et qui aura 150 pages et un cahier de 36 pages consacré à la crise.


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1. Dominique Belpomme :
« La santé et l’environnement sont notre bien commun »

http://www.imagine-magazine.com/lire/spip.php?article2259

Dans un livre implacable, basé sur 10 ans de recherche et une somme de travaux scientifiques rigoureux, le Pr Dominique Belpomme démontre avec force et précision les liens directs entre la dégradation de notre environnement (pollution chimique et atmosphérique, métaux lourds, ondes électromagnétiques…) et la naissance et le développement de maladies (cancer, obésité, diabète, allergies, Alzheimer…). L’éminent cancérologue en appelle à « une véritable révolution médicale » pour combattre ces « fléaux de santé publique » et préconise la généralisation d’une médecine préventive et environnementale. Rencontre avec un scientifique mi-dissident, mi-franc-tireur, partisan d’un « changement total de paradigme ».


En 2004, déjà, il avait donné l’alerte en lançant l’Appel de Paris. Un texte signé par 1 000 ONG, 350 000 citoyens, 3 000 experts, 3 prix Nobel de médecine affirmant avec force que « le développement de nombreuses maladies actuelles est consécutif à la dégradation de l’environnement », que « la pollution chimique constitue une menace grave pour l’enfant et pour la survie de l’Homme » et que « notre santé, celle de nos enfants et celle des générations futures étant en péril, c’est l’espèce humaine qui est elle-même en danger ».


Douze ans plus tard, Dominique Belpomme, cancérologue, professeur d’université et directeur de l’Institut européen de recherche sur le cancer et l’environnement (Eceri) revient à la charge avec un livre vérité (Comment naissent les maladies, éditions Les liens qui libèrent), mais également des propositions concrètes : « Après l’Appel de Paris qui avait été largement relayé et entendu, il fallait aller un pas plus loin : dépasser ce qui relevait du bon sens, étayer notre propos et apporter des preuves scientifiques. Ce que nous avons fait avec toutes les équipes de l’Association pour la recherche thérapeutique anticancéreuse et de l’Eceri. »


Douze ans d’étude, un travail colossal mené sur la base de 3 000 articles scientifiques, pour en arriver à la conclusion suivante  : « Le temps des certitudes est venu, il n’y a plus de doute concernant l’origine environnementale de la plupart des affections et maladies. »

Article publié dans Imagine en 2017 - Proposé aujourd'hui en libre lecture, étant donné l'actualité : voir le PDF ici.

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2. Alain Damasio :
« Nous avons le devoir éthique de mobiliser des affects positifs, le désir, l’envie » 

https://www.imagine-magazine.com/lire/spip.php?article2653
 
Bien que rare – il a écrit trois romans en vingt-cinq ans – Alain Damasio est l’un des écrivains de science-fiction français les plus reconnus. Militant, engagé, ses livres sont à la fois des cris d’alerte et des appels à la résistance. Il publie aujourd’hui Les Furtifs, où il nous entraîne à la découverte de ces êtres extraordinaires, dans un monde ultra libéral (les villes sont privatisées, découpées en secteurs accessibles en fonction des revenus), ultra connecté, ultra contrôlé.

Pour moi l’écrivain ne doit pas seulement alerter, mais aussi proposer des horizons désirables.

Quelle est l’alerte que vous avez envie de lancer dans votre nouveau roman, Les Furtifs ?


Ce qui me touche, c’est le techno-capitalisme, ce couplage entre la société de contrôle et le capitalisme cognitif, fondé sur l’économie de l’attention, la sollicitation numérique permanente de chaque individu. Quand j’étais jeune, il y a trente ans, je concevais l’ennemi comme une sorte de collusion entre l’Etat, les multinationales et les médias. J’avais une vision tout à fait classique et pyramidale du pouvoir. Et puis j’ai rencontré la réflexion de Gilles Deleuze sur la société de contrôle et j’ai compris qu’il y avait une mutation du régime de pouvoir, que nous n’étions plus dans des systèmes hiérarchisés, verticaux, mais bien plus dans des ordres horizontaux, relayés par tous, démocratisés, mais extrêmement sournois et insidieux. Et où ce contrôle est relayé par tout le monde.


Nous sommes dans un cocon numérique, un cocon assuré par le smartphone, par cet immense tissage d’objets connectés mis en place à partir de capteurs, de senseurs… La technologie vient outiller nos paresses, conjurer nos peurs et nos incertitudes : on filtre nos réseaux d’amis, nos communautés, on se protège par des détecteurs, toute une domotique.

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3. Et la lumière fut 

http://www.imagine-magazine.com/lire/spip.php?article2217
 
Plus d’un milliard d’humains sont aujourd’hui privés d’électricité. Or l’accès à l’énergie est un moteur de développement. C’est pourquoi les Nations unies ont fait de l’électrification universelle une grande cause planétaire. En attendant, dans les pays du Sud, on innove pour s’alimenter en courant régulier. Entre programmes d’Etat et débrouille locale.

Pas de développement sans courant


Cette année, l’Organisation des Nations unies a élevé l’électrification universelle au rang de grande cause planétaire. C’est le septième Objectif de développement durable [1] . « Il y a une prise de conscience de la part de la communauté internationale, constate Gabrielle Desarnaud, chercheuse au Centre Energie de l’Institut français des relations internationales (Ifri). L’accès à l’électricité est la condition préalable au
développement économique, social et environnemental. » En effet, comment faire reculer la mortalité maternelle quand les accouchements se font à la lampe frontale, comment garantir la sécurité alimentaire quand de la nourriture est gâchée faute de conservation correcte, ou encore améliorer l’éducation alors que les écoliers ne disposent pas de lumière pour réviser leurs leçons ?

« Les femmes en particulier payent le prix fort de l’absence d’électricité, poursuit la chercheuse, car ce sont elles qui vivent dans les fumées des poêles à bois et des lampes au kérosène. Elles y laissent leur santé et perdent des heures à ramasser du bois alors qu’elles pourraient se consacrer à l’éducation des enfants ou à la gestion d’une entreprise. » 


Chaque année 80 millions de personnes supplémentaires accèdent à l’électricité. C’est peu. L’Agence internationale pour l’énergie (AIE) estime qu’à ce rythme-là, 810 millions de personnes seront toujours (...)

Lire l’intégralité de cet article dans notre magazine.

[1] Les 17 Objectifs de développement durable doivent éradiquer les grandes détresses humaines, pauvreté, famine, maladie, et protéger la planète d’ici 2030. Ils remplacent les Objectifs du millénaire adoptés pour 15 ans en 2000. Le 7e objectif de développement durable vise à « garantir l’accès de tous à des services énergétiques fiables, durables et modernes, à un coût abordable ».


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